Les étoiles se réalignent dans le Haras d’Étreham Prix Jean Prat

10 juillet 2021

Prat 19

Photo scoopdyga.com

Disputé pour la troisième année sur les 1 400 mètres en ligne droite de Deauville, le Haras d’Étreham Prix Jean Prat (Gr1) est en train de devenir un rendez-vous incontournable de l’été pour les flyers de toute l’Europe. Treize concurrents se rendent au départ pour cette course créée en 1858 mais maintes fois revisitée avant de trouver ce nouveau format.

Elle permet aux chevaux de vitesse qui n’ont pas tenu le mile des Guinées ou des Poules d’Essai, aux concurrents heureux ou malheureux des Jersey Stakes (Gr3) au meeting royal à Ascot, et à de nouveaux venus sur cette scène au haut niveau, de se mesurer dans des conditions optimales.

Pour succéder cette année à Too Darn Hot et à Pinatubo, deux poulains qui présentaient des profils similaires -tous deux avaient terminé la saison de 2ans au sommet des handicaps européens avant de buter à 3 ans en début de saison puis de se refaire une réputation à Deauville-, on retrouve ainsi des concurrents venus de différents horizons qui tous cherchent une nouvelle voie dont le Haras d’Étreham Prix Jean Prat serait le carrefour décisif.

Deuxième des Jersey Stakes, justement, Naval Crown (Dubawi) fera certainement partie des favoris, d’autant qu’il sera le premier partant en France de Charlie Appleby cette saison, associé à deux autres représentants de l’écurie Godolphin entraînés, en revanche, par le Cantilien André Fabre. Il s’agit d’abord d’Erasmo (Oasis Dream), qui reste sur deux succès dont le Prix Paul de Moussac Longines (Gr1) sur 1 600 mètres devant Best Lightning (Sidestep), à nouveau au départ ici. Le second est Midtown (Dubawi), invaincu en deux sorties et vainqueur du Prix Herod (L) sur cette distance mais à Chantilly et l’année dernière : c’est sa rentrée. L’un et l’autre sont affichés en valeur 48 et Mickaël Barzalona, qui monte généralement les meilleurs représentants français de Godolphin, est en selle sur le second.

L’entraîneur irlandais Aidan O’Brien, qui connaît cette saison une réussite étourdissante sur le circuit français, est représenté par deux pensionnaires : Wembley (Galileo), qui a échoué trois fois cette année après avoir été le dauphin dans les Dewhurst Stakes (Gr1) 2020 du crack, son compagnon d’écurie St. Mark’s Basilica, et Battleground (War Front), qui vient de courir en progrès après son échec initial des Deux Mille Guinées (Gr1) à Newmarket. Joseph O’Brien, fils du premier et néanmoins déjà aussi redoutable, aligne Thunder Moon (Zoffany), lui aussi décevant cette année lors de ses deux tentatives. Pour compléter le casting anglo-irlandais, citons Mehmento (Mehmas), qui a raté sa prestation dans les Jersey Stakes, et Law of Indices (Power), qui n’a pas gagné depuis un an mais est presque toujours « dans l’argent » au meilleur niveau, de 1 200 à 1 400 mètres.

Côté français, on s’en remettra à Colosseo (Street Boss), très bon deuxième de St. Mark’s Basilica lors de sa dernière sortie, dans l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1), et Fast Raaj (Iffraaj), nettement battu dans les Jersey Stakes (Gr3) après avoir fait sensation sur ce parcours dans le Prix Djebel (Gr3). Gagnante le même jour du Prix Imprudence (Gr3) sur le même tracé, Reina Madre (Kingman) a elle aussi été battue ensuite dans la Poule des Pouliches, mais avec des circonstances atténuantes.

Gagnante la dernière fois sur Prix Volterra (L) sur 1 600 mètres, Valloria (Dubawi) est raccourcie ici pour son premier essai sur moins de 1 500 mètres.

Seule ombre au tableau dans ce plan de bataille enthousiasmant, la pluie : elle a rendu la piste très souple à la veille du départ. Qu’à cela ne tienne : le ruban de Deauville est neuf, le soleil est réapparu, et cette ligne droite de la Touques sera sans doute un tournant dans la carrière de nombre de ces prétendants.