Historique du Pomone : Le Vermeille de Deauville

19 août 2020

Historique du Pomone : Le Vermeille de Deauville

Photo scoopdyga.com

Août, Deauville

Darley Prix de Pomone


Groupe 2, 3ans et plus, 2 500 mètres, 90 000€

Créé en 1920

 

Tenante du titre : Ebaiyra (f3, FRA par Distorted Humor et Ebiyza, par Rock of Gibraltar), appartenant à l'Aga Khan, élevée par l'Aga Khan, entraînée par Alain de Royer Dupré, montée par Christophe Soumillon.

Temps-record : 2’ 38’’ 9, Lune d’Or (2004).

La course se déroule en 2021 pour la 100ème fois

L'édition 2020

Dimanche 23 août 2020, Deauville. – À l’arrivée de cette 99ème édition du Darley Prix de Pomone (Gr2), la favorite Ebaiyra (Distorted Humor), la seule de sa génération pour succéder à Dame Malliot et aux 60 pouliches qui ont dominé leurs aînées dans cette version féminine du Grand Prix de Deauville, a repoussé toutes les attaques pour s’imposer finalement plutôt sûrement, de ¾ de longueur sur l’anglaise Spirit of Appin (Champs Elysees), une longueur devant Grand Glory (Olympic Glory). Spirit of Nelson (Mount Nelsonà), également en vue, a tenté sa chance à l’entrée de la ligne droite mais elle n’a pu maintenir son effort jusqu’au bout.

L’élève de l’Aga Khan avait soulevé l’enthousiasme en s’imposant dans le Prix de Royaumont (Gr3) sur 2 400 mètres et elle avait semblé prise de court sur les 2 100 mètres du Prix de Diane Longines (Gr1). Vite au premier rang cette fois, elle a donc conservé son rang jusqu’au bout malgré un écart à la sortie du dernier tournant.

La pouliche est engagée dans le Prix de l’Opéra Longines (Gr1), le Qatar Prix de Royallieu (Gr1) et le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1).

Sa mère Ebiyza (Rock of Gibraltar) est gagnante d’un Qatar Prix de Royallieu (Gr2) et mère d’Edisa (Kitten’s Joy), deuxième du Prix du Conseil de Paris (Gr2) mais aussi d’une 2ans par More than Ready à l’entraînement chez Alain de Royer Dupré, et une yearling par Medaglia d’Oro.

 

Historique

Pomone est la nymphe protectrice des fruits dans la mythologie à laquelle les dirigeants des sociétés de courses ont fait souvent appel pour attribuer des noms à leurs épreuves.

Lors de sa création en 1920 le Prix de Pomone était une épreuve « internationale », comme le furent cette année-là quelques autres courses du meeting de Deauville afin d’inciter la venue de concurrents britanniques. Les propriétaires d’outre-Manche étant des fervents de la station normande dont ils appréciaient les courses, le casino et l’hôtellerie. Il faut se souvenir que jusqu’en 1946, les courses françaises étaient en partie réservées aux chevaux « nés et élevés en France ». Le protectionnisme ne desserra son étau que lentement. Ouverture à 20 % en 1914, 30 % en 1920, 60 % en 1939, en totalité en 1947.

Comme le Prix d’Astarté créé neuf ans plus tard, le Prix de Pomone est destiné aux femelles dont les entourages préfèrent éviter de les voir affronter les mâles dans le Grand Prix de Deauville, également sur 2 500 mètres.

La distance du Prix de Pomone a néanmoins quelque peu varié. 2 400 mètres de l’origine à 1962, elle fut portée à 2 600 mètres de 1963 à 1972, puis à 2 700 mètres de 1973 à 2003. En 2004, elle a été réduite à 2 500 mètres. Comme le Prix d’Astarté, le Prix de Pomone est attaché à l’hippodrome de Deauville, qu’il n’a abandonné que du fait de la Seconde Guerre mondiale et de l’Occupation, étant annulé en 1940 et 1944 et ayant émigré à Maisons-Laffitte en 1941, 1942, 1943 et 1945.

Classé Groupe 3 à l’origine de la création des courses principales (pattern races) en 1971, le Prix de Pomone fut élevé au rang de Groupe 2 en 1983.

Seulement trois juments sont parvenues à remporter le Prix de Pomone deux fois. Ce sont Zalataia (1982, 1983), Bright Moon (1993, 1994), La Pomme d’Amour (2012 et 2013), toutes trois entraînées par André Fabre.

Les 100 lauréates du Prix de Pomone (il y eut un dead-heat) se répartissent en soixante-et-une 3 ans, trente-deux 4 ans et sept 5 ans.

