14 juillet 2024
Photo scoopdyga.com
Juillet, Chantilly
PRIX ROBERT PAPIN
Groupe 2, 2ans, 1 200 mètres, 130 000 €
Créé en 1892 (Omnium de 2ans)
Tenant du titre : ARABIE (m2, GB par The Dandy Man et Mamma Morton, par Elnadim), appartenant à Mohammed Al Shahi, élevé par Robert Cornelius, entraîné par Karl Burke, monté par James Crowley.
Record de la course : 1’03’’16 par Tis Marvellous en 2016
Le Prix Robert Papin sera disputé pour la 130ème fois en 2025.
L'édition 2024
Dimanche 14 juillet 2024, Hippodrome de Chantilly (Oise). – En l’absence de concurrent français, l’édition 2024 du Prix Robert Papin (Gr2), course de 2ans disputée sur 1 200m, aurait aussi bien pu se disputer à York. Ç’eut été plus pratique pour le vainqueur anglais Arabie (The Dandy Man), qui a confirmé avec application son succès du Prix du Bois Longines (Gr3), acquis le 16 juin sur le même parcours. Tenu au milieu du paquet mené le long de la lice des tribunes par la pouliche Celandine (Kingman), qui avait effacé le peloton de sa stalle N°5, et au centre par Convo (Kodiac), Arabie a progressé entre ces deux adversaires et les a dominés, puis il a gardé près d’une longueur sur le bon Shadow Army (Showcasing), bon finisseur. Celandine est restée 3e et elle l’a bien mérité.
Arabie a été acheté 92 000 £ aux ventes de yearlings Tattersalls par Federico Barberini. C’est le 13e poulain de Mamma Morton (Elnadim), qui a déjà donné Mammas Girl (Havana Grey), lauréat des Nell Gwyn Stakes (Gr3) à Newmarket, mais aussi Master of War (Compton Place), placé de Gr2.
La 3e mère Water Lily (Riverman), née en France, avait gagné le Prix Yacowlef (L) à l’époque où l’épreuve était une Listed de débutants de 2 ans. Elle s’est ensuite placée dans le Prix des Réservoirs (Gr3) et le Prix Thomas Bryon (Gr3). Élevée par Robert McAlpine, la pouliche est passée ensuite avec sa production chez Nelson Bunker Hunt, puis Shadwell Stud, qui a ainsi pu voir ses couleurs gagner avec son meilleur produit, Elshamms (Zafonic), placée de Gr3 à Goodwood sur 1 400m, à 2 ans, pour terminer 5e dans la Poule d’Essai (Gr1) ensuite.
Historique
De sa création jusqu’à 1906, l’Omnium de Deux Ans se courait le premier dimanche d’août et ne réunissait pour ainsi dire que des débutants - et ce en très grand nombre, plus de quinze en général -, car, en ce temps là, aucune course de 2 ans ne pouvait être programmée avant le 1er août. Quand fut introduit en 1907 un nouveau régime permettant aux 2 ans de courir dès la dernière semaine de juin, l’Omnium de Deux ans fut débarrassé d’un certain nombre de concurrents n’ayant pas justifié les espoirs fondés sur eux. Et, son allocation ayant été portée à 50 000 F en 1911, il devint alors, et jusqu’en 1914, la plus riche épreuve pour 2 ans en France, le Prix Morny et le Grand Critérium n’allouant que 40 000 F à leur vainqueur.
