Historique du Meautry: Le Sprint de Deauville

Août, Deauville

Barrière Prix de Meautry

Groupe 3, 3ans et plus, 1 200 mètres, 56 000€

Créé en 1877

Tenant du titre : Breathtaking Look (f5, GB par Bated Breath et Love Your Looks, par Iffraaj), appartenant à J.W. Parry, élevée par Ellis Stud & Bellow Hill Stud, entraînée par Stuart Williams, montée par Pierre-Charles Boudot.

Temps-record : 1’8’’4, Mariol (2009).

La course se déroule en 2021 pour la 137ème fois

L'édition 2020

Dimanche 30 août 2020, Deauville. – Récente gagnante sur mille mètres, Air de Valse (Mesnil des Aigles) a tenté bravement sa chance sur les 1 200 mètres du Barrière Prix de Meautry (Gr3), dernier sprint du meeting de Deauville, mais la représentante de Corine Barande-Barbe n’a pu endiguer l’assaut final de l’anglaise Breathtaking Look (Bated Breath), qui lui a pris trois longueurs et demie pour finir. Air de Valse est restée facilement deuxième, une longueur et demie devant Marieta (Siyouni), première 3ans à l’arrivée.

Entraînée en Angleterre par Stuart Williams, qui l’a achetée 42 000 £ aux ventes de Newmarket, elle a fait son chemin dans les handicaps outre-Manche sur 1 200 et 1 400 mètres avant de remporter les Sceptre Stakes (Gr3), sur 1 400 mètres, l’année dernière en septembre à Doncaster. Deuxième au même niveau mais sur 1 200 mètres pour sa rentrée cette année, elle est montée sur le podium à chacune de ses trois tentatives suivantes au niveau Groupe 2 et Groupe 3… Elle confirme ici être dans son jardin sur ce créneau, à ce niveau, et sur ce terrain lourd !

Cliquer ici pour obtenir les chronométrages partiels de la course.

Historique

C’est l’une des plus anciennes courses pour sprinters ; elle fut créée en 1877 et porte le nom d’un des haras les plus prestigieux de France, celui de Meautry, situé aux portes de Deauville. Le Prix de Meautry est fidèle à cet hippodrome, qu’il n’a abandonné que durant cinq années pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Prix de Meautry n’a pas été disputé de 1913 à 1919 et en 1940. Il a été transféré à Maisons-Laffitte en 1941, 1942, 1943 et 1945 ; à Longchamp en 1944. Tout en demeurant celle d’un sprint, sa distance a subi quelques modifications : 900m de 1877 à 1886, 1 000m de 1887 à 1921, 1 200m de 1922 à 1943, 1 300m en 1944 et, de nouveau, 1 200m depuis 1945.

Meautry

Le haras de Meautry est historique, car c’est le seul élevage de France – consacré aux pur-sang – encore en activité au seuil du troisième millénaire n’ayant cessé d’appartenir à la même famille depuis sa création en 1875. Depuis qu’Alphonse et Gustave de Rothschild, fils de James Meyer, acquirent dans le village de Touques le manoir de Meautry et près de douze hectares de prairies.

En s’associant dans l’élevage, Alphonse et Gustave prenaient le relais de leurs cousins Anthony (1810-1876) et Nathaniel (1812-1870), membres du Jockey Club dès 1834 et 1836. Nathaniel avait été l’un des pionniers des courses de la Société d’Encouragement, confiant ses chevaux à Thomas Carter. Ses couleurs (casaque bleue, toque jaune) avaient connu de beaux succès, portées victorieusement dans le Prix du Jockey Club en 1846 par Meudon.

A Meautry, Alphonse (1827-1905) et Gustave (1829-1911), puis Edouard (1868-1949, fils du premier) relayé par son fils Guy (1909-2007) établirent un élevage de la plus haute qualité. Elle peut être mesurée, et résumée, à l’examen des victoires obtenues dans les quatre plus grandes courses françaises.

• 3 Prix du Jockey Club : Kilt (1876), Heaume (1890), Crystal Palace (1977).
• 11 Prix de Diane : Brie (1878), Crinière (1889), Brisk (1894), Quenouille (1919), Flowershop (1920), Perruche Bleue (1932), Vendange (1933), Péniche (1935), Cerisoles (1957), Timandra (1960), Hermières (1961).
• 8 Grand Prix de Paris : Le Roi Soleil (1898), Sans Souci II (1907), Crudité (1935), Vieux Manoir (1950), White Label (1964), Soleil Noir (1979), Le Nain Jaune(1982), Méandre (2011).
• 3 Prix de l’Arc de Triomphe : Brantôme (1934), Eclair au Chocolat (1938), Exbury (1963).

Comme c’est souvent le cas pour les sprints, le Prix de Meautry a été remporté plusieurs fois par le même cheval. C’est ainsi que Cricket Ball a triomphé à quatre reprises (1986 à 1989). Un cheval compte trois victoires : Syphon (1906, 1907, 1909) ; et cinq ont réussi le doublé : Conquérant (1883, 1884), Railleur (1898, 1899), Jarretière (1911, 1912), Girl Friend (1976, 1977), King of Macedon (1978, 1979).