Au palmarès du Prix de Pomone on relève les noms de juments célèbres par leurs performances ou par leur production. Parmi elles : en 1924 Quoi (Prix de Diane), en 1931 Confidence (Grand Prix de Deauville), en 1933 Queen of Scots (Grand Prix de Deauville), en 1934 Sa Parade (2ème Poule d’Essai), en 1937 Cousine (2ème Arc de Triomphe), en 1943 Folle Nuit (Prix Vermeille), en 1952 La Mirambule (Prix Vermeille, 2ème Arc de Triomphe), en 1956 Ad Altiora (mère d’Altissima), en 1961 Lezghinka (Prix Vermeille), en 1963 Monade (Oaks, 2ème Arc de Triomphe), en 1966 Bergame (2ème Prix de Diane), en 1969 Roselière (Prix de Diane et Vermeille), en 1970 Santa Tina (Irish Oaks), en 1973 Lady Berry (Prix Royal Oak), en 1980 Gold River (Arc de Triomphe), en 1981 April Run (Prix Vermeille, Washington D. C. International), en 1982 et 1983 Zalataia (Grand Prix de Deauville), en 1992 Magic Night (Prix Vermeille, 2ème Arc de Triomphe), en 1993 et 1994 Bright Moon (mère de Bright Sky), en 1998 Leggera (Prix Vermeille, 2ème Arc de Triomphe), en 2003 Vallée Enchantée (Hong Kong Vase).

Les visiteurs

Les couleurs de la reine Elizabeth d’Angleterre ont été victorieuses en 2000 avec Interlude, pensionnaire de Michael Stoute. Cette Interlude est l’une des sept pouliches entraînées à l’étranger ayant inscrit leur nom au palmarès du Prix de Pomone au cours des 30 dernières années. Cinq autres venaient d’Angleterre, Patricia (1991, Henry Cecil), Whitewater Affair (1997, Michael Stoute), Leggera (1998, John Dunlop), et Dame Malliot (2019, John Gosden), alors que les sixième et septième Abitara (2001), Star Lahib (2014) étaient toutes deux entraînées par Andreas Wöhler en Allemagne.

 

Propriétaires

  • Guy de Rothschild (6 victoires) : Agace (1955), Louvette (1958), Marella (1960), Isoline (1965), Skelda (1971), Lady Berry (1973).
  • Marcel Boussac (4 victoires) : Bellecour (1928), Pallas (1941), Damaka (1953), Caralina (1954).
  • Maurice Hennessy (4 victoires) : Phydilé (1948), Arentelle (1951), La Mirambule (1952), La Malaguena (1957).
  • Famille Wildenstein (4 victoires) : Bright Moon (1993, 1994) pour Daniel, Vallée Enchantée (2003), Peinture Rare (2010) pour Famille Wildenstein.
  • Mohammed Al Maktoum et Godolphin (4 victoires) : Colorado Dancer (1989), Whitehaven (1990), Helen of Spain (1996), Kitesurf (2018).
  • Edouard de Rothschild (3 victoires) : Honeysuckle (1922), La Mie au Gué (1929), Marylebone (1930).


Entraîneurs

  • André Fabre (14 victoires) : Zalataia (1982, 1983), Galla Placidia (1985), Colorado Dancer (1989), Whitehaven (1990), Bright Moon (1993, 1994), Helen of Spain (1996), Bernimixa (2002), Diamond Tango (2005), Macleya (2007), La Pomme d’Amour (2012, 2013), Kitesurf (2018).
  • Geoffroy Watson (6 victoires) : Agace (1955), Louvette (1958), Marella (1960), Isoline (1965), Skelda (1971), Lady Berry (1973).
  • William Head (5 victoires) : Phydilé (1948), Blue Kiss (1950), Arentelle (1951), La Mirambule (1952), La Malaguena (1957).
  • John Cunnington Sr. (3 victoires): Miquette (1926), Miss Trolla (1949), Psychose (1962).
  • François Boutin (3 victoires) : Sweet Rhapsody (1976, dead-heat), April Run (1981), Light the Lights (1988).


Jockeys

  • Freddy Head (6 victoires) : Moquerie (1976, dead-heat), Gold River (1980), Zalataia (1982, 1983), Marie de Litz (1984), Light the Lights (1988).
  • Thierry Jarnet (6 victoires) : Bright Moon (1993, 1994), Helen of Spain (1996), Interlude (2000), Abitara (2001), Lune d’Or (2004).
  • Christophe Soumillon (4 victoires) : Diamond Tango (2005), Sarah Lynx (2011), Baino Hope (2015), Ebaiyra (2020).
  • Walter Sibbritt (3 victoires) : Bellecour (1928), Queen of Scots (1933), Queen (1938).
  • Fernand Rochetti (3 victoires) : Phydilé (1948), Miss Trolla (1949), Blue Kiss (1950),
  • Yves Saint-Martin (3 victoires) : Frisca (1964), Bergame (1966), Proud Event (1977).