29 avril 2021
Photo scoopdyga.com
Mai, Saint-Cloud
Prix Cléopâtre
Groupe 3, Pouliches de 3 ans, 2 200 mètres, 80 000 €
Créé en 1952
Tenante du titre : Place du Carrousel (f3, IRE par Lope de Vega et Traffic Jam, par Duke of Marmalade), appartenant à Al Shaqab Racing & Ballylinch Stud, élevée par Ballylinch Stud, Alexis et Fan Adamian, entraînée par André Fabre, montée par Mickaël Barzalona.
Temps record : 2’08’’0 par Galikova en 2011.
La course se déroule en 2023 pour la 72ème fois
L’édition 2022
Vendredi 29 avril 2022, Hippodrome de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). - Si le Prix Cléopâtre (Gr3) n’est pas la préparatoire au Prix de Diane Longines qui a apporté le plus de lauréates dans le Classique français, il n’en est pas moins vrai que plusieurs des pouliches figurant à son palmarès ont ensuite brillé à plus haut niveau à l’image d’Etoile (Siyouni), lauréate de Groupe 1 au Canada, Baltic Baroness (Shamardal) ou Galikova (Galileo) qui ont remporté par la suite le Prix Vermeille (Gr1), ou Dalkala (Giant’s Causeway) le Prix de l’Opéra (Gr1).
Le doublé Cléopâtre/Diane sera peut-être pour Place du Carrousel (Lope de Vega) qui a signé une victoire remarquée à plus d’un titre. D’abord parce qu’après une 2e place lors de ses débuts à 2 ans sur PSF, la pouliche n’a plus été revue jusqu’à sa rentrée il y a deux semaines où elle s’est imposée à Fontainebleau de près de deux longueurs avant d’être percutée après le poteau par une autre concurrente, incident visiblement sans conséquences. Elle partait d’ailleurs favorite de ce Prix Cléopâtre, dans lequel elle s’est élancée en queue de peloton, laissant la charge du train à Regalis (Dubawi). Prise de vitesse à l’entrée de la ligne droite, elle a accéléré de très belle manière, revenant d’abord dans le dos de sa compagne de couleurs chez Al Shaqab Racing Samahram (Sea The Moon), puis en tête de course où elle a pris définitivement le meilleur et s’est imposée par trois quarts de longueur. Derrière le jumelé Al Shaqab Racing, la seule visiteuse de la course, Kawida (Sir Percy), a pris la troisième place, elle qui avait toujours progressé derrière la pouliche de tête. Elle était la seule de la course jusque-là à avoir du caractère gras, ayant remporté une Listed Race à Newmarket.
Dans un terrain bon souple, le parcours des 2 100m a été bouclé en 2’15’’38. L’étude du Tracking montre la remontée expresse de Place du Carrousel, passée en 400 mètres de la 6ème à la 1ère place, en 22’’84, le deuxième meilleur temps revenant à sa compagne de couleurs Samahram en 23’’27.
C’est la treizième victoire d’une pensionnaire d’André Fabre dans cette course où il conserve son titre puisqu’il avait sellé la gagnante en 2021, Harajuku (Deep Impact).
Place du Carrousel est issue de l’étalon lauréat du Jockey Club Lope de Vega (Shamardal) et de Traffic Jam (Duke of Marmalade), dont elle est le premier produit. Multiple placée de Listed et de Groupe, cette élève de Nicolas Clément avait conclu sa carrière par une victoire dans le Prix du Conseil de Paris (Gr2). Nicolas Clément a d’ailleurs dans ses boxes la sœur utérine de Place du Carrousel par Dubawi, âgée de 2 ans, Nariman Point.
Ces deux produits de Traffic Jam ont été très populaires aux ventes. Place du Carrousel avait été achetée 260 000 € par Mandore International Agency pour Al Shaqab Racing lors des ventes de yearlings Arqana. Lors des ventes Goffs l’année suivante, Tina Rau Bloodstock a déboursé 200 000 € pour sa sœur utérine.
La famille maternelle croule sous les produits en caractère gras mais on remarquera l’excellente quatrième mère Hiwaayati (Shadeed), qui a produit une pouliche black type mais surtout Hoity Toity (Darshaan), dont est notamment issue Lillie Langtry (Danehill), double lauréate de Groupe 1, elle-même mère de la super championne Minding (Galileo) et d’Empress Josephine (Galileo).
Historique
Aux courses réservées aux pouliches, il est généralement attribué un nom de déesse puisé dans la mythologie (Diane, Astarté, Minerve, Pomone etc.). A la course qu’elle créa en 1952 sur son hippodrome de Saint-Cloud et destinée aux pouliches de 3 ans, la Société Sportive d’Encouragement, abandonnant la mythologie pour l’histoire, lui donna pour marraine la célèbre reine d’Egypte Cléopâtre (69 av. J.C.-30 av. J.C.) qui mit fin à sa vie tumultueuse en se faisant mordre par un serpent.
