Qatar Arc Trials : Les réactions...

13 septembre 2020

Qatar Arc Trials : Les réactions...

Photo scoopdyga.com

Dimanche 13 septembre 2020, ParisLongchamp. - ParisLongchamp proposait ce dimanche la réunion des Qatar Arc Trials. À trois semaines du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, trois épreuves de Groupe servaient de tremplin vers la grande course.

• Chez les mâles de 3 ans, l’irlandais Mogul a fait forte impression en dominant de la tête et des épaules le Juddmonte Grand Prix de Paris (Groupe 1).

• Chez les femelles de 3 ans et plus, nouvelle victoire irlandaise avec le succès de Tarnawa dans le Qatar Prix Vermeille, qui défend la casaque bien connue en France de Son Altesse l’Aga Khan et était montée par le Français d’adoption Christophe Soumillon.

• Et chez les chevaux d’âge, le Qatar Prix Foy… troisième succès irlandais grâce à Anthony Van Dyck.

 

Le betting de l’Arc après la journée de dimanche

Love                                  Irlande                                      6/4

Enable                                Angleterre                                2/1

Magical                              Irlande                                      12/1

Ghaiyyath                          Angleterre                                14/1

Mishriff                             Angleterre                                14/1

Tiger Moth                        Irlande                                      14/1

Stradivarius                       Angleterre                                16/1

Mogul                                Irlande                                      20/1

Raabihah                            France                                       20/1

Sottsass                              France                                       20/1

 

JUDDMONTE GRAND PRIX DE PARIS

(Groupe 1 - 3 ans - 2 400 mètres - 360 000 €)

Mogul succède à son propre frère Japan au palmarès

Le cheval irlandais Mogul (Galileo) a remporté de toute une classe le Juddmonte Grand Prix de Paris. Bon sang ne saurait mentir : son propre frère (même père et même mère) Japan avait lui-même gagné cette épreuve l’année dernière !

Mogul offre à son entraîneur, Aidan O’Brien, une troisième victoire consécutive dans le Juddmonte Grand Prix de Paris, après les succès de Japan en 2019 et de Kew Gardens – autre fils du plus grand étalon du monde, Galileo – en 2018.

Toujours du côté des hommes, on notera que pour cause de quarantaine liée au Covid, Aidan O’Brien avait appel au jockey-star français Pierre-Charles Boudot pour monter Mogul. Or Pierre-Charles, surnommé « PC » par ses fans, avait précisément remporté son premier Groupe 1 (le plus haut niveau des courses) dans le Juddmonte Grand Prix de Paris, associé à un cheval appartenant au même entourage. Il s’appelait Gallante, était entraîné par André Fabre et on était en juillet 2014.

Mogul n’a pas eu un parcours linéaire, n’ayant pas enchaîné les victoires comme cela se voit dans les rangs des meilleurs chevaux d’Aidan O’Brien. Mais il a toujours été tenu en haute estime par son entourage, étant d’ailleurs le plus souvent monté par le jockey numéro 1 de l’écurie Coolmore.  

Seulement 6e dans le Derby d’Epsom en juillet 2020, il remporte enfin son premier Groupe 1 à l’occasion du Juddmonte Grand Prix de Paris et fera partie des favoris du prochain Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.

Pierre-Charles Boudot, jockey de Mogul (1er) :

« Son entraîneur était vraiment très confiant. Quand je l’ai eu au téléphone avant la course, il m’a dit que c’était un cheval avait lequel il fallait attendre, qu’il était capable de bien accélérer. Qu’il fallait surtout se faire emmener le plus loin possible car c’est un cheval qui peut se reprendre une fois devant. On n’avait pas de pression, il fallait que les autres fassent le travail. On est allé à un train régulier. À l’entrée de la ligne droite, j’ai senti que ça allait se faire par la corde. Le cheval a mangé les autres un à un. Ensuite, il a bien tenu le cap jusqu’au bout, se montrant dur et avec de la tenue. C’est parfait. Quand j’ai vu que l’animateur avait quatre, cinq longueurs d’avance, je sentais bien qu’il allait s’arrêter, mais en tout cas, j’avais le temps de manœuvrer et de me déclarer. Coolmore est certainement l’un des plus grands élevages au monde, ils ont de très bons chevaux, et c’est toujours un plaisir, un honneur, de monter pour eux. On verra si je le monte dans l’Arc. Affaire à suivre ! »

Mogul pourrait être aligné au départ du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe. Mais Pierre-Charles Boudot ne le remontera peut-être pas car il pourrait y être associé à l’impressionnant gagnant du Prix du Moulin de Longchamp Persian King (Kingman).