Avant 1901, aucun vainqueur de l’Omnium de Deux Ans ne se fit remarquer ultérieurement. Par contre, parmi les battus, on relève les noms de Roitelet 2ème en 1894 (Prix Hocquart, 3ème Prix du Jockey Club), d’Holocauste non placé en 1898 (Prix Lupin) et de Jacobite non placé en 1900 (Grand Prix de Deauville, Prix Royal Oak). En 1901, la gagnante Ophelia allait remporter le Prix Vermeille tandis que Fer, non placé, deviendra le lauréat du Prix Royal Oak. Finasseur, obscur en 1904, était destiné à réaliser le triplé Jockey-Club-Grand Prix de Paris-Prix du Président de la République. Quant au gagnant de 1905, Prestige il commençait ainsi une série de seize victoires constituant son palmarès sans défaite. Puis Sauge Pourprée (1907) et Lord Burgoyne (1910) étaient appelés à inscrire leur noms au palmarès de la Poule d’Essai. Quatre noms de futurs vainqueurs classiques dominent la période d’entre-deux-guerres, ceux de Château Bouscaut (1929), Pearl Cap (1930), Brantôme (1933) et Mistress Ford (1935). Encore un avenir classique promis à Ardan (1943), Coronation (1948) et Auriban (1951). Mais c’est la fin. Précocité et vitesse vont prédominer. C’est dans les sprints ou jamais au-delà de 2 000 mètres que se distingueront dorénavant les principaux vainqueurs du Prix Robert Papin, tels Cordova (1953), Taboun (1958), Sly Pola (1959), Kashmir II (1965), Zeddaan (1967), Amber Rama (1969), My Swallow (1970), Lianga (1973), Vitiges (1975), Blushing Groom (1976), Ma Biche (1982), Masarika (1983), Baiser Volé (1985), Balbonella (1986), Danseuse du Soir (1990), Arazi (1991), Zipping (2001), et Special Duty (2009). Deux exceptions de taille : en 2004, avec la victoire de Divine Proportions qui, à 3 ans, couvrira victorieusement les 2 100 mètres du Prix de Diane à Chantilly ; et en 2007, avec la victoire en temps record de Natagora qui, à 3 ans, après avoir enlevé les Mille Guinées à Newmarket, se classera troisième du Prix du Jockey Club (2 100 mètres).
En 2019, il a dû être déplacé à Deauville car la ligne droite de Maisons-Laffitte était rendue impraticable par des infiltrations de l'eau retenue en sous-sol après des semaines d'arrosage. Paradoxalement, c'est une sécheresse de plusieurs semaines qui avait créé cette situation ! L'année suivante, il s'est déroulé à Chantilly puisque l'hippodrome de Maisons-Laffitte a été fermé définitivement. Il est passé ensuite sur 1 200m.
Robert Papin (1848-1926)
Après la guerre de 1870, il avait collaboré à des journaux hippiques sous le pseudonyme de Robert de Lizy, nom qu’il avait gardé comme propriétaire de chevaux courant sous ses couleurs (casaque bleu clair, toque idem). En 1887, il fut un des trois membres fondateurs de la Société Sportive d’Encouragement avec Alfred de Rollepot et Eugène Adam, le président, dont il devint le bras droit. Après le décès d’Eugène Adam, il lui succéda le 4 juin 1904 à la présidence qu’il assura jusqu’à sa mort en novembre 1926. Robert Papin fut à l’origine de l’expansion de la Société Sportive au cours des trois premières décennies du XXe siècle.
Les femelles
Les pouliches étant généralement plus précoces que les mâles, il n’est pas étonnant de compter à la première place 58 d’entre elles pour 71 mâles et hongres, proportion que les pouliches n’obtiennent dans aucune autre course mixte.
