Historique du Darley Prix Robert Papin : Carrefour européen des 2ans

17 juillet 2021

Historique du Darley Prix Robert Papin : Carrefour européen des 2ans

Photo scoopdyga.com

Juillet, Chantilly

DARLEY PRIX ROBERT PAPIN

 

Groupe 2, 2ans, 1 100 mètres, 130 000 €

Créé en 1892 (Omnium de 2ans)

 

Tenant du titre : Ventura Tormenta (M2, IRE par Acclamation et Midnight Oasis, par Oasis Dream), appartenant à Middleham Park Racing, élevé par Kevin Blake, entraîné par Richard Hannon Jr, monté par Christophe Soumillon.

Record de la course : 1’03’’16 par Tis Marvellous en 2016

Le Prix Robert Papin sera disputé pour la 126ème fois en 2021.

 

L'édition 2020

Dimanche 19 juillet 2020, Chantilly. – Lutte longtemps indécise entre deux anglais et une française à l’arrivée du Darley Prix Robert Papin (Gr2), première étape des Darley Series avant le Darley Prix de Cabourg (Gr3) et le Darley Prix Morny (Gr1) également disputés sur 1 200 mètres mais en août à Deauville.

Très bien parti, Ventura Tormenta (Acclamation) a mené toute la course avec Axdavali (Goken), qui a cédé le premier. Le favori The Lir Jet (Price of Lir) a attaqué aux tribunes et la lutte s’est engagée avec son compatriote, mais c’était sans compter avec l’invaincue marseillaise Tiger Tanaka (Clodovil), qui remontait les deux leaders côté corde.

Sur le fil, Ventura Tormenta a gardé une courte tête sur The Lir Jet, lui-même une encolure devant la représentante de Miguel Castro Megias, monté par Jessica Marcialis, la compagne de l’entraîneur Charley Rossi.

Entraîné par Richard Hannon Jr en Angleterre, où il a été acheté 95 000 £ yearling, Ventura Tormenta a débuté par une sixième place sur les mille mètres des Norfolk Stakes (Gr2) remportés par The Lir Jet, qu’il retrouvait donc ici. Il s’est imposé aussitôt après sur 1 200 mètres à Yarmouth et a fait illusion enfin sur les 1 400 mètres des Superlative Stakes (Gr2) à Newmarket. Raccourci à nouveau ici, il n’a jamais lâché le morceau, en poulain très endurci.

C’est une septième victoire anglaise consécutive dans la course, la troisième au total pour Richard Hannon Jr après celles de Kool Kompany en 2014 et Gutaifan en 2015, la quatrième pour sa famille puisque son père a aussi sellé le vainqueur de l’édition 1995, Lucky Lionel. C’est, enfin, un troisième succès dans le « Papin » pour Christophe Soumillon, vainqueur en 2005 avec New Girlfriend, et en 2010 avec Irish Field…


Historique

De sa création jusqu’à 1906, l’Omnium de Deux Ans se courait le premier dimanche d’août et ne réunissait pour ainsi dire que des débutants - et ce en très grand nombre, plus de quinze en général -, car, en ce temps là, aucune course de 2 ans ne pouvait être programmée avant le 1er août. Quand fut introduit en 1907 un nouveau régime permettant aux 2 ans de courir dès la dernière semaine de juin, l’Omnium de Deux ans fut débarrassé d’un certain nombre de concurrents n’ayant pas justifié les espoirs fondés sur eux. Et, son allocation ayant été portée à 50 000 F en 1911, il devint alors, et jusqu’en 1914, la plus riche épreuve pour 2 ans en France, le Prix Morny et le Grand Critérium n’allouant que 40 000 F à leur vainqueur.

