Clash intercontinental pour le dernier dimanche du meeting !

Le Sumbe Prix Morny (dimanche, à 15h50) est, depuis plus d’un siècle et demi, la vitrine des jeunes champions : elle fête cette année sa 151e édition. Réservé aux 2 ans, il est le premier Groupe 1 français de l’année ouvert à cette génération. Ces espoirs arrivent lancés à toute vitesse sur les 1 200 mètres en ligne droite, à plus de 60 km/h.
Chaque été à Deauville, le Morny réunit les meilleurs poulains et pouliches d’Europe… et parfois même d’autres pays du monde, comme les États-Unis cette année, avec un certain Outfielder. Magnifique poulain bai, il appartient à AMO Racing et à Jayson Werth, ex-star de baseball désormais copropriétaire de chevaux, que l’on a aperçu dans la série Race for the Crown sur Netflix et qui sera présent physiquement à Deauville pour voir courir son cheval. Préparé par l’Américain Wesley Ward, maître des sprinters, Outfielder aura comme objectif d’offrir à son mentor un quatrième sacre dans le Morny. Ward a en effet déjà marqué l’épreuve avec No Nay Never (2013), Lady Aurelia (2015) et Campanelle (2020). Outfielder, qui avait ouvert son palmarès au printemps à Churchill Downs (Kentucky, États-Unis), devait courir à Royal Ascot (Angleterre) en juin mais un contretemps a retardé son voyage. Le voilà prêt à frapper fort en Normandie.
Un peu plus tard dans la réunion (17h), place à un autre sommet : le Sumbe Prix Jean Romanet. Créé en 2004 pour les juments d’âge, il est rapidement devenu une référence et accueille désormais toutes les femelles dès l’âge de 3 ans. Couru sur 2 000 mètres, il attire les championnes européennes avant ParisLongchamp et son Prix de l’Opéra Longines, voire le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe pour les plus ambitieuses. Deux Groupes 1 deauvillais sont réservés aux femelles : le Prix Rothschild sur le mile, début août, et le Jean Romanet trois semaines plus tard. Une seule jument a réalisé le doublé deux années de suite : Mqse de Sévigné, en 2023 et 2024, inscrivant son nom dans l’histoire.
Dimanche, tous les regards se portent sur Cankoura. La grise des Aga Khan Studs, troisième du Prix de Diane, vient de s’imposer avec autorité dans le Prix de Psyché. Sur le même tracé, elle vise désormais plus haut. Une victoire offrirait à son père, le français Persian King, un premier succès de Groupe 1 en tant qu’étalon – un jalon décisif dans sa carrière.
Ce rendez-vous porte le nom de Jean Romanet (1914-2003), figure majeure des courses françaises. Il a dirigé France Galop, qui s’appelait alors la Société d’Encouragement, de 1961 à 1993. On lui doit notamment l’école des courses hippiques (Afasec), les courses de Groupe, le Fonds commun des courses, la Fédération internationale des autorités hippiques... Quatre membres de la famille Romanet ont dirigé France Galop aux XXe et XXIe siècles, dont Maurice (oncle de Jean) qui créa le Prix de l’Arc de Triomphe en 1920 et Louis (fils de Jean) jusqu’en 2007.
Enfin, impossible de conclure sans évoquer Sumbe, le sponsor de cette journée. Créée par Nurlan Bizakov, la structure réunit en France les haras de Montfort & Préaux et du Mézeray, ainsi qu’Hesmonds Stud en Angleterre. Associer son nom aux deux grands Groupes 1 du jour illustre son ambition, et confirme la vocation de Deauville : conjuguer histoire et avenir.