2 mai 2021
Photo scoopdyga.com
Avril, ParisLongchamp
Prix de Barbeville
Groupe 3, 4ans et au-dessus, 3 000 mètres, 80 000 €
Créé en 1889
Tenant du titre : Skazino (h6 FRA par Kendargent et Skallet, par Muhaymin), appartenant à Haras de la Gousserie, élevé par Guy Pariente, entraîné par Cédric Rossi, monté par Mickaël Barzalona.
Temps record (sur 3 100m à ParisLongchamp) : 3'17''8 par Coastal Path en 2008.
La course se déroule en 2022 pour la 129ème fois
L'édition 2021
Dimanche 2 mai 2021, Hippodrome ParisLongchamp (Paris). - Le circuit des courses de tenue est souvent le théâtre de révélations fracassantes. Des chevaux de classe ne trouvant plus sur de plus courtes distances le moyen de s’exprimer pleinement sont testés avec succès sur ce créneau, et le résultat peut impressionner. Au départ de ce Prix de Barbeville (Gr3), sur 3 100 mètres, le hongre de 5 ans Skazino (Kendargent) disputait sa 25ème course, sa première au-delà de 2 500 mètres. Le pensionnaire de Cédric Rossi n’avait pas couru au niveau Groupe depuis son échec dans le Prix Eugène Adam (Gr2), 2019. Il n’avait pas gagné non plus depuis août dernier, dans une course à conditions à Vichy. Il n’avait rien à perdre à tenter sa chance ici, dans un lot de sept concurrents, et il a ainsi permis aux couleurs du Haras de la Gousserie de se mettre encore une fois en évidence à ParisLongchamp. En effet, son représentant, élève de Guy Pariente acheté 22 000 € yearling à Deauville et racheté en 2019 150 000 € aux ventes de l’Arc, a laissé sur place le favori Sheraz (Sea the Stars), qui n’a pu le suivre lorsqu’il a démarré à 300 mètres du but. Il a fini à 4 longueurs et demie du gagnant.
Skazino est un frère du grand absent du Prix Ganay, Skalleti, qui avait battu sûrement le lauréat Mare Australis, précédemment dans le Prix d’Harcourt.
Étais-ce une manière de rappeler au souvenir de tous que cette famille-là n’est décidément pas ordinaire ?
Historique
Il fut disputé pour la première fois à Longchamp en 1889, étant réservé aux 5 ans et au-dessus. Mais en 1905 il fut ouvert aux 4 ans et au-dessus. Tout en demeurant une épreuve de longue haleine, sa distance a subi maintes modifications durant les cinquante dernières années de 2 400 à 3 100 mètres, sa distance depuis 1997. C'est aujourd'hui le théâtre possible d'un retour pour les chevaux d'âge spécialisés sur les parcours de tenue, mais aussi celui d'une première tentative des nouvelles recrues sur ce circuit face à leurs aînés, qu'ils auront souvent évités sur ces créneaux à 3 ans.
Le Prix de Barbeville n’a pas été disputé de 1915 à 1919 du fait de la guerre. Pour la même raison, il a été transféré à Auteuil en 1943, à Maisons-Laffitte en 1944 et au Tremblay en 1945. Plus récemment, il a émigré à Maisons-Laffitte en 1992, à Saint-Cloud en 1963, 1991, 1993 et 1994, et à Chantilly pendant les travaux de Longchamp en 2016 et 2017.
En 2020, il a été reprogrammé en mai à ParisLongchamp à la levée du confinement dû à l'épidémie de coronavirus, puis à Deauville sur 3 000 mètres quand l'hippodrome parisien a été refermé par décret gouvernemental en raison de sa situation en zone sanitaire exposée.
Barbeville
Nom attribué en l’honneur du haras de Barbeville créé à la fin du XIXe siècle par le comte Foy tout près de Bayeux dans le Bessin, région d’élevage réputée. Le premier élève de Barbeville à se distinguer fut Cambyse titulaire de neuf victoires en 1887 et très bon étalon. Cette même année 1887, lors de la première vente aux enchères de yearlings à Deauville, on relève des produits du haras de Barbeville dont l’un, appelé Augure, remportera la Grande Course de Haies d’Auteuil en 1891.
