Dimanche 21 mai 2023 à Auteuil : Le Grand Steeple-Chase de Paris est une course unique et extraordinaire

18 mai 2023

Tribunes Auteuil

 

La course de tous les superlatifs

 

23 obstacles à sauter sur une distance de 6 kilomètres et sept minutes de course au total. Le Grand Steeple-Chase de Paris est une épreuve mythique, qui a sacré de grands champions depuis près de 150 ans sur l’hippodrome d’Auteuil. Pour remporter cette épreuve labellisée Groupe I (le niveau d’excellence de la compétition), il faut un tandem jockey-cheval exceptionnel, avec une entente et une compréhension mutuelle parfaite. Sans cette totale complicité, point de victoire !

 

Ils seront 18 au départ de l’édition 2023. Liste des partants définitifs : ICI

 

Portraits de personnalités au départ du

Grand Steeple-Chase de Paris 2023

 

ENTRAÎNEUR - Emmanuel Clayeux dans la peau du favori (Vaumas - Allier)

Emmanuel Clayeux sellera l’un des favoris de cette édition, Gex. Un accomplissement pour ce professionnel qui reste en quête d’une première victoire de Groupe I seize ans après son début de carrière.

Cet entraîneur est installé dans l’ancienne ferme familiale, située à Vaumas, dans l’Allier. Son père, Dominique, est aujourd’hui éleveur, après avoir été permis d'entraîner. Emmanuel Clayeux a commencé comme pré-entraîneur (professionnel spécialisé dans l’apprentissage des jeunes chevaux avant qu’ils n’arrivent chez un entraîneur), et Guillaume Macaire, le recordman des victoires dans le Grand Steeple-Chase de Paris avec sept succès, faisait beaucoup appel à lui. En 2007, il devient entraîneur public et remporte dès l’année suivante son premier Groupe avec Étoile d’Ainay dans le Grand Prix de Pau. 

En 2022, pour sa treizième course seulement, Gex a terminé deuxième du Grand Steeple-Chase de Paris. Cette année, il a remporté brillamment le Prix Murat, la préparatoire de référence au Grand Steeple. Son jockey habituel, James Reveley, étant blessé, c’est Bertrand Lestrade qui va le monter dans le Grand Steeple, après l’avoir découvert en course, dans le Prix Murat. Les propriétaires de Gex sont Lord Daresbury, ancien président de l’hippodrome d’Aintree, sur lequel se dispute le Grand National de Liverpool, le steeple-chase le plus connu au monde, et la famille Cyprès, qui fait partie des meilleurs éleveurs d’obstacle français. Les Cyprès ont notamment élevé le champion Al Capone II, dont la statue trône sur l’hippodrome d’Auteuil. 

ENTRAÎNEUR - Isabelle Pacault, une histoire de famille (Maisons-Laffitte – Yvelines)

Le Grand Steeple-Chase de Paris, Isabelle Pacault connaît ! Elle est devenue la première femme entraîneur à l’épingler à son palmarès, en 2019, grâce à Carriacou, son champion de nouveau au départ cette année. Elle présente deux chevaux pour cette édition.

Isabelle Pacault est installée à Maisons-Laffitte (Yvelines). Elle utilise aussi les bienfaits de la mer pour préserver les jambes et le mental de ses chevaux, en les envoyant fréquemment en « vacances » du côté de la baie du Mont-Saint-Michel. Carriacou est né d’ailleurs non loin de là, au haras de Mirande, à Sartilly (Manche), établissement fondé par le père d’Isabelle, Jean-Claude Evain, et qu’elle a repris après son décès en 2003, soutenue par ses quatre frères.

À 11 ans, Carriacou, le valeureux cheval qui n’avait plus couru depuis un an, a effectué une rentrée 2023 tonitruante dans le Prix Hubert d’Aillières, sur les haies, ce qui a décidé Isabelle à courir une nouvelle fois la plus grande course d’obstacle française. Il sera associé pour la première fois au jeune jockey Gabin Meunier, tout juste 21 ans.

Isabelle Pacault aura un second partant avec Metasequoia, lui aussi élevé au haras de Mirande. Il porte les couleurs de la famille Papot, régulièrement tête de liste des propriétaires d'obstacle en France. À 6ans, Metasequoia est encore tout neuf. Il participera pour la première fois au Grand Steeple-Chase de Paris et, plus généralement, à une course de Groupe 1. Metasequoia présente la particularité de n’avoir jamais franchi le poteau en tête à Auteuil, mais ses fins de courses sont toujours ébouriffantes et sa superbe deuxième place dans le GSC Masters - Prix Murat (Groupe 2), à trois longueurs et demie de Gex, lui donne le droit d’ambitionner la victoire. Il sera à nouveau monté par Lucas Zuliani, un autre jeune jockey qui n’a jamais remporté le Grand Steeple-Chase de Paris. 

