5 May 2017
Photo scoopdyga.com
Actualité internationale ce week-end avec des courses plates à Maisons-Laffitte et à Chantilly, où se déroule un événement important sur la route du Prix du Jockey Club, puis à Saint-Cloud lundi, mais aussi les versions anglaises des Poules d'Essai à Newmarket avec un cheval venu de France parmi les favoris, et le Kentucky Derby à Lousiville avec, là encore, une French touch prononcée...
On court à Maisons-Laffitte samedi et à Chantilly dimanche, puis à Saint-Cloud lundi 8 mai, mais aussi à Newmarket en Grande-Bretagne, où se déroulent les premières courses classiques de la saison : samedi les Deux Mille Guinées (Gr1), pour les poulains de 3 ans sur 1.600 mètres, et le lendemain les Mille Guinées (Gr1) pour les pouliches. Une semaine plus tard, les courses équivalentes en France, les Poules d’Essai des Poulains et des Pouliches, parrainées par l’émirat d’Abu Dhabi, donneront la couleur côté français.
On le voit, ces grandes courses classiques et anciennes –elles datent de 1809 et 1814 outre-Manche, de 1840 pour notre version- ont des noms très particuliers : ils signifient quelque chose. Pour les Britanniques, c’est l’allocation initiale qui est restée, la Guinée étant en Grande-Bretagne le nom de la pièce d’or en usage à l’époque, et elle équivalait 21 shillings, soit une livre et un shilling, ou aujourd’hui 1,05 £. On parle encore de guinées pour le prix des poulains aux ventes en Angleterre, les 5% figurant les commissions à régler par l’acheteur.
Le premier prix, qui est à présent de 355 000 €, sera peut-être pour un cheval entraîné en France puisque le troisième favori n’est autre qu'Al Wukair (Dream Ahead), un protégé de Qatar Racing entraîné par André Fabre et monté par Grégory Benoist, invaincu en trois sorties qui a fait sensation pour sa rentrée victorieuse à Maisons-Laffitte dans le Prix Djebel (Gr3).
La course doit être retransmise en direct sur Equidia Live, elle est programmée peu après 16h30, heure française.
Le nom des Poules d’Essai est tout aussi curieux, et il peut à présent prêter à sourire. Là encore, cependant, c’est le financement de la course qui a déterminé son nom. Une « poule », en l’espèce, n’est évidemment pas un volatile, mais plutôt la somme des engagements versés pour constituer le prix de la course. En anglais, on dirait pool, ou stakes, comme continuent de le faire les Anglais et les Américains : Derby Stakes, Two Thousand Guineas Stakes, Belmont Stakes, Pegasus Stakes, etc...
Jadis, pour doter les courses, les propriétaires payaient « à la poule » les engagements, qui constituaient, une fois réunis, le prix à distribuer aux vainqueurs. C’est encore le cas pour certaines courses classiques, comme justement ces Poules d’Essai, ou plus récemment les Pegasus Stakes de 12 millions de dollars financés par les participants aux Etats-Unis. Toutefois, les revenus distribués en prix de course par France Galop sont surtout constitués de nos jours du produit des enjeux. Au fond, c’est un peu la même chose : en pariant sur l’identité du gagnant, les turfistes alimentent une « Poule » dont la somme est redistribuée aux plus perspicaces !
Et comme les premières épreuves « à poules » de la saison, c’était celles-là, sur la « courte » distance (pour l’époque) de 1.600 mètres, soit un bon vieux mile impérial, on les a désignées sous le nom de Poules d’Essai. Les Britanniques diraient Trial Stakes.
En attendant, donc, ce week-end prochain à Deauville –les Poules retrouveront leur environnement naturel, Longchamp, dans un an– on dispute une autre course préparatoire de premier plan, le Prix de Guiche (Gr3). Disputé par des poulains de 3 ans sur 1 800 mètres, sur la même piste que celle du Prix du Jockey Club, le Prix de Guiche est devenu une alternative intéressante sur la route du Derby français. L’an dernier, le lauréat était Almanzor (Wootton Bassett), qui poursuivit par le Prix du Jockey Club et devint le meilleur poulain de sa promotion en Europe –et au monde sur le gazon !
Ils sont seulement cinq au départ, ils étaient quatre l’an dernier, avec notamment la présence d’un poulain très estimé, lauréat de sa seule course à ce jour, en mars dernier à Saint-Cloud sous la casaque de son éleveur, Wertheimer&Frère : Plumatic (Dubawi)… Et si la région parisienne est décidément trop loin, onze réunions de galop sont programmées dimanche, y compris en Guadeloupe ! C'est un chouette jour pour aller courir.
Le lendemain, lundi 8 mai à Saint-Cloud, le Prix Greffulhe (Gr2), sur 2 000 mètres, nous donnera aussi le plein d'infos sur la route classique. En effet, petit casting étoilé dans la course avec -roulements de tambour- la rentrée de Waldgeist (Galileo), vainqueur du Critérium de Saint-Cloud (Gr1) sur ce parcours l'anné dernière, et parmi les favoris du prochain Derby d'Epsom, face à Recoletos (Whipper), bon gagnant sur cette piste en dernier lieu, et Akihiro (Deep Impact), bon deuxième de Soleil Marin pour sa rentrée dans le Prix Noailles (Gr3)...
Enfin, n’oublions pas que dans la nuit de samedi à dimanche, à 0h46 précisément, sur l’hippodrome de Churchill Downs à Louisville, se déroulera le Kentucky Derby. Cette 143ème édition a un petit goût français puisque l’un des favoris, Thunder Snow (Helmet) est le gagnant du Critérium International (Gr1) l’an dernier à Saint-Cloud. Représentant l’écurie Godolphin, très en forme actuellement, il sera en outre associé à Christophe Soumillon. En outre, trois jockeys tricolores en exercice outre-Atlantique sont au départ du Run for the roses : Julien Leparoux (avec Classic Empire), Flavien Prat (Battle of Midway) et Florent Géroux (Hence)…