Historique du Congress : Le Grand Steeple des 3ans

5 novembre 2020

Historique du Congress : Le Grand Steeple des 3ans

Photo scoopdyga.com

Novembre, Auteuil

Prix Congress


Groupe 2, 3ans, 3 600 mètres, Steeple-Chase, 140 000€

Créé en 1880

Tenant du titre : Magic Dream (m3, FRA par Saint des Saints et Magic Poline, par Trempolino), appartenant à Écurie Castillon Bloodstock, élevé par SCEA des Prairies et Philippe Cochard, entraîné par Arnaud Chaillé-Chaillé, monté par Thomas Coutant.

La course se déroule en 2021 pour la 135ème fois

L'édition 2020

Dimanche 8 novembre 2020, Auteuil. – Quatre poulains étaient encore en position de s’imposer pour sauter le dernier obstacle du Prix Congress (Gr2), le « Grand Steeple des 3ans ». Toujours pointé au premier rang, Hades (Mastrestroke) tentait de contenir l’attaque du favori I’m Walkin (Martaline) tandis que Losange Vert (Montmatre) était dans leur sillage avec Magic Dream (Saint des Saints), qui avait longtemps suivi à l’arrière-garde. Sur le plat, le premier nommé a d’abord repoussé I’m Walkin et Losange Vert, qui s’était glissé entre eux deux, mais c’était sans compter avec Magic Dream, qui a été lancé à pleine vitesse sur les premiers par Thomas Coutant et a finalement arraché la victoire, même si Hades, décidément très dur, s’est relancé sous ce dernier assaut.

L’entier Magic Dream s’impose finalement d’une longueur sur l’AQPS de Jean-Pierre Raymond, qui bat I’m Walkin d’une bonne longueur lui aussi.

Entraîné à Royan-La Palmyre par Arnaud Chaillé-Chaillé, Magic Dream avait débuté par une lointaine (15 longueurs) troisième place dans le Prix Pride of Kildare, une course de débutants sur les haies d’Auteuil puis avait largement dominé pour ses débuts en steeple ensuite.

Magic Dream est le quatrième produit de Magic Poline (Trempolino), qui ne gagna pas à Auteuil mais fut cinquième d’un Prix Ferdinand Dufaure (Gr1) sous l’entraînement d’Arnaud Chaillé-Chaillé et les couleurs de Sylviane Jeffroy. Le poulain est un frère de Liberatore (Poliglote), troisième d’un Prix Aguado (Gr3), de Magic Saint (Saint des saints), gagnant de quatre courses consécutives à Auteuil avant d’être exporté en Grande-Bretagne, et d’Always Magic (Sunday Break), notamment troisième d’un Prix de Maisons-Laffiite (Gr3). Magic Poline a aussi donné deux pouliches par Manatee nées en 2018 et en 2019.

 

Historique

Cette course porte le nom du quatrième lauréat du Grand Steeple-Chase de Paris. Elle fut disputée pour la première fois en 1880, année où la jeune Société des Steeple-Chases de France (créée en 1873) décida de ne pas augmenter les encouragements aux courses de haies « dans le but d’amener dans les steeple-chases le plus grand nombre possible de bons chevaux qui pourraient se fixer trop longtemps dans la spécialité des courses de haies ».

À cet effet fut créée une série de steeple-chases dont les allocations progressaient suivant les difficultés du parcours, la distance et le poids. Ainsi naquirent deux épreuves richement dotées – 10 000 francs or au vainqueur – le Prix de La Croix-de-Berny (devenu en 1903 Prix La Haye Jousselin) pour les chevaux de 4 ans et au-dessus, et le Prix Congress pour les 3 ans. D’abord disputé à Auteuil le dernier dimanche d’août, le Prix Congress prit place en 1892 au meeting automnal – le plus souvent début novembre – dont il devint une des épreuves principales, son allocation en 1902 (35 000 F) approchant celle des courses vedettes (Prix Montgomery et Prix La Haye Jousselin) dotées de 40 000 F.

En 1884, la victoire fut pour Virelan, dont H. Andrews était à la fois le propriétaire, l’entraîneur et le jockey. Il défit la favorite Bride Abattue, célèbre pouliche du baron Finot qui ne remporta pas moins de douze courses en obstacle cette année-là, année qu’elle clôtura en gagnant le même jour (27 novembre) sur les haies d’Auteuil le Prix du Brasero (2 600 mètres sous 74 kilos) puis le Prix Doublon (handicap, 3 800 mètres) sous 73,5 kilos, y compris les six livres encourues par sa victoire acquise une heure avant. Un tel palmarès valut à Bride Abattue de donner son nom à une course d’Auteuil dont l’édition 1973 reste dans les mémoires comme entachée de fraude.

