Historique du Prix Léon Olry-Roederer : Le dernier Grand Prix de l'Automne

22 novembre 2019

Historique du Prix Léon Olry-Roederer : Le dernier Grand Prix de l'Automne

Novembre, Auteuil

Prix Léon Olry-Roederer

 

Groupe 2, 5ans et au-dessus, Haies, 4 300 mètres, 155 000 €

Créé en 1933

Tenant du titre : Paul's Saga (f4 par Martalien et Humoriste, par saint Cyrien), appartenant à Gérald Laroche, élevée par Philippe Ouvry et l'Écurie des Vives Terres, entraînée par David Cottin, montée par Kévin Nabet.

La course se déroule en 2020 pour la 46ème fois

L'édition 2019

Les deux femelles de 5 ans au départ du Prix Léon Olry-Roederer (Gr2), toutes deux grises, ont battu leurs cinq adversaires, dimanche à Auteuil dans ce dernier rendez-vous de l’élite des hurdlers de l’année.

L’animatrice Rafffles Sun (Poliglote) a donné la réplique jusqu’au bout à la favorite Paul’s Saga (Martaline), qui l’a finalement dominée de trois quarts de longueurs. Compagnon de casaque de la deuxième, qui représentait aussi Simon Munir et Isaac Souede, Srelighonn (Martaline) a dû se contenter de la troisième place après avoir fait illusion au saut de la dernière haie.

Entraînée par David Cottin pour Gérald Laroche, qui l’a louée à ses éleveurs Philippe Ouvry et l’Écurie des Vives Terres, Paul’s Saga est une sœur de la très bonne Siljan’s Saga (Sagamix), gagnante du Grand Prix de Deauville (Gr2) et plusieurs fois placée au meilleur niveau, pour un total de près de 1,3 million d’euros de gains. Gagnante de la Grande Course de Haies de Printemps (Gr3), équivalent sur les haies du Prix du Président de la République sur le steeple, elle a échoué ensuite dans la Grande Course de Haies d’Auteuil (Gr1) mais elle a bouclé la saison avec une deuxième place dans le Prix Christian de Tredern (Gr3) et s’est imposée cette saison dans le Prix Carmarthen (Gr3) le 13 octobre en battant Galop Marin, qui a pris sa revanche dans le Grand Prix d’Automne (Gr1), où Paul’s Saga a terminé deuxième.

Historique

Cette course commémore le souvenir de Léon Olry-Roederer qui fut membre du comité de la Société des Steeple-Chases de France de décembre 1911 jusqu’à sa mort soudaine, le 5 mars 1932. Suivant l’usage, dès 1933 son nom fut attribué à une course du programme d’Auteuil. Ainsi le 19 février 1933, fut disputé le Prix Léon Olry-Roederer, un steeple-chase handicap doté de 40 000 F, qui fut gagné par Manerbio, appartenant à Jean Cerf, entraîné par Joseph Ginzbourg et monté par Richard Lock. Après avoir subi différentes modifications au fil des ans, la course prit en 1975 un visage nouveau. Placée trois semaines après le Grand Prix d’Automne, elle devint une riche course de consolation, dernière grande épreuve de haies pour les chevaux d’âge avant la fin de saison à Auteuil. « Course à conditions », le Prix Léon Olry-Roederer réunit régulièrement les meilleurs chevaux disponibles. On notera que sa distance a fait l’objet de maintes modifications, de 3 900 mètres à 4 300 mètres, sa distance depuis 2007. Alors que jusqu’en 2002, elle constituait aussi la première confrontation de haut niveau entre les 4 ans et leurs aînés, en 2003, les 4 ans en ont été exclus.

Léon Olry-Roederer (1870-1932)