Avant 1901, aucun vainqueur de l’Omnium de Deux Ans ne se fit remarquer ultérieurement. Par contre, parmi les battus, on relève les noms de Roitelet 2ème en 1894 (Prix Hocquart, 3ème Prix du Jockey Club), d’Holocauste non placé en 1898 (Prix Lupin) et de Jacobite non placé en 1900 (Grand Prix de Deauville, Prix Royal Oak). En 1901, la gagnante Ophelia allait remporter le Prix Vermeille tandis que Fer, non placé, deviendra le lauréat du Prix Royal Oak. Finasseur, obscur en 1904, était destiné à réaliser le triplé Jockey-Club-Grand Prix de Paris-Prix du Président de la République. Quant au gagnant de 1905, Prestige il commençait ainsi une série de seize victoires constituant son palmarès sans défaite. Puis Sauge Pourprée (1907) et Lord Burgoyne (1910) étaient appelés à inscrire leur noms au palmarès de la Poule d’Essai. Quatre noms de futurs vainqueurs classiques dominent la période d’entre-deux-guerres, ceux de Château Bouscaut (1929), Pearl Cap (1930), Brantôme (1933) et Mistress Ford (1935). Encore un avenir classique promis à Ardan (1943), Coronation (1948) et Auriban (1951). Mais c’est la fin. Précocité et vitesse vont prédominer. C’est dans les sprints ou jamais au-delà de 2 000 mètres que se distingueront dorénavant les principaux vainqueurs du Prix Robert Papin, tels Cordova (1953), Taboun (1958), Sly Pola (1959), Kashmir II (1965), Zeddaan (1967), Amber Rama (1969), My Swallow (1970), Lianga (1973), Vitiges (1975), Blushing Groom (1976), Ma Biche (1982), Masarika (1983), Baiser Volé (1985), Balbonella (1986), Danseuse du Soir (1990), Arazi (1991), Zipping (2001), et Special Duty (2009). Deux exceptions de taille : en 2004, avec la victoire de Divine Proportions qui, à 3 ans, couvrira victorieusement les 2 100 mètres du Prix de Diane à Chantilly ; et en 2007, avec la victoire en temps record de Natagora qui, à 3 ans, après avoir enlevé les Mille Guinées à Newmarket, se classera troisième du Prix du Jockey Club (2 100 mètres).

En 2019, il a dû être déplacé à Deauville car la ligne droite de Maisons-Laffitte était rendue impraticable par des infiltrations de l'eau retenue en sous-sol après des semaines d'arrosage. Paradoxalement, c'est une sécheresse de plusieurs semaines qui avait créé cette situation ! L'année suivante, il s'est déroulé à Chantilly puisque l'hippodrome de Maisons-Laffitte a été fermé définitivement.

Robert Papin (1848-1926)

Après la guerre de 1870, il avait collaboré à des journaux hippiques sous le pseudonyme de Robert de Lizy, nom qu’il avait gardé comme propriétaire de chevaux courant sous ses couleurs (casaque bleu clair, toque idem). En 1887, il fut un des trois membres fondateurs de la Société Sportive d’Encouragement avec Alfred de Rollepot et Eugène Adam, le président, dont il devint le bras droit. Après le décès d’Eugène Adam, il lui succéda le 4 juin 1904 à la présidence qu’il assura jusqu’à sa mort en novembre 1926. Robert Papin fut à l’origine de l’expansion de la Société Sportive au cours des trois premières décennies du XXe siècle.

Les femelles

Les pouliches étant généralement plus précoces que les mâles, il n’est pas étonnant de compter à la première place 57 d’entre elles pour 68 mâles et hongres, proportion que les pouliches n’obtiennent dans aucune autre course mixte.

