10 septembre 2021
Photo scoopdyga.com
Les Qatar Arc Trials, le dimanche 12 septembre à ParisLongchamp, c’est la répétition générale avant le jour J. Le jour J, notez-le sur vos agendas, c’est le dimanche 3 octobre, toujours à ParisLongchamp, où se disputera une édition historique du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Historique, parce que le championnat du monde des pur-sang se courra pour la 100e fois !
À trois semaines du but, les chevaux doivent valider leur participation au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe en prouvant leur qualité, leur forme, et aussi leur aptitude au parcours, pour ceux qui vont le découvrir, tout en gardant de la ressource pour le 3 octobre.
Trois courses préparent, dimanche, au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe : le Qatar Prix Vermeille, réservé aux femelles, le Qatar Prix Niel, réservé aux poulains et pouliches de 3 ans, et le Qatar Prix Foy, dédié aux chevaux de 4 ans et plus. Toutes se disputent sur le parcours du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, c’est-à-dire sur 2 400 mètres.
ÉTAT DU TERRAIN
L’été indien se poursuit en région parisienne
La piste de ParisLongchamp a été l’objet de toutes les attentions pendant la trêve estivale. Une lice à 12 mètres sera placée dimanche prochain pour protéger une portion de la piste jusqu’au dimanche 3 octobre. L’open-stretch ne sera mis en place que pour la réunion du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Les orages ont pour le moment épargné l’hippodrome de ParisLongchamp, et Charles de Cordon, directeur du site, a expliqué jeudi après-midi : « Nous allons réaliser une dernière tonte à 10 cm vendredi. Nous n’avons eu que très peu de précipitations au cours de la semaine : 0,5 mm dans la nuit de mercredi à jeudi. Nous avons réalisé un bassinage (arrosage de surface) en début de semaine, pour compenser l’évapotranspiration, qui n’est pas très importante à cette période de l’année. Des orages peuvent survenir d’ici dimanche, mais nous pouvons prévoir un terrain à 3,2 (bon) pour dimanche en début de réunion. »
13 h 58 • QATAR CUP - PRIX DRAGON
Le pur-sang arabe, aux origines du pur-sang anglais
Les meilleurs pur-sang arabes se retrouveront dans la Qatar Cup - Prix Dragon, préparatoire à la Qatar Arabian World Cup, qui se dispute le jour du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Cette course, dotée d’un million d’euros, a été créée en 2008, quand France Galop et le Qatar Racing and Equestrian Club ont signé un partenariat autour du week-end de l’Arc de Triomphe. Dans les termes du contrat, il était question de développer les courses de pur-sang arabes en France : logique, car la France a, depuis des décennies, développé un élevage de pur-sang arabes que nous envient tous les pays sensibles à cette race ! On enregistre tous les ans environ 1 500 naissances de pur-sang arabes en France. Le berceau de la race se situe dans le Sud-Ouest, où l’on fait courir des chevaux arabes depuis le XIXe siècle quasiment sans interruption. Près d’une centaine de courses leur sont actuellement dédiées en France, principalement dans le Sud-Ouest.
Mais les pur-sang arabes ne connaissent pas les frontières : ils suivent un programme qui les emmène en Europe du printemps jusqu’à l’automne, avant de partir dans les pays du Golfe lors de la période hivernale. On trouve des courses de chevaux arabes un peu partout à travers le monde. Dans certains pays, c’est une tradition plus que centenaire (France, Russie, Pologne, Algérie, Maroc, Tunisie, Irak, Turquie...). Ailleurs, le programme a été créé il y a plusieurs décennies (Grande-Bretagne, États-Unis, Scandinavie, Pays-Bas, Italie...)
Le pur-sang arabe est plus petit que le pur-sang anglais. Il a aussi une tête caractéristique, très expressive, avec un chanfrein concave, un front large. D’un point de vue sportif, il se distingue par son endurance plutôt que sa vitesse. Ces chevaux sont d’ailleurs utilisés pour des épreuves d’endurance, des sortes de marathons de plusieurs dizaines de kilomètres. D’autres sont spécialisés dans des concours dits de "show", où on les juge sur leur conformation. Les pur- sang arabes qui se destinent à la course sont quant à eux sélectionnés sur leurs origines, et les meilleurs sont bien souvent élevés en France.
