Qatar Prix Jean-Luc Lagardère : Victor Ludorum, le bien nommé

6 octobre 2019

Qatar Prix Jean-Luc Lagardère : Victor Ludorum, le bien nommé

Photo scoopdyga.com

Installé en tête par Lanfranco Dettori sur les 1 600 mètres du Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Gr1), la grande course des 2ans du week-end, Alson (Areion) a longtemps fait illusion pour la victoire, en menant la course à un train de pacha, qui aurait pu jouer un mauvais tour à ses suiveurs.

Mais le français Victor Ludorum (Shamardal), favori de la course, a fait parler sa classe en pleine piste, remontant l’animateur mètre après mètre. Il s’impose plus sûrement que ne l’indique l’écart à l’arrivée. L’irlandais Armory (Galileo) finit troisième, après avoir longuement harcelé Alson juste à son extérieur.

Toujours à l’intérieur d’Alson, Écrivain (Lope de Vega) conserve la quatrième place le long du rail, sans avoir pu mettre à profit l’espace ouvert par l’open-stretch pour refaire du terrain sur Alson.

Les regrets seront pour Helter Skelter (Wootton Bassett), qui a beaucoup tiré en dernière position : il aura signé une très belle ligne droite, mais trop tardivement.

Victor Ludorum est le cinquième produit d’Antiquities (Kaldounevees), une élève du cheikh Mohammed Al Maktoum entraînée par André Fabre et deuxième du Prix Cléopâtre (Gr3) dès sa deuxième sortie. Elle ne gagna jamais à ce niveau et fut arrêtée au printemps de ses 4 ans. Victor Ludorum est son deuxième produit par Shamardal après Ancient History, qui fut également confié à André Fabre et gagna deux fois à 3 ans, avant d’être exporté en Australie, sans grande réussite.

Antiquities est elle-même une file de Historian (Pennekamp), une gagnante de Listed pour sa rentrée à 3 ans, sœur du champion et très bon étalon Street Cry (Machiavellian), le père de la championne Winx.

C’est une deuxième victoire dans le « Lagardère » pour Mickaël Barzalona, après Ultra en 2015.

Une cinquième pour André Fabre, après Ultra (2015), Loup Solitaire (1995), Goldmark (1994) et Jade Robbery (1989).

Et une troisième pour Goldolphin, après Royal Marine (2018), Ultra (2015) et Rio de la Plata (2007)… auxquelles on peut ajouter la victoire du cheikh Mohammed Al Maktoum avec Goldmark (1994) et celle du Cheikh Hamdan Al Maktoum avec Naaqoos (2008).

Les réactions

Mickaël Barzalona (jockey de Victor Ludorum, 1er)

« Celui-là, il avance (rires). Il est archi-intéressant comme cheval car il a son caractère. Il n’est pas très facile avant et après la course mais pendant, il sait ce qu’il a à faire. Il ne tire pas, il accélère en progression et on a de bonnes sensations dessus. Je n’avais jamais pu le monter comme ça, à cause de son tempérament d’avant-course. Je n’avais jamais osé lui demander de suivre un tempo en début de parcours. Aujourd’hui, tout se présentait bien pour nous, en prenant le dos d’Armory qui, avant le coup, était le cheval de classe du lot. Il a toujours ce point d’interrogation de la piste et même si j’avais énormément de ressources, je ne me suis pas amusé à le sortir de bonne heure pour craquer à 100 mètres du poteau. J’ai mis un seul coup de bâton car j’avais beaucoup de ressources. »

Lisa-Jane Graffard (racing manager de Godolphin en France, propriétaire de Victor Ludorum, 1er)

« Nous avons vraiment des 2 ans très sympas par Shamardal. C’est merveilleux d’avoir déjà gagné plusieurs Groupes 1 avec eux. C’est très important de gagner des grandes courses et d’avoir des bons chevaux pour l’élevage ensuite. Cela se passe bien cette année. Cela fait trois très bons 2 ans dans notre écurie. Heureusement, le cheikh Mohammed [al Maktoum] est un grand sportsman et cela ne lui fait pas peur de courir ses chevaux ensemble. Ce sont de bons problèmes (rires). »

Jean-Pierre Carvalho (entraîneur d’Alson, 2e)

« Alson a très bien couru. Quand on est deuxième du Jean-Luc Lagardère, on ne peut pas être déçu. Il est un peu allant et aujourd’hui, nous avons changé de tactique en allant devant. On ne voulait pas le voir dans les chevaux. La tactique a bien marché, mais peut-être que nous sommes allés trop doucement. Nous n’avions pas vraiment de doute sur sa tenue et le terrain. Sa mère est par Galileo et son père Areion fait des chevaux qui vont très bien dans le lourd. Nous allons voir ce que nous allons faire l’année prochaine. »

Aidan O’Brien (entraîneur d’Armory, 3e)

« Nous sommes très satisfaits de sa performance. C’est un cheval qui bouge très bien, même dans ce terrain, mais il plus à son aise dans un meilleur terrain. Mais la piste était la même pour tout le monde. Il a réalisé une belle saison et nous pensons qu’il va progresser. En fonction de ce qu’il montre, nous aviserons sur la suite de son programme. »

Carlos Laffon-Parias (entraîneur d’Ecrivain, 4e)

« Il a été battu par trois bons chevaux qu’il n’avait encore jamais affrontés. Il a bien couru et n’a pas été ridicule du tout, en finissant à moins d’une longueur et demie du gagnant. Il a eu un bon parcours et aurait peut-être préféré un peu plus de rythme, mais il n’y a pas d’excuse. Son année est désormais finie. »