Seulement six lauréats du Prix Congress sont parvenus à remporter plus tard le Grand Steeple-Chase de Paris : La Vigne (à 4 ans en 1887), Le Torpilleur (à 4 ans en 1889), Bouzoulou (à 6 ans en 1949), Cacao (à 6 ans en 1967), Mandarino (à 6 ans en 1999), Remember Rose (à 6 ans en 2009). On relève aussi les noms de deux futurs vainqueurs de la Grande Course de Haies d’Auteuil, Baudres (à 4 ans en 1884), Paiute (à 6 et 7 ans en 1979 et 1980). Sans parvenir à remporter ces deux courses vedettes d’Auteuil, d’autres lauréats du Prix Congress se sont révélés de très bons sauteurs, tels Colombo (1928), Strelitz (1929), Amor (1945), Fanfaron IV (1955), Bluff (1956), Pirate IV (1957), Blaps (1961), Noiro (1962), Mister Magoo (1970), Encore Un Peu (1990), Silver Top (1998), Cyrlight (2003).

Disputé à l’origine sur 3 000 mètres, le Prix Congress vit sa distance subir plusieurs modifications pour se fixer à 3 500 puis 3 600 mètres en 1978 et 2011.

La course n’a pas été disputée en 1887 (la réunion de fin août avait été supprimée), durant les cinq années de la Grande Guerre (de 1914 à 1918) ainsi qu’en 1939.

Congress

Ce hongre anglais né en 1866, fils de Compromise et de Countess (Slane), peut se prévaloir d’avoir porté victorieusement le poids le plus élevé, 80 kilos en 1877, dans le Grand Steeple-Chase de Paris qui fut un handicap jusqu’en 1879. Trois fois Congress disputa le Grand Steeple. D’abord en 1876 – après n’avoir été battu que d’une encolure dans le Grand National à Aintree – portant déjà 80 kilos, quand il se classa troisième après avoir effectué les deux tiers du parcours avec un fer relevé. En 1877 – encore après avoir été second du Grand National, battu de quatre longueurs par Austerlitz qui en recevait vingt-sept livres – quand il devança (monté par James Jewitt) son compatriote Revenge (67,5 kilos), Wild Monarch (72,5 kilos). Enfin, en 1878, quand chargé de 82,5 kilos, il se révéla le meilleur des huit britanniques (sur dix-huit partants) en prenant la quatrième place, alors que la victoire était pour Wild Monarch (72,5 kilos).

Congress était en réalité un steeple-chaser d’exception, comptant quatorze victoires dans son pays d’origine, dont le Grand Sefton Chase à Aintree deux fois (1873 et 1876), le Leamington Grand Annual (1875), le Warwick Grand Annual (1875), le Grand International à Sandown (1877) portant 79,5 kilos en rendant trente-deux livres au second. Avant le Grand National de 1877, Congress était devenu la propriété de Lord Lonsdale, dont il fit donc triompher les couleurs (casaque blanche, coutures jaunes, toque rouge) à Auteuil. Lord Lonsdale (1857-1944) était un personnage hors du commun. Héritier à vingt-cinq ans d’une immense fortune (175 000 acres de terre dans le Westmorland et le Cumberland), il en profita largement au point de vivre ses dernières années dans ce qui avait été la maison de son stud-groom. Remarquable connaisseur des chevaux et de chiens, maître d’équipage somptueux, il était aussi courageux et généreux, reconnaissable à son « yellow coach », ses magnifiques chevaux, ses vêtements à la fois élégants et excentriques, ses larges favoris et son inévitable cigare. Son esprit et sa façon de vivre « Regency » étaient ceux d’une époque totalement révolue.

 

Propriétaires

  • Famille Wildenstein (6 victoires) : Kyo (1972), Cofimvaba (1973), Paiute (1976), Tell Harmall (1980), Marathon Dancer (1981) pour Daniel, Nile Prince (1989) pour son épouse Sylvia.
  • Jules Finot (4 victoires) : Baudres (1883), La Vigne (1886), Tarantasse (1890), Caucase (1893).
  • Charles Liénart (4 victoires) : Fragoletto (1897), Master (1898), Jardin (1901), Murano (1906).
  • Max de Rivaud (4 victoires) : Colombo (1928), Strelitz (1929), Le Miracle (1930) en son nom ; il était aussi associé avec ses trois frères dans l’indivision « comte de Rivaud », propriétaire de Lagobette (1923).
  • Jean-Pierre Sénéchal (4 victoires) : Silver Top (1998), Sun Storm (2000), Mon Villez (2002), Le Tranquille (2010).
  • Mme Patrick Papot (4 victoires) : Un Nononito (2005), Saint Macaire (2009), Échiquier Royal (2017), Dream Wish (2019).
  • Georges Ledat (3 victoires) : Le Torpilleur (1888), Saint Claude (1889), Voilier (1895).
  • Gaston-Dreyfus (3 victoires) : Philippe (1903), Bachot (1904), Milo (1910).
  • Arthur Veil Picard (3 victoires) : Pimlico (1907), Sea King (1909), Lucullus III (1911).
     