Isabelle Pacault vit toujours les courses de ses protégés avec beaucoup d’intensité et, dimanche, son cœur sera mis à rude épreuve : sa fille Anne-Sophie, qui fut une cavalière émérite avant de s’installer comme entraîneur à Maisons-Laffitte, sellera Bandero. Mère et fille dans la vie, elles seront adversaires dimanche sur la piste !

TERRAIN - Le point sur la piste

Édouard Boutolleau, responsable de l’hippodrome d’Auteuil :

« Suite aux relevés ce jeudi matin, nous ambitionnons un terrain très souple pour le week-end (indice anticipé à 4 – 4,1). La météo reste incertaine car elle change tous les jours. A priori, nous n'aurons plus de précipitation jusqu'à la fin de la semaine. Nous aurons forcément à arroser car, entre le vent du nord et l'évapotranspiration, les pistes vont sécher. Nous faisons des arrosages quotidiens pour maintenir la souplesse du terrain. La lice sera à zéro dans le tournant d'Auteuil. Dans celui de Passy, sur le steeple, elle sera à zéro samedi et dimanche, car nous n'avons que cinq steeples au cours du week-end. Côté tournant de Passy, sur la piste de haies, nous serons à six mètres samedi et à zéro, dimanche. »

 

Citations des partants :

  • Hector de Lageneste et Guillaume Macaire (entraîneurs basés à La Palmyre, 17)

(Déclarations issues de la conférence Zoom organisée par les relations presse de France Galop)

  • Spes Militurf

« Spes Militurf n’a pas vraiment le profil pour le Grand Steeple, mais avec les gains qu’il a cumulés, il n’a pas beaucoup de possibilités de courir. Nous pensions ne pas courir le Grand Steeple-Chase de Paris et participer au Prix des Drags. Mais autant aller sur le Grand Steeple et tester un peu le cheval. Avec Spes Militurf et Altesse du Berlais, nous y allons en challenger, pour ramasser des lots. Nous n’avons pas la prétention de venir en pensant gagner. Lors de sa cinquième place dans le Prix Ingré (Gr3), Spes Militurf n’a pas si mal couru. Le problème est qu’il a décroché lorsque la course s’est lancée. Il était aussi en déficit de compétition et de travail. Spes Militurf a fait un travail de fond lundi qui nous a donné satisfaction. On court le Grand Steeple avec lui et si nous sommes septièmes, nous serons septièmes, ce n’est pas grave ! Nous dirons au jockey de ne pas être excessivement dur pour finir si le cheval a du mal. Kilian Dubourg sera son jockey. »

 

  • Altesse du Berlais

« Altesse du Berlais a gagné un Groupe 1. Elle est repartie au haras cet hiver. À cause du virus qui a touché notre écurie principale, elle est allée dans notre autre cour. Elle aurait dû arriver un mois plus tôt à La Palmyre, mais nous avions trop peur qu’elle tombe malade, d’autant qu’elle avait déjà eu des soucis pulmonaires. Entre sa rentrée en haies et le Prix William Head, il n’y avait qu’une quinzaine de jours. La jument est bien et peut avoir son mot à dire. Elle a fait de la gymnastique mardi matin et a effectué son dernier gros travail la semaine dernière. Baptiste Le Clerc la montera. Les forfaits de quelques bons chevaux ne changent rien dans l’approche de la course, puisque les favoris seront là. Ils ont eu une logique très construite dans leur préparation. Notamment Gex, qui a le meilleur profil, ainsi que Franco de Port. Ce sont les deux chevaux en théorie les plus indiqués pour gagner. Mais ils ne courent pas que tous les deux. »

 

  • Emmanuel Clayeux (entraîneur basé à Vaumas, 03)

 

  • Gex

« Nous n'avons pas eu le moindre problème jusqu'à présent en ce qui concerne la préparation de Gex. Le plus gros du travail est fait et le cheval est bien. Il a eu suffisamment de temps entre ses deux courses et a bénéficié de la préparation voulue, tout en ayant de la fraîcheur. Il faut courir maintenant ! Mais nous ne sommes pas seuls ! Le matin, Gex n'est pas démonstratif, mais les quelques gros exercices qu'il a réalisés, il les a bien faits. Il est évident que c'est un plus d'avoir Bertrand [Lestrade, ndlr], James [Reveley, ndlr] étant sur la touche. J'aurais été contrarié de devoir changer encore de jockey. Nous avons de la chance d'avoir un couple qui se connaît. Le jockey est plus expérimenté que le cheval, donc c'est un plus. Dans ce genre d'épreuves, Bertrand sait gérer la pression et tout ce qui va avec… »

 

  • Isabelle Pacault (entraîneur basée à Maisons-Laffitte, 78)

 

  • Carriacou et Metasequoia

 