Ainsi Barbeville devient le plus renommé des haras vendeurs de yearlings. Réputation confirmée par les succès de Courlis (deuxième du Grand Prix de Paris 1892), Callistrate (Prix du Conseil Municipal 1893), Kerym (Grande Course de Haies d’Auteuil 1899), Codoman (Prix du Conseil Municipal 1900) et Chouberski, vainqueur de la seule course disputée mais père du grand étalon Brûleur. Après la Première Guerre mondiale, Barbeville fut encore à l’honneur avec son élève Astéroïde, lauréat du Grand Prix de Deauville en 1926.
Après le décès de Foy à quatre-vingt-deux ans en 1927, le haras de Barbeville abrita pendant quelques années l’élevage du docteur Beauvois qui y fit naître certains de ses glorieux sauteurs dont La Frégate, lauréate du Grand Steeple-Chase de Paris en 1931.
Foy avait été membre du comité de la Société d’Encouragement en 1896, mais avait démissionné en mars 1909, considérant « comme un devoir de céder sa place à de plus jeunes qui pourront donner à la Société un concours plus utile ». Il avait été à l’origine de la création des courses à Compiègne. Il eut deux fils vivement intéressés comme lui par les courses : Max Foy, propriétaire de Le Samaritain (Grand Prix de Deauville, et père de Roi Hérode) ; et Henri Foy, président du comité de la Société d’Encouragement de 1951 à 1954 (voir Prix Foy).
Propriétaires
- Casaque Rothschild (8 victoires) : Macfarlane (1922), Taxodium (1932), Le Chari (1938) pour Édouard, Céladon (1964), White Label (1965), Alyscamps (1966), Arlequino (1972), Filandre (1973) pour Guy.
- Casaque Wildenstein (4 victoires) : Buckskin (1977) pour Daniel, Westerner (2004, 2005), Pointilliste (2009) pour l'écurie Wildenstein.
- Khalid Abdullah (4 victoires) : Commendable (1992), Host Nation (2007), Coastal Path (2008), Last Train (2013).
- Marquis de Ganay (3 victoires) : Kerym (1898), Passaro (1903), Chamoerops (1910).
- Mohammed Al Maktoum (3 victoires) : Mardonius (1991), Magna Graecia (2001), Morozov (2003).
Entraîneurs
- André Fabre (8 victoires) : Top Sunrise (1989), Mardonius (1991), Amilynx (2000), Morozov (2003), Host Nation (2007), Coastal Path (2008), Last Train (2013), Montclair (2014).
- Geoffroy Watson (6 victoires) : Céladon (1964), White Label (1965), Alyscamps (1966), Ramsin (1971), Arlequino (1972), Filandre (1973).
- Elie Lellouche (4 victoires) : Westerner (2004, 2005), Pointilliste (2009), Blek (2010).
- Eugene Leigh (3 victoires) : Abydos (1904), Parfait (1905), Ixia (1907).
- Richard Carver senior (3 victoires) : Lament (1939), Coast Guard (1951), Satinette (1952).
- Jean Laumain (3 victoires) : Sari (1953), Seriphos (1954), Flying Flag (1957).
Jockeys
- Yves Saint-Martin (5 victoires) : Récupéré (1974), Buckskin (1977), El Badr (1979), Denel (1983), Silver Green (1985).
- Jean Deforge (4 victoires) : Hope or Joke (1959), Toukaram (1961), Céladon (1964), White Label (1965).
- Cash Asmussen (4 victoires) : Denel (1986), Farid (1987), Top Sunrise (1989), Glacial Storm (1990).
- Olivier Peslier (4 victoires) : Amilynx (2000), Westerner (2005), Alex My Boy (2015), Call the Wind (2020).
- James Kearney (3 victoires) : Fitz Roya (1893), Vigoureux (1897), Kerym (1898).
- Maurice Philipperon (3 victoires) : Waylay (1967), Ramsin (1971), Shafaraz (1978).
- Maxime Guyon (3 victoires) : Last Train (2013), Fly With Me (2016), Funny Kid (2018).