Tout en veillant aux intérêts de la célèbre maison rémoise du champagne Roederer, Léon Olry-Roederer fut un grand « sportsman ». Après avoir fait courir en plat et en obstacle dès 1897, il reprit le fameux haras des Rouges Terres (situé près du Merlerault dans l’Orne) en 1905 à la mort de son père Jacques Olry qui en avait été le fondateur. Jusqu’alors réservées aux trotteurs, les Rouges Terres accueillirent aussi le pur sang. C’est ainsi que Léon Olry-Roederer fut élu membre du comité de la Société des Steeple-Chases de France le 17 décembre 1911, siège qu’il occupa aussi à la Société du Demi-Sang. Sous les couleurs (casaque gros bleu, manches amarante, toque noire), les élèves des Rouges Terres se distinguèrent rapidement au galop, tels Elysée (Prix du Rond Point 1907), Radis Rose (Derby du Midi, Prix Delâtre, Prix d’Hédouville 1910), Joyeux V (Prix du Rond Point 1911), Carpe Diem (Grande Course de Haies d’Auteuil 1911) et Le Cid III (Grand Prix de Lyon 1913). Le niveau classique fut atteint en 1914 quand triomphèrent Listman dans la Poule d’Essai des Poulains et Alerte VI dans le Prix de Diane. Après la Grande Guerre que Léon Olry-Roederer fit comme lieutenant de réserve – il fut promu capitaine en janvier 1919 –, ses principaux représentants furent Dauphin III (Prix de l’Espérance 1924), Dictateur VIII (né en 1924, bon miler, Prix Edmond Blanc, deux fois, Prix de la Jonchère), Egmont (Grand Prix de Nice 1930) et Guernanville (Grand Prix de la Ville de Vichy 1930 et Grand Prix de Milan 1931). Attaché à ses collaborateurs, Léon Olry-Roederer n’eut que deux entraîneurs pour ses galopeurs, Willy Carter puis Louis Wenger à partir de 1922.

Séries et doublés

Quatre lauréats de la Grande Course de Haies d’Auteuil ont aussi gagné le Prix Léon Olry-Roederer. Ce sont Claude le Lorrain (1987), Rose or No (1990-1991), Matchou (1995) et Zaiyad (2007). Egalement trois vainqueurs du Grand Steeple-Chase de Paris ont aussi gagné le Prix Léon Olry-Roederer. Ce sont Air Landais (1975-1976), Oteuil SF (1987-1988) et El Triunfo (1991,1992-1992). N.B. En italiques figure l’année de la victoire dans le Prix Léon Olry-Roederer si elle diffère de l’autre. A noter une curiosité, la victoire d’un cheval étranger, celle, en 2008, de l’allemand Atamane entraîné par Mario Hofer. Quant à Magnus, vainqueur en 2001, entraîné par Martin Pipe en Angleterre, c’était un cheval français qui venait d’être acheté à Naji Pharaon.

Le doublé Grand Prix d'Automne - Prix Léon Olry-Roederer a été réalisé récemment par Galop Marin en 2018, et Zaiyad (2007).

Propriétaires

  • Daniel Wildenstein (2 victoires) : Air Landais (1976) et Video Tape (1984) ;
  • Giuseppe Campanella (2 victoires) : Gacko (1985, 1986) ;
  • Francis Montauban (2 victoires) : El Triunfo (1991, 1992) ;
  • Gilbert Gallot (2 victoires) : Royal Athenia (2006) et Royal Penny (2009) ;
  • Mme Patrick Papot (2 victoires) : Galop Marin (2017 et 2018).

Entraîneurs

  • Jean-Paul Gallorini (6 victoires) : Video Tape (1984), Pierrion (1989), Katiki (2002), Gold Magic (2005), Coralhasi (2010) et Dulce Leo (2014).
  • Guy Cherel (3 victoires) : Tir au But (2012), Street Name (2015) et Blue Dragon (2016) ;
  • Hubert d’Aillières (2 victoires) : Sampietro (1977) et Marittimo (1982) ;
  • Yann-Marie Porzier (2 victoires) : Seidhr (1983) et La Signora (2011) ;
  • Xavier Guigand (2 victoires) : Gacko (1985, 1986) ;
  • François Rohaut (2 victoires) : El Triunfo (1991, 1992) ;
  • Bernard Sécly (2 victoires) : Kadalko (1993) et Prodiger (1996) ;
  • Jean Lesbordes (2 victoires) : Matchou (1995) et Mon Romain (1998) ;
  • Bernard Barbier (2 victoires) : Royal Athenia (2006) et Royal Penny (2009) ;
  • Dominique Bressou (2 victoires) : Galop Marin (2017 et 2018).

Jockeys

  • Roger Duchêne (3 victoires) : Gacko (1985, 1986) et Pierrion (1989) ;
  • Christophe Pieux (3 victoires) : Magnus (2001), Katiki (2002) et Gold Magic (2005).
  • Jean-Yves Artu (2 victoires) : Seidhr (1983) et Apple’s Girl (1997).
  • Dominique Vincent (2 victoires) : El Triunfo (1991, 1992).
  • Jean-Yves Beaurain (2 victoires) : Kadalko (1993) et Prodiger (1996).
  • Cyril Gombeau (2 victoires) : Royal Athenia (2008) et Tir au But (2012).