Nationalités

Le premier visiteur vainqueur fut l’anglais Double Jump entraîné par Jeremy Tree en 1964. Si en 1967 Zeddaan parvint à mâter D’Urberville et Lorenzaccio, visiteurs de qualité, il en fut différemment en 1968, les deux premières places étant prises par deux pouliches venues d’outre-Manche, Folle Rousse et Hopiana. En 1970, spectacle magnifique que le duel engagé entre deux visiteurs My Swallow et Mill Reef à l’issue duquel le premier nommé devance d’une courte tête celui qui s’affirmera un cheval hors du commun. Autre doublé britannique l’année suivante, Sun Prince précédant Deep Diver. Après un long répit, le nouveau visiteur victorieux s’appelle Ozone Friendly (1989). C’est un prélude à une véritable invasion commencée en 1994. Depuis, huit victoires françaises (Zipping en 2001, Much Faster en 2003, Six Perfections en 2004, New Girlfriend en 2005, Natagora en 2007, Special Duty en 2009, Family One en 2011, Vorda en 2013) alors que sont vainqueurs 14 visiteurs venus d’Angleterre (General Monash en 1994, Lucky Lionel en 1995, Ocean Ridge en 1996, Greenlander en 1997, Black Amber en 1998, Never A Doubt en 2002, Reckless Abandon en 2012, Kool Kompany en 2014, Gutaifan en 2015, Tis Marvellous en 2016, Unfortunately en 2017, Signora Cabello en 2018, A'Ali en 2019, Ventura Tormenta en 2020), une en provenance d’Irlande (Rossini en 1999), deux arrivés d’Italie (Rolly Polly en 2000 et Lui Rei en 2008)un d’Allemagne (Boccassini en 2006) et un d'Espagne (Irish Field en 2010).
 

Propriétaires

  • Marcel Boussac (8 victoires) : Ardan (1943), Nirgal (1945), Coronation (1948), Emperor (1949), Pharsale (1950), Auriban (1951), Pharel (1952) et Cordova (1953).
  • Edmond Blanc (6 victoires) : Commandeur (1892), Cazabat (1897), Fils du Vent (1908), Marsa (1909), Lord Burgoyne (1910) et Mousse de Mer (1913) ;
  • Edouard de Rothschild (6 victoires) : Le Gros Morne (1923), Coque de Noix (1932), Brantôme (1933), Stratosphère (1934), Minaudière (1936) et Bulle de Savon (1938).

Entraîneurs

  • Charles Semblat (9 victoires) : Ardan (1943), Nirgal (1945), Coronation (1948), Emperor (1949), Pharsale (1950), Auriban (1951), Pharel (1952), Cordova (1953) et Fière (1955).
  • Lucien Robert (6 victoires) : Château Bouscaut (1929), Coque de Noix (1932), Brantôme (1933), Stratosphère (1934), Minaudière (1936) et Bulle de Savon (1938).
  • Christiane Head (6 victoires) : Ma Biche (1982), Baiser Volé (1985), Balawaki (1987), Didyme (1992), Psychobabble (1993) et Special Duty (2009).
  • Robert Denman (5 victoires) : Fils du Vent (1908), Marsa (1909), Lord Burgoyne (1910), Mousse de Mer (1913) et Guerrière II (1920).

Jockeys

  • Roger Poincelet (7 victoires) : Chesterfield (1946), Coronation (1948), Emperor (1949), Fière (1955), Neptune II (1957), Sly Pola (1959) et High Bulk (1960).
  • Charles Bouillon (6 victoires) : Coque de Noix (1932), Brantôme (1933), Stratosphère (1934), Minaudière (1936), Bulle de Savon (1938) et Ardan (1943).
  • George Stern (5 victoires) : Fils du Vent (1908), Marsa (1909), Lord Burgoyne (1910), Mousse de Mer (1913) et Deauville (1925).
  • Yves Saint-Martin (5 victoires) : Zeddaan (1967), Amber Rama (1969), Lianga (1973), Masarika (1983) et Balbonella (1986).
  • Gérald Mossé (3 victoires) : Arazi (1991), Didyme (1992), Reckless Abdanon (2012).
  • Lanfranco Dettori (3 victoires) : Gutaifan (2015), Signora Cabello (2018), A'Ali (2019).
  • Christophe Soumillon (3 victoires) : New Girlfriend (2005), Irish Field (2010), Ventura Formenta (2020).