Plusieurs centaines de chevaux arabes – mâles et femelles – ont participé à la création du pur-sang anglais. Ils constituent la base du stud-book. Tous les pur-sang anglais sont issus en droite ligne de trois étalons fondateurs importés en Angleterre depuis le Moyen-Orient à la fin du XVIIe siècle. Ces étalons s’appelaient Byerley Turk, Darley Arabian et Godolphin Arabian. Ils ont été croisés à des juments anglaises, et désormais, le pedigree de chaque pur- sang anglais peut être remonté jusqu’à ces fondateurs.
Le cheval à suivre dimanche se nomme Ebraz. Il appartient à la cheikha Reem bint Mohammed bint Khalifa Al Thani, l’une des filles de Son Altesse le cheikh Mohammed bin Khalifa Al Thani, l’un des propriétaires de pur-sang arabes les plus importants au monde. Ebraz est entraîné au Qatar par Julian Smart, mais au printemps, il se prépare pour la Qatar Arabian World Cup du côté de Chantilly. À 8ans, il a déjà remporté une fois cette course prestigieuse et s’y est classé deux fois deuxième.
14 h 33 • QATAR PRIX NIEL
Baby Rider et la casaque de plume
Quand un propriétaire a de la chance, on dit de sa casaque qu’elle est de plume ! Les couleurs de Jean-Louis Bouchard – gros vert épaulettes roses, toque rose – vont vite, très vite, surtout dans les grandes courses ! Le propriétaire (entrepreneur à succès, notamment fondateur de la société de services numérique Econocom) a déjà gagné à quatre reprises le Qatar Prix du Jockey Club, la plus grande course française pour les poulains de 3 ans. Il attend encore un premier succès dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Quatrième l’an passé avec Gold Trip, il comptera cette année sur le 3 ans Baby Rider, facilement reconnaissable par ses trois grandes chaussettes blanches (des balzanes). Baby Rider est entraîné à Chantilly par Pascal Bary, l’un des professionnels français les plus titrés mais qui attend lui aussi un premier sacre dans l’Arc.
Le poulain a déçu dans le Qatar Prix du Jockey Club, mais sa contre-performance est à relativiser : il avait trop tiré pour bien s’oxygéner. Le 14 juillet, à ParisLongchamp, dans le Grand Prix de Paris, il découvrait la distance de 2 400 mètres et a pris une bonne cinquième place. Baby Rider ne fait pas partie des candidats les plus en vue pour le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, aussi devra-t-il montrer ses muscles dès dimanche s’il veut avoir sa place au départ ! Jean-Louis Bouchard explique en effet : « S'il veut gagner son ticket pour le Qatar Prix de l'Arc de Triomphe, Baby Rider devra gagner... Et bien gagner ! Dans le Grand Prix de Paris, il a été un peu loin dans le parcours mais il est le premier français à l'arrivée, et il prenait sa revanche sur ceux l'ayant devancé dans le Jockey Club, où il n'avait pas eu un bon parcours. Baby Rider est en très bonne forme : Pascal Bary est quelqu'un de très habile, tout particulièrement avec les 3 ans. Nous verrons dimanche... L'an dernier, Gold Trip avait pris la quatrième place de l'Arc alors que je pensais qu'il serait plutôt sixième ! »
15 h 55 • QATAR PRIX VERMEILLE
Snowfall, la nouvelle Enable ?