Nationalités
Le premier visiteur vainqueur fut l’anglais Double Jump entraîné par Jeremy Tree en 1964. Si en 1967 Zeddaan parvint à mâter D’Urberville et Lorenzaccio, visiteurs de qualité, il en fut différemment en 1968, les deux premières places étant prises par deux pouliches venues d’outre-Manche, Folle Rousse et Hopiana. En 1970, spectacle magnifique que le duel engagé entre deux visiteurs My Swallow et Mill Reef à l’issue duquel le premier nommé devance d’une courte tête celui qui s’affirmera un cheval hors du commun. Autre doublé britannique l’année suivante, Sun Prince précédant Deep Diver. Après un long répit, le nouveau visiteur victorieux s’appelle Ozone Friendly (1989). C’est un prélude à une véritable invasion commencée en 1994. Depuis, neuf victoires françaises (Zipping en 2001, Much Faster en 2003, Six Perfections en 2004, New Girlfriend en 2005, Natagora en 2007, Special Duty en 2009, Family One en 2011, Vorda en 2013, Ramatuelle en 2023) alors que sont vainqueurs 16 visiteurs venus d’Angleterre (General Monash en 1994, Lucky Lionel en 1995, Ocean Ridge en 1996, Greenlander en 1997, Black Amber en 1998, Never A Doubt en 2002, Reckless Abandon en 2012, Kool Kompany en 2014, Gutaifan en 2015, Tis Marvellous en 2016, Unfortunately en 2017, Signora Cabello en 2018, A'Ali en 2019, Ventura Tormenta en 2020, Atomic Force en 2021, Arabie en 2024), deux en provenance d’Irlande (Rossini en 1999 et Blackbeard en 2022), deux arrivés d’Italie (Rolly Polly en 2000 et Lui Rei en 2008), un d’Allemagne (Boccassini en 2006) et un d'Espagne (Irish Field en 2010).
Propriétaires
- Marcel Boussac (8 victoires) : Ardan (1943), Nirgal (1945), Coronation (1948), Emperor (1949), Pharsale (1950), Auriban (1951), Pharel (1952) et Cordova (1953).
- Edmond Blanc (6 victoires) : Commandeur (1892), Cazabat (1897), Fils du Vent (1908), Marsa (1909), Lord Burgoyne (1910) et Mousse de Mer (1913) ;
- Edouard de Rothschild (6 victoires) : Le Gros Morne (1923), Coque de Noix (1932), Brantôme (1933), Stratosphère (1934), Minaudière (1936) et Bulle de Savon (1938).
Entraîneurs
- Charles Semblat (9 victoires) : Ardan (1943), Nirgal (1945), Coronation (1948), Emperor (1949), Pharsale (1950), Auriban (1951), Pharel (1952), Cordova (1953) et Fière (1955).
- Lucien Robert (6 victoires) : Château Bouscaut (1929), Coque de Noix (1932), Brantôme (1933), Stratosphère (1934), Minaudière (1936) et Bulle de Savon (1938).
- Christiane Head (6 victoires) : Ma Biche (1982), Baiser Volé (1985), Balawaki (1987), Didyme (1992), Psychobabble (1993), Special Duty (2009).
- Robert Denman (5 victoires) : Fils du Vent (1908), Marsa (1909), Lord Burgoyne (1910), Mousse de Mer (1913) et Guerrière II (1920).
Jockeys
- Roger Poincelet (7 victoires) : Chesterfield (1946), Coronation (1948), Emperor (1949), Fière (1955), Neptune II (1957), Sly Pola (1959) et High Bulk (1960).
- Charles Bouillon (6 victoires) : Coque de Noix (1932), Brantôme (1933), Stratosphère (1934), Minaudière (1936), Bulle de Savon (1938) et Ardan (1943).
- George Stern (5 victoires) : Fils du Vent (1908), Marsa (1909), Lord Burgoyne (1910), Mousse de Mer (1913) et Deauville (1925).
- Yves Saint-Martin (5 victoires) : Zeddaan (1967), Amber Rama (1969), Lianga (1973), Masarika (1983) et Balbonella (1986).
- Gérald Mossé (3 victoires) : Arazi (1991), Didyme (1992), Reckless Abdanon (2012).
- Lanfranco Dettori (3 victoires) : Gutaifan (2015), Signora Cabello (2018), A'Ali (2019).
- Christophe Soumillon (3 victoires) : New Girlfriend (2005), Irish Field (2010), Ventura Formenta (2020).