Henri Matisse signe son plus grand chef d’œuvre et bat le record de l’Emirates Poule d’Essai des Poulains

La multinationale irlandaise Coolmore a l’habitude de nommer ses chevaux en hommage à de grands hommes. Ainsi, il y a un peu plus de deux ans, elle a baptisé un poulain Henri Matisse, du nom du grand maître de la peinture moderne… Henri Matisse, fils de la championne française Immortal Verse, a remporté ce dimanche l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Groupe 1) sur l’Hippodrome de ParisLongchamp. L’an dernier, il avait déjà connu un succès de grand prestige en remportant aux États-Unis la Breeders’ Cup Juveline à 2 ans.
Sur le parcours de la Grande piste long de 1.600m, quatre chevaux ont imprimé un train d’enfer à la course… ce qui a permis à Henri Matisse d’entrer dans l’histoire en battant le record de l’épreuve et celui de la piste en 1’33’’91 (les précédents records étaient de 1’34’’50 pour la course et de 1’34’’10 pour le parcours).
Mais après avoir beaucoup donné, les quatre animateurs ont dû baisser pavillon, laissant s’expliquer deux chevaux : l’anglais Jonquil (Lope de Vega), qui avait voyagé juste derrière eux, et l’irlandais Henri Matisse (Wootton Bassett), venu du milieu de peloton pour remonter un à un tous ses adversaires le long de la corde. Tout à l’extérieur, l’autre irlandais de Coolmore, Camille Pissarro (Wootton Bassett), lui aussi nommé en hommage à un grand peintre français, a signé une superbe fin de course pour enlever la troisième place à l’anglais Luther(Frankel). Le premier français à l’arrivée est Ridari (Churchill), cinquième.
Le résultat technique
EMIRATES POULE D’ESSAI DES POULAINS
1er HENRI MATISSE (R. Moore)
2e JONQUIL (O. Murphy)
3e CAMILLE PISSARRO (C. Soumillon)
Temps : 1’33’’91. Écarts : Tête - 1 – CTE.
Les déclarations des entourages
Aidan O’Brien - entraîneur d’Henri Matisse (1er) et de Camille Pissarro (3e) - Irlande
« Nous sommes vraiment ravis. C’est la victoire de toute l’équipe. C’est un très bon cheval, avec un super pedigree. Ryan [Moore, son jockey] m’a dit qu’il n’avait jamais été inquiet durant la course. Le cheval n’aime pas aller devant trop tôt. Quand une course est vraiment sélective comme celle du jour, en général, tout le monde a sa chance. Henri Matisse est vraiment comme ça, avec cette capacité à changer de vitesse après avoir été relaxé dans le parcours. Il a été capable de repartir quand il a été attaqué. Dans le Lagardère, le terrain était très souple et il avait été bousculé au départ. Nous sommes allés aux États-Unis car nous savions que le Lagardère ne reflétait pas la réalité. Que va-t-il courir à présent ? Revenir en France pour le Qatar Prix du Jockey Club est une possibilité bien réelle, cela dépend de ce que veulent les lads [les propriétaires du cheval]. On peut aussi penser aux St. James’s Palace Stakes à Royal Ascot. »
« Christophe Soumillon pense que Camille Pissarro aurait lui aussi le profil pour le Derby français. Pour lui aussi, ce sont vraiment les lads qui décideront. Voir autant de fils de Wootton Bassett au départ [six des partants étaient issus de l’étalon de Coolmore] atteste du fait que cet étalon est hors normes. On n’a jamais vu ça. Ils sont vites, ils tiennent, ils changent de vitesse… tout en ayant une grande vitesse de base ! »
Andrew Balding - entraîneur de Jonquil (3e) - Angleterre
« Oisin lui a donné un merveilleux parcours. C’est frustrant de ne pas gagner, bien sûr, mais le cheval court vraiment très bien. Nous avons pas mal d’options à présent. Il est notamment engagé dans les Jersey Stakes et les St. James’s Palace Stakes… Nous devons déterminer quelle course lui conviendra le mieux. »