« L’an dernier, à cette période, Carriacou était à la retraite et j’étais loin de m’imaginer courir le Grand Steeple-Chase de Paris avec Metasequoia ! J’ai repris Carriacou à l’entraînement car il s’ennuyait à la retraite. La dernière fois, j’étais un peu étonnée de sa victoire, car je ne l’avais pas travaillé dur. Il a montré qu’il avait encore envie de compétition ! Il connaît son métier par cœur et sera associé au jeune Gabin Meunier, qui a fait connaissance avec lui le matin car il partage son temps entre mon écurie et celle de ma fille. Metasequoia monte en condition mais j’espère surtout qu’il aura la maturité suffisante pour une telle course. Je le sens prêt à donner le meilleur de lui-même ! Il sera monté par Lucas Zuliani. Je suis très fière que ma fille Anne-Sophie soit aussi au départ. S’il faut être battue, je préfèrerais l’être par elle, mais attention, je ne pars pas du tout battue ! »

 

 

  • Willie Mullins (entraîneur basé en Irlande)

(Déclarations issues de la conférence Zoom organisée par les relations presse de France Galop)

  • Franco de Port

« Nous avions été agréablement surpris par la performance de Franco de Port en 2022, dans le Grand Steeple-Chase de Paris. En quittant Auteuil l’année dernière, nous avons décidé de viser à nouveau cette course. Nous avons toujours pensé qu’il était un cheval pour l’Arkle Chase et les steeples de courte distance. Mais finalement, plus la distance est longue et meilleur il est. C’est un cheval qui peut être allant mais les obstacles français l’ont calmé. Il a progressé également. C’est Paul Townend qui va le monter. J’ai choisi une voie française pour le préparer en courant le Prix Ingré car j’ai simplement regardé ce que faisait Guillaume Macaire. Il a souvent l’habitude de participer à cette épreuve en vue du Grand Steeple. J’ai donc fait la même chose. J’espère que ça va marcher car venir d’Irlande par deux fois, avec un laps de temps aussi court, cela m’inquiète un peu. Je préfère avoir six semaines entre les deux sorties. 

Depuis 1919 et Troytown, aucun cheval entraîné en Irlande n'a enlevé l'épreuve et il faut remonter à 1962 pour trouver trace d'un lauréat entraîné en Angleterre. Je rêve depuis toujours de gagner cette course ! Mais nous sommes aussi concentrés sur Cheltenham et Punchestown. Et pour aller sur le Grand Steeple, il faut avoir un cheval assez dur pour faire 6 000 mètres à cette époque de l’année... et c’est dur ! »  

 

  • Carefully Selected

« Carefully Selected est un grand cheval, un steeple-chaser irlandais typique. Nous lui avons donné beaucoup de temps. Il a remporté une préparatoire au Grand National sur notre hippodrome local, à Gowran Park, sur un terrain lourd. Il est très calme. Nous avons décidé de le laisser tenter sa chance. Il a eu des problèmes de jambes et a été absent pendant trois ans. Son jockey devrait être Danny Mullins. Il a été épargné par les soucis cette saison, il a de la tenue et c’est un bon sauteur. Comme il n’a pas beaucoup couru, et comme il aime les longues distances, nous avons cherché les courses sur 4.800m et le Grand Steeple-Chase de Paris a toujours figuré à son programme. Il fallait juste qu’il reste en bonne santé. Et s’il pouvait y avoir de la pluie et un terrain bien souple, il aurait une bien meilleure chance. »  

 

  • François Nicolle (entraîneur basé à Saint-Augustin, 17)

(Déclarations issues de la conférence Zoom organisée par les relations presse de France Galop)

  • Poly Grandchamp et Starlet du Mesnil

« Poly Grandchamp a peu couru le Grand Steeple-Chase de Paris. Ce sera sa deuxième participation seulement. À l’époque, il était probablement un ton en dessous des autres. Il a 11 ans et a tout à fait le droit de courir, au regard de ses performances. Il connaît l’hippodrome d’Auteuil mieux que son box. Il tient la distance, c’est sûr. Si le terrain colle, ça ne le gênera pas. Le cheval était très bien, pimpant, avant le Prix Ingré. Il arrive au top pour le jour J. Il a beau poil, il est gai. C’est un Poly Grandchamp que je ne connaissais pas.

Starlet du Mesnil a 6 ans, elle connaît les obstacles d’Auteuil, c’est une sauteuse exceptionnelle. C’est l’année pour aller sur cette course ! Le seul problème que j’ai avec elle concerne la distance. C’est la première fois qu’elle va la faire. Je pense que cela ne la gênera pas car c’est une suiveuse. Je n’aime pas trop courir le Grand Steeple avec les 5 ans car les chevaux mettent beaucoup de temps à récupérer de cette course très dure. Nous avons fait l’impasse dans cette épreuve avec Starlet l’année dernière, et cette année, elle y va. L’année prochaine, elle aura 7 ans et je ne sais pas si Madame Devin voudra la garder à l’entraînement ou la rentrer au haras. C’est son objectif de l’année. »