Elle sera probablement la favorite de la 100e édition du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Elle, c’est la pouliche irlandaise Snowfall, que le public parisien pourra découvrir dimanche dans le Qatar Prix Vermeille. Elle domine sa génération de la tête et des épaules. Elle a remporté les Oaks (l’équivalent anglais de notre Prix de Diane Longines) de seize longueurs (!), elle a ensuite dominé les Irish Oaks par huit longueurs et demie, avant de battre ses aînées dans les Yorkshire Oaks par quatre longueurs. Aucune femelle n’a pu la menacer cette année, mais il lui reste à affronter les mâles : ce sera dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, puisque pour sa préparation, Aidan O’Brien, son entraîneur, a choisi de la laisser face à ses congénères dans le Qatar Prix Vermeille. Et il a fait appel à une légende pour la piloter, Lanfranco Dettori, 50 ans, le jockey le plus titré en activité. Il a remporté le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe à six reprises, dont deux fois avec l’inoubliable Enable, qui a tiré sa révérence l’an dernier.
Enable a remporté le premier de ses deux titres à 3 ans, après un parcours assez similaire à celui de Snowfall : elle avait réalisé le triplé des Oaks (Epsom, Curragh & York), comme sa cadette, mais avait déjà rencontré et battu les mâles dans les King George VI and Queen Elizabeth Stakes. En revanche, elle n’avait pas couru le Qatar Prix Vermeille, étant arrivée avec le maximum de fraîcheur sur son objectif majeur. Lanfranco Dettori connaît parfaitement les deux juments. Il explique : « Snowfall est une championne. On a beau dire que dans les Oaks, le terrain était pénible et le lot moyen, elle a gagné par seize longueurs : c’est un record. Elle me fait penser à Enable au même âge. J’ai monté Snowfall une fois et l’impression a été incroyable. Au Curragh, elle n’a pas forcé son talent, et dans les Yorkshire Oaks, elle s’est promenée. Il est difficile de cerner ses limites, tant elle a gagné facilement à chaque fois. Elle s’est adaptée sans problème au profil d’Epsom, donc je pense que celui de ParisLongchamp ne lui posera pas de problème. »
Snowfall a un pedigree peu commun : bien qu’entraînée en Irlande et élevée par l’une des plus grandes puissances du galop mondial, Coolmore, dont le centre névralgique est aussi basé en Irlande, elle est née au Japon, d’un père fameux, Deep Impact. Ce dernier était venu disputer le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe en 2006. Il termine troisième, mais sera finalement distancé en raison d’un contrôlé positif à un bronchodilatateur, le cheval ayant toussé quelques jours avant la course.
16 h 30 • QATAR PRIX FOY
À la découverte du japonais Deep Bond
Le peuple japonais vibre pour les courses hippiques. Et la nation entière partage un rêve : celui de gagner le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. L’accomplir pour la 100e édition de la course serait un événement national ! Les Japonais pourront compter cette année sur Deep Bond et Chrono Genesis. Le premier a posé ses valises à Chantilly depuis le 19 août. Le temps de se remettre d’un long voyage (31 heures) et de s’acclimater à un tout nouvel environnement ! Deep Bond apprécie le calme de la forêt cantilienne : c’est très différent du cadre où il s’entraîne habituellement !
Kazuhito Sumii, l’assistant de l’entraîneur de Deep Bond, Ryuji Okubo, a déclaré : « À Chantilly, il est plutôt détendu mais, au Japon, il n’est pas le même le matin ! Il est plus délicat, il a l’air toujours prêt à en découdre. À Chantilly, l’environnement est plus relaxant mais dès qu’il travaille, il montre de l’envie. Il a vraiment l’air d’aimer l’entraînement ici ! »
Ce cheval de tenue (il a déjà gagné sur 3 000 mètres) peut être surpris par le rythme des courses françaises, plus lent que ce dont il a l’habitude. Kazuhito Sumii poursuit : « Dimanche, il s’agira pour lui de découvrir et prendre ses marques à ParisLongchamp. Par rapport aux courses japonaises, il risque d’y avoir peu de rythme. Deep Bond est assez froid et met du temps à vraiment accélérer. Je pense que cela lui conviendra d’évoluer derrière les premiers. »
Deep Bond sera associé dimanche, et dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, au jockey italien Cristian Demuro, basé depuis de nombreuses années en France et qui a remporté l’an dernier la grande course.