Historique du Prix Maurice de Nieuil : Un petit bond vers les longs voyages

14 juillet 2020

Historique du Prix Maurice de Nieuil : Un petit bond vers les longs voyages

Photo scoopdyga.com

Juillet, ParisLongchamp

PRIX MAURICE DE NIEUIL

 

Groupe 2, 4ans et au-dessus, 2 800 mètres, 90 000 €

Créé en 1920

 

Record de la course : 2'55''1, Martaline (2003 à Maisons-Laffitte) ; 2'57''10, Incanto Dream (2008 à Longchamp).

Tenant du titre : Red Verdon (h7, USA par Lemon Drop Kid et Porto Marmay, par Choisir), appartenant à Ron J Arculi, élevé par Liberty Road Stables, entraîné par Ed Dunlop, monté par Lanfranco Dettori.

Il sera couru en 2021 pour la 101ème fois.

 

L'édition 2020

Tuesday, July 14, 2020, ParisLongchamp. - They were 4 to start for 1m6f in the Prix Maurice de Nieuil (Gr2) including 3 French-trained horses who had just competed against each other in the Prix Vicomtesse Vigier (Gr2) won by San Huberto (Speightstown) facing only one British raider after Appleby had withdrawn his two Godolphin runners from the race.

However, at the end of a race led by Holdthasigreen (Muhtathir), Dettori and Red Verdon (Lemon Drop Kid) had the last word after following closely the front-running Holdthasigreen whom they took over at full speed about one furlong out, as the French challengers were still gathering pace. He kept going and stood his ground to win by a good length over Called to the Bar (Henrythenavigator), who managed to take a short neck on San Huberto. Holdthasigreen couldn't keep up and finishes 4th and last at only 2 lengths.

Sixth in the 2016 Epsom Derby, second in the Juddmonte Grand Prix de Paris (Gr1) afterwards, Red Verdon became a regular feature both over the classic distance and extended trips and quickly succeeded but was gelded at the end of 2018. Winner of two races in 2019, including a Group 3 over this distance at York in July, he had finished fourth out of four for his return at Chelmsford City on the all-weather but had immediately won a Listed race over 2,900m at Doncaster. This is his first Gr2 win, however.

 

Historique

Il a été créé en 1920 à Saint-Cloud, sous le nom de Prix des Maréchaux pour honorer les maréchaux français et alliés ayant contribué à la victoire lors de la Première Guerre mondiale. Pas disputée en 1940 et supprimée en 1946, la course a pris le nom de Prix de Strasbourg en 1947 et 1948 pour devenir en 1949 le Prix Maurice de Nieuil. Traditionnellement, la course avait lieu le 14 Juillet, place qu’elle reprend en 2006 après maintes exceptions. Mais en 2013 et 2014, elle est disputée le 13 juillet comme le Grand Prix de Paris, puis elle se déroule à Saint-Cloud en 2016 et en 2017 pendant les travaux de rénovation de Longchamp.

Ouverte à l’origine aux 3 ans et au-dessus, la course a exclu les 3 ans depuis 2001 quand la distance a été portée à 2 800 mètres.

La distance de la course a souvent varié de 2 500 à 3 100 mètres pour finalement retrouver les 2 800 mètres dès 2005, même pendant son bref « séjour » à Saint-Cloud.

Le premier lauréat fut un 4 ans, Dolphin, portant la casaque d’Atanik Eknayan. Se voulant « internationale » entre les deux guerres mondiales, la course n’attira pas de chevaux entraînés à l’étranger mais permit de courir à certains chevaux importés, tels le vainqueur de 1926, Warminster, né en Angleterre, ou celui de 1932, Filarete, né en Italie.

Quelques grands vainqueurs ont inscrit leur nom au palmarès de la course. Peu postérieurement à leurs victoires classiques comme Le Capucin (Jockey Club, à 4 ans 1924) et Transvaal (Grand Prix de Paris, à 4 ans 1925). Le plus souvent sur le chemin de victoires prestigieuses tels Chaudière (1935) vers le Prix du Cadran, Macip (1955) vers l’Ascot Gold Cup, Master Boing (1956) vers le Washington D.C. International, Ramsin (1970) vers le Prix du Cadran, All Along (1982) vers l’Arc de Triomphe et Toulon (1991) vers le St Leger. A noter aussi la présence de Romantisme (1957) victorieux trois semaines après avoir triomphé dans la Grande Course de Haies d’Auteuil.

En revanche, et c'est rare pour une course inter-générations, on ne relève aucun doublé dans l'épreuve. En 2019, Marmelo a raté l'exploit de peu puisqu'il est battu d'une courte tête seulement après avoir enlevé la course en 2018.

Maurice de Nieuil (1860-1949)

Elu membre du conseil d’administration de la Société Sportive d’Encouragement dès 1898, il en fut le président de 1926 à 1945. Dans sa jeunesse il avait monté comme gentleman-rider et avait fait courir. Ses couleurs (casaque cerclée noir et blanc, manches et toque noires) connurent leur principale victoire avec Agenda, lauréat de la Course de Haies de Deauville en 1884.