En plus de ces récidivistes, on relève au palmarès du Prix de Meautry les noms de chevaux de grande qualité tels War Dance (1890), Niceas (1923), Makila (1934), Dogat (1943), Fanatique (1944), Vagabond (1945), Fine Art (1946), Djébé (1950), Sanguine (1951), Vamarie (1954), Verrières (1956), Midget (1957), Anne d’Anjou (1958), Edellic (1959), L’Epinay (1961), Fortino (1962), Takawalk (1964), Balidar (1970), El Rastro (1973), Kilijaro (1980), Rabdan (1981), Maximova (1983), Kistena (1996), Pas de Réponse (1996), Marchand d’Or (2011).

Les concurrents étrangers

Le sprint étant leur point fort, ils sont des concurrents redoutables. Ils ont fait une première incursion victorieuse avec l’anglais Balidar (1970).

18 autres de ses compatriotes l’ont imité : No Mercy (1971), Some Hand (1972), Street Light (1975), Rabdan (1981), Great Estern (1982), Celestial Dancer (1984), Twafeaj (1992), Lake Coniston (1994), Missed Flight (1995), Andreyev (1998), Vision of Night (1999), Three Points (2000), Eisteddfod (2005), Indian Maiden (2006), Swiss Diva (2010), Jimmy Styles (2012), Coulsty (2014) et Breathtaking Look (2020). Et un concurrent venu d’Allemagne s’est lui aussi imposé : Feenpark (1991).

Propriétaires

• Famille Rothschild (6 victoires) : Prudence (1886), Ferrières (1897) et Girasol (1903) pour Alphonse, Volte Face (1905) pour Gustave, Syphon (1906, 1907), Zapanie (1922) pour Édouard.
• Daniel Wildenstein (4 victoires) : Mismaloya (1969), El Rastro (1973), Pole Position (1990), Monde Bleu (1993). Robin Scully (4 victoires) : Cricket Ball (1986, 1987, 1988, 1989).
• Michel Ephrussi (3 victoires) : Télégramme (1879) et Conquérant (1883, 1884).
• Famille Wertheimer (3 victoires) : Makila (1934), Sanguine (1951) et Midget (1957) pour Pierre, Kistena (1996) et Pas de Réponse (1996) pour Wertheimer&Frère.
• François Dupré (3 victoires) : Branka (1942), Tanata (1960) et Fortino (1962).
• Marcel Boussac (3 victoires) : Djama (1947), Damnos (1948) et Abis (1949).

Entraîneurs

• James-C. Watson (5 victoires) : Ferrières (1897), Girasol (1903), Volte Face (1905) et Syphon (1906, 1907).
• Robert Denman (4 victoires) : Comte Alfred (1882), Frapotel (1887), Gourbi (1908) et Glorious (1920).
• Christiane Head (4 victoires) : Maximova (1983), Breath Taking (1985), Kistena (1996) et Pas de Réponse (1996).
• John Fellows (4 victoires) : Cricket Ball (1986, 1987, 1988, 1989).
• Charles Bartholomew (3 victoires) : Reveillé (1891), C’est sa Sœur (1892) et Arnica (1894).
• Richard Carver senior (3 victoires) : Millet (1925), Pacific (1926) et Bibi Toori (1952).
• Charles Semblat (3 victoires) : Djama (1947), Damnos (1948) et Abis (1949).
• Alec Head (3 victoires) : Djébé (1950), Sanguine (1951) et Midget (1957).
• Etienne Pollet (3 victoires) : Anne d’Anjou (1958), L’Epinay (1961) et Takawalk (1964).
• François Mathet (3 victoires) : Edellic (1959), Tanata (1960) et Fortino (1962).
• John-L. Dunlop (3 victoires) : Great Estern (1982), Vision of Night (1999) et Three Points (2000).

Jockeys

• Roger Poincelet (10 victoires) : Fine Art (1946), Djama (1947), Damnos (1948), Abis (1949), Djébé (1950), Sanguine (1951), Bibi Toori (1952), Anne d’Anjou (1958), L’Epinay (1961) et First Date (1967).
• Christophe Soumillon (4 victoires) : Eisteddfod (2005), Tiza (2008), Finsbury Square (2016), Spinning Memories (2019).
• Yves Saint-Martin (3 victoires) : Tanata (1960), Fortino (1962) et El Rastro (1973).
• Maurice Philipperon (3 victoires) : Mismaloya (1969) et King of Macedon (1978, 1979).
• Gary Moore (3 victoires) : Rabdan (1981), Great Estern (1982) et Cricket Ball (1986).
• Gérald Mossé (3 victoires) : Cricket Ball (1988, 1989) et Jimmy Styles (2012).
• Christophe Lemaire (3 victoires)  : Blanche (2003), Garnica (2007) et Mariol (2009).