Entraîneurs

  • Guillaume Macaire (10 victoires) : Parika (1993), Grivery (1999), Balko (2004), Un Nononito (2005), Saint Macaire (2009), Roi de Trêve (2011), Bébé Star (2013), Kobrouk (2014), Punch Nantais (2015), Edward d’Argent (2016).
  • Maurice d’Okhuysen (8 victoires) : Colombo (1928), Strelitz (1929), Le Miracle (1930), Un Grisard (1936), Fascination (1937), Chéri Bibi (1941), Stanley (1948), Zéphyr (1959).
  • Jean-Paul Gallorini (6 victoires) : Marathon Dancer (1981), Nile Prince (1989), Soliburn (1991), Silver Top (1998), Remember Rose (2006), Sanouva (2012).
  • Henri Gleizes (5 victoires) : Sirfranc (1944), Sofi (1947), Le Chéri (1949), Reymin (1951), Cacao (1964).
  • George-W. Lawrence (4 victoires) : Torrent (1896), Philippe (1903), Bachot (1904), Milo (1910).
  • Charles Carter (4 victoires) : Fragoletto (1897), Master (1898), Jardin (1901), Murano (1906).
  • André Adèle (4 victoires) : Pirate IV (1957), Blaps (1961), Kintoki (1971), Cartero (1975).
  • Georges Pelat (4 victoires) : Mister Magoo (1970), Kyo (1972), Cofimvaba (1973), Paiute (1976).
  • John Harper (3 victoires) : La Vigne (1886), Tarantasse (1890), Caucase (1893).
  • Charles Bariller (3 victoires) : Chatterbox (1913), Elseneur (1920), La Main de Massiges (1921).
  • Jean Sens (3 victoires) : Yanick (1943), Bluff (1956), Senappe (1965).
  • Jean Dasque (3 victoires) : Perle d’Alcanada (1985), Sweet Waters (1986), Trésor du Mont (1988).
  • Thomas Carter junior (2 victoires) : Le Torpilleur (1888), Saint Claude (1889).
  • Joseph Desbons (2 victoires) : Gilbert (1899), Nicolaief (1900).
  • Alphonse Baresse (2 victoires) : Cineas (1905), Pimlico (1907).
  • Wallace Davis (2 victoires) : Sea King (1909), Lucullus III (1911).
  • Edouard Haes (2 victoires) : Lagobette (1923), Le Digard (1926).
  • Daniel Lescalle (2 victoires) : Bouzoulou (1946), Mylord II (1950).
  • Pierre Pelat (2 victoires) : Heredia (1967), Talego (1983).
  • Dominique Sartini (2 victoires) : Boy Scout (1968), Terence (1969).
  • Pierre Biancone (2 victoires) : Mister Jack (1982), Brinkmanchic (1984).
  • Bernard Sécly (2 victoires) : Kotkito (1992), Pasadono (1995).
  • François-Marie Cottin : Oculi (2007), Le Tranquille (2010).
  • Dominique Bressou (2 victoires) : Échiquier Royal (2017), Dream Wish (2019).
  • Arnaud Chaillé-Chaillé (2 victoires) : Cyrlight (2003), Magic Dream (2020).

N.B. Une femme a gagné la course, Marie-Laetitia Mortier avec Misérable (2008).


Jockeys

  • George Parfrement (3 victoires) : Pimlico (1907), Sea King (1909), Lucullus III (1911).
  • Marcel Fruhinsholtz (3 victoires) : Colombo (1928), Strelitz (1929), Le Miracle (1930).
  • Philippe Sourzac (3 victoires) : Parika (1993), Grivery (1999), Cyrlight (2003).
  • Jacques Ricou (3 victoires) : Balko (2004), Un Nononito (2005), Échiquier Royal (2017).
  • Kevin Nabet (3 victoires) : Kobrouk (2014), Edward d’Argent (2016), Polirico (2018).