Il occupera également les fonctions de membre du Comité de la Société hippique française et d'encouragement à l'élevage du cheval de guerre.

Lors de sa nomination à la tête de la « Sportive » fin 1926, la revue Le Sport Universel Illustré publia cet article aujourd'hui très daté... 

« On dit couramment que le type d’affaire industrielle bien organisé est celle où le chef possède un second apte à lui succéder immédiatement et capable de prendre la direction du jour au lendemain. La Société Sportive est de celles-là. Sans discussions, sans intrigues, automatiquement pour ainsi dire, il a été pourvu à la succession du regretté M. Papin. Et le marquis de Nieuil s’est trouvé tout naturellement sur le siège présidentiel.

[…] Un romancier qui, depuis, s’est incarné sous les traits du candidat à l’Académie, a dit d’un des plus fameux représentants de notre gentry fin-de-siècle, qu’il avait plus de race que de distinction. […] qu’aurait-il dit du nouveau président de la Sportive, qui semble descendre d’un cadre de la Galerie des Glaces ? Sans doute qu’il est bien difficile de discerner ce qui prévaut chez le marquis de Nieuil, de la race ou de la distinction. […] Ce que l’on connait peut-être moins, c’est la puissance de travail et la profonde science des choses hippiques dont fait preuve, depuis de longues années, le successeur de M. Papin. […] Le marquis de Nieuil, qui fit courir avec succès, est, d’ailleurs, un homme de cheval dans toute l’acceptation du terme. Avec un président de cette envergure, la Société Sportive ne verra point péricliter son actuelle prospérité, dont l’élevage retire un fruit si considérable. »

Les femelles

Elles ont été victorieuses à onze reprises. Ce sont Cerulea (à 4 ans, 1927), Beldurhissa (à 3 ans, 1930), Kill Lady (à 4 ans, 1931), Chaudière (à 3 ans, 1935), Nica (à 4 ans, 1938), Singapore Girl (à 3 ans, 1979), All Along (à 3 ans, 1982), River Memories (à 3 ans, 1987), War Game (à 4 ans, 2000), Verema (à 4 ans, 2013) et Candarliya (à 4 ans, 2016).

Les visiteurs

Le premier visiteur vainqueur fut en 1969 Copsale, entraîné à Newmarket par Fred Armstrong, suivi de peu par un autre britannique, le 4 ans Homeric, entraîné alors par William Hern. Bien que leurs assauts furent nombreux au cours des vingt-cind dernières années, les visiteurs n’ont obtenu que 7 autres victoires, celle d’un second pensionnaire de William Hern, Merce Cunningham (1988), celle d’un protégé de Paul Cole, Ibn Bey (1989), celle de l’allemand Bussoni (2007) entraîné par Hans Blume, celle de l’italien Voilà Ici (2009), entraîné par Vittorio Caruso, puis vint Walzertakt (2015), un pensionnaire de Jean-Pierre Carvalho qui fait la monte en France, l'anglais Marmelo en 2018 pour l'entraînement de Hughie Morrison et son compatriote Red Verdon en 2020 pour Ed Dunlop.

 

Propriétaires

  • Marcel Boussac (5 victoires) : Denver (1934), Jock (1941), Macip (1955), Argal (1958) et Emerald (1965) ;
  • Khalid Abdullah (5 victoires) : French Glory (1990), Toulon (1991), Public Purse (1998), Martaline (2003) et Bellamy Cay (2006).
  • Famille Wildenstein (5 victoires) : All Along (1982), Serrant (1993), War Game (2000), Pushkin (2002) et Ostankino (2005).
  • Edouard de Rothschild (4 victoires) : Happy Go Lucky (1922), Cerulea (1927), Chaudière (1935) et Cap Nord (1936).
  • Aga Khan IV (4 victoires) : Altayan (1986), Darazari (1996), Verema (2013) et Candarliya (2016).


Entraîneurs

  • André Fabre (9 victoires) : Saint Estèphe (1985), French Glory (1990), Toulon (1991), Serrant (1993), Public Purse (1998), War Game (2000), Martaline (2003), Bellamy Cay (2006) et Talismanic (2017). 
  • John Cunnington junior (6 victoires) : Or du Rhin II (1960, 1961), Tournevent (1963), Crucible (1971), Valuta (19732) et Admetus (1974).
  • Elie Lellouche (5 victoires) : Vert Amande (1992), Partipral (1995), Pushkin (2002), Ostankino (2005) et Blek (2010).
  • Alain de Royer-Dupré (4 victoires) : Altayan (1986), Darazari (1996)n Verema (2013) et Candarliya (2016).
     

Jockeys

  • Christophe Soumillon (6 victoires) : Martaline (2003), Bussoni (2007), Tac de Boistron (2012), Terrubi (2014), Candarliya (2016) et Marmelo (2018)
  • Alfred Gibert (4 victoires) : Kimberley (1966), Riboboy (1977), Singapore Girl (1979) et Saint Estèphe (1985).
  • Cash Asmussen (4 victoires) : Full of Stars (1984), Altayan (1986), Aboline (1994) et Surgeon (1997).