Qatar Marcel Boussac : Tiger et Jessica complètent un doublé marseillais

4 octobre 2020

Qatar Marcel Boussac : Tiger et Jessica complètent un doublé marseillais

Photo scoopdyga.com

Dimanche 4 octobre 2020, ParisLongchamp. – 35 minutes après le succès de Sealiway dans le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère, c’est une autre résidente du centre d’entraînement provençal de Calas qui s’impose au meilleur niveau chez les 2 ans. En effet, la lauréate du Qatar Prix Marcel Boussac (Gr1), le Critérium des Pouliches, est Tiger Tanaka (Clodovil), pensionnaire du professionnel marseillais Charley Rossi montée par sa conjointe Jessica Marcialis, par ailleurs première femme au palmarès d’un Groupe 1 du week-end de l’Arc !

Quelques incidents ont émaillé la course à mi-ligne droite, mais la cavalière avait évité les embuches après avoir attendu le long de la corde et elle a pu prononcer son effort sans ambages pour s’imposer de ¾ de longueur sur Tasmania (Zoffany), venue le long de la corde elle aussi, et Rougir (Territories), parée des couleurs du haras de la Gousserie déjà à l’honneur dans le « Lagardère », et entraînée par Cédric Rossi, frère de l’entraîneur gagnant ! On note que les trois premières ont été élevées en France.

Tiger Tanaka a été achetée aux ventes irlandaises par le courtier français Pascale Ménard pour 6 500 €. C’est le premier produit de Miss Phillyjinks (Zoffany), gagnante d’une course sur la PSF de Wolverhampton. Elle a été achetée à l’issue de sa première sortie, une victoire à réclamer à Lyon-Parilly, où elle a été réclamée 23 789 € par son propriétaire actuel, Miguel Castro Megias. Elle a couru et gagné deux fois à nouveau dans cette catégorie avant de s’imposer dans une course de Classe 2, puis de prendre une héroïque deuxième place dans le Darley Prix Robert Papin (Gr2), où elle a failli battre l’anglais Ventura Tormenta sur la distance de ses débuts. Elle s'est imposée ensuite dans le Prix François Boutin (Gr3) à Deauville.


Les réactions

Charley Rossi (entraîneur de Tiger Tanaka, 1re)

« C’est une course comme une autre (rires). Non, je vais mourir, c’est exceptionnel, pour ma femme et pour le propriétaire de la pouliche. Le matin, elle n’est pas très carrée. Elle s’est enclenchée dans le Papin. C’est là qu’elle a prouvé qu’elle avait le niveau. Avec Jessica, la pouliche a été respectée. C’est grâce à cela qu’elle gagne aujourd’hui. Je lui ai laissé le temps pour le Boussac. Elle est qualifiée pour la Breeders’ Cup. Peut-être allons-nous nous laisser tenter. »

Jessica Marcialis (jockey de Tiger Tanaka, 1re)

« Ce n’est pas possible, je suis en train de rêver. C’est incroyable, je ne trouve pas mes mots. Tout le monde est là, mon futur mari, ma famille, mes amis et moi je suis en train de monter une pouliche qui vient de gagner Groupe 1, après avoir été achetée à réclamer. C’est quoi cette histoire ?! C’est elle qui a battu tout le monde, je suis juste son pilote. Aujourd’hui, nous voulions soigner le départ. La pouliche était bien détendue. Dans la ligne droite, elle a bien accéléré. Elle s’est un peu relâchée à 250 mètres du poteau, mais quand elle a senti Tasmani venir, elle a remis un coup de reins. »

Miguel Castro Megias (propriétaire de Tiger Tanaka, 1re)

« Je suis heureux pour Jessica, vous ne pouvez pas imaginer. Aujourd’hui, mon plus grand vœu, c’était que Jessica se souvienne pour toujours de ce moment. Je suis heureux pour ma famille, c’est un très très grand jour. Charley Rossi a fait un travail extraordinaire. »

Carlos Laffon-Parias (entraîneur de Tasmania, 2e)

« Tasmania court très bien. Si elle avait eu un meilleur numéro de corde, nous aurions pu, peut-être, être plus près. Là, elle a dû revenir de derrière. Elle courait en plus à onze jours. Au départ, il n’était pas prévu de la courir elle, mais l’état du terrain nous a décidés. On ne pouvait pas savoir à l’avance qu’elle allait si bien courir. Elle ne courra plus cette année et reviendra l’année prochaine. Elle a fait 1.600 mètres déjà et devrait aller sur plus long dans le futur. »

Cédric Rossi (entraîneur de Rougir, 3e)

« Elle a bien couru. Nous savons ce qui s’est passé lorsqu’elle a terminé mauvaise cinquième dans le Prix Six Perfections. Un galop s’était mal passé lors de sa préparation. Lors de sa sortie suivante, elle a terminé troisième d’une classe 2, avec un travail très léger : elle n’avait fait du galop de chasse et deux canters en un mois. Mais elle était calme et c’était exactement ce que nous voulions. On va la laisser tranquille jusqu’à l’année prochaine. C’est la première fois que je cours un Groupe 1 ! J’ai même cru un moment qu’elle allait le faire. »