Vie paisible pour ce Prix Cléopâtre, dont la distance initiale, 2 100 mètres, n’a pas varié, et qui n’a émigré que trois fois, en 1990 à Maisons-Laffitte, en 1991 à Evry, et en 2020 sur 2 200 mètres à Lyon-Parilly en raison de la programmation imposée par l’épidémie de coronavirus.
Pénélope et Cléopâtre
Programmé environ trois semaines après le Prix Pénélope, le Prix Cléopâtre (disputé d’ordinaire sur le même hippodrome et la même distance de 2 100 mètres) attire souvent des pouliches ayant participé à la première course, y compris parfois la gagnante, même si elle encoure une surcharge de deux kilos. Mais, durant les cinquante-trois années de vie commune des deux courses, seulement deux pouliches sont parvenues à réaliser le doublé. Ce sont Pawneese (1976) et Wemyss Bight (1993).
Cléopâtre et Diane
Les lauréates du Prix Cléopâtre ne brillent pas particulièrement dans le Prix de Diane. On ne relève à leur actif que 10 places aux trois premiers rangs à Chantilly. A la 1ère place : Cerisoles (1957) et Pawneese (1976). A la 2ème place : Banassa (1953), Galikova (2011). A la 3ème place : Carpe Diem (1961), April Run (1981), Paradise (1982), Sandbar (2010), Little Nightingale (2015), Terrakova (2017). A noter aussi la quatrième place obtenue en 2005 par Vadawina alors qu’elle avait été accidentée en fin de parcours.
Propriétaires
- Aga Khan IV (6 victoires) : Kalajana (1994), Khalisa (1996), Vadawina (2005), Vadapolina (2007), Dalkala (2012), Shamkala (2014).
- Guy de Rothschild (5 victoires) : Cerisoles (1957), Azulène (1959), Marella (1960), Alphée (1966), Insolite (1971), Indian Rose (1988).
- Cheik Mohammed Al Maktoum (5 victoires) : Valley of Gold (1995), Allurement (1997), Spring Oak (2001), Sweet Folly (2003), Flying Cloud (2009).
- Famille Wertheimer (5 victoires) : Alexandrie (1983), Brooklyn’s Dance (1991) pour Jacques, Gold Round (2000), Galikova (2011), Terrakova (2017) pour Wertheimer & Frère.
- Marcel Boussac (4 victoires) : Mahina (1955), Licata (1972), Passiova (1973) et Abalvina (1978).
- Famille Wildenstein (3 victoires) : Pawneese (1976), Garendare (1992) pour Daniel, Little Nightingale (2015) pour Wildenstein Stables.
Entraîneurs
- André Fabre (13 victoires) : Wemyss Bight (1993), Valley of Gold (1995), Allurement (1997), Diamonixa (1998), Sunday Picnic (1999), Spring Oak (2001), Vadawina (2005), Alloway (2006), Vadapolina (2007), Flying Cloud (2009), Baltic Baroness (2013), Harajuku (2021), Place du Carrousel (2022).
- François Boutin (6 victoires) : Lastarria (1969), Péronelle (1970), Feuille Morte (1975), Mabeauté (1979), April Run (1981), Caprarola (1990).
- Geoffroy Watson (5 victoires) : Cerisoles (1957), Azulène (1959), Marella (1960), Alphée (1966), Insolite (1971).
- Alain de Royer-Dupré (5 victoires) : Kalajana (1994), Khalisa (1996), Leo’s Starlet (2008), Dalkala (2012), Shamkala (2014).
- Christiane Head (4 victoires): Devalois (1985), El Fabulous (1986), Brookly’s Dance (1991) et Gold Round (2000).
Jockeys
- Olivier Peslier (6 victoires) : Diamonixa (1998), Sunday Picnic (1999), Spring Oak (2001), Turtle Bow (2002), Galikova (2011), Castellar (2018).
- Gérard Thibœuf (3 victoires) : Doronic (1963), Lastarria (1969), Péronelle (1970).
- Léon Flavien (3 victoires) : Rès (1964), Ma (1965), Licata (1972).
- Freddy Head (3 victoires) : Dourdan (1967), Alexandrie (1983), Devalois (1985).
- Philippe Paquet (3 victoires) : Feuille Morte (1975), Mabeauté (1979), April Run (1981).
- Gérald Mossé (3 victoires) : Caprarola (1990), Kalajana (1994) et Khalisa (1996).
- Thierry Jarnet (3 victoires) : Valley of Gold (1995), Allurement (1997) et Steel Princess (2004).
- Maxime Guyon (3 victoires) : Flying Cloud (2009), Baltic Baroness (2013), Terrakova (2017).