Francis-Henri Graffard, entraîneur d’In Swoop (2e) :

« Avant le coup, j’aurais signé pour cette deuxième place. C’est super! On pouvait craindre qu’il ne soit un peu pris de vitesse, un peu à la poussette. C’est un cheval qui a beaucoup de fond. Mais Ronan Thomas le connaît, il sait qu’il ne faut jamais lâcher prise. Comme je l’espérais, il a très bien fini. Il y a deux semaines, je ne pensais pas l’avoir prêt physiquement pour une course de ce niveau-là ; c’est un cheval qui se porte bien. Pourtant, je l’ai gardé sous pression durant l’été. Il profite bien, il est imperturbable. Je pense qu’un terrain plus souple l’avantagera. Il est engagé dans le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Groupe 1), le Qatar Prix Chaudenay (Groupe 2) et le Grosser Preis von Bayern (Groupe 1): il faut que j’en parle avec les propriétaires avant de faire un choix. »

Le cheval devrait courir le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.

 

QATAR PRIX VERMEILLE

(Groupe 1 - Femelles de 3 ans et plus - 2 400 mètres - 360 000 €)

Tarnawa fait sensation

Après le succès de Mogul dans le Juddmonte Grand Prix de Paris, l’Irlande remporte le second Groupe 1 du jour à ParisLongchamp – le Qatar Prix Vermeille – grâce à Tarnawa (Shamardal), une représentante de Son Altesse l’Aga Khan montée par Christophe Soumillon.

Après avoir patienté dans la seconde partie du peloton, la pouliche est venue tranquillement dans la fausse ligne droite en filant l'O’Brien Laburnum (Galileo). Puis elle a franchement accéléré à la distance, avalant l’animatrice, Dame Malliot (Champs Élysées), qui avait été placée en tête par Frankie Dettori selon sa tactique favorite : tirer tout droit à la sortie des stalles pour effacer son mauvais numéro dans les boîtes !

Tarnawa n’a plus eu qu’à rallier le poteau en creusant l’écart (3 longueurs) sur ses rivales.

Aujourd’hui, Tarnawa – petite pouliche pleine de sang, au changement de vitesse dévastateur – n’a pas été sans nous rappeler une certaine Zarkava, avant-dernière lauréate du Vermeille appartenant à Son Altesse l’Aga Khan…

La favorite française Raabihah (Sea the Stars) a très bien fini, venant dominer Dame Malliot à la lutte pour la deuxième place ; elle était encore dernière à l’entrée de la ligne droite.

Mark Weld, assistant de son père, Dermot Weld, entraîneur de Tarnawa (1er) :

« C’est une pouliche merveilleuse. Le Prix Vermeille est une course très, très prestigieuse, et il fallait qu’elle soit très bonne pour la gagner. Elle a de la vitesse et méritait de gagner un Groupe 1. Lors de sa victoire de Groupe 2 au Curragh il y a un an, elle avait été très impressionnante, comme le mois dernier dans un Groupe 3 à Cork. Nous avons beaucoup d’espoirs avec elle. Elle est très régulière. Tous les chevaux de cette famille progressent avec le temps, et c’est particulièrement le cas des femelles. C’est un plaisir de l’entraîner, nous sommes très chanceux de l’avoir. Je viens de parler avec mon père et nous allons voir pour la suite : elle est engagée dans le Prix de l’Opéra (Groupe 1), et elle semble être bien sur 2 000 mètres. C’est une possibilité. »

La pouliche ne devrait donc pas disputer le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe.

Christophe Soumillon, jockey de Tarnawa (1er) :

« En partant, quand j’ai vu Cristian Demuro reprendre, je ne m’attendais pas trop à cela. D’habitude, il la monte de façon offensive et je pensais me servir de lui. Du coup, je me suis dit que ce n’était pas grave et que j’allais prendre une autre position. Malheureusement, Frankie Dettori est resté très longtemps au milieu de la piste. Je voyais donc que ça allait se goupiller moyennement. J’attendais, et quand j’ai vu Pierre-Charles se retrouver en troisième épaisseur avant le tournant, j’en ai profité pour avancer, sortir du dos de Vincent Cheminaud et me mettre dans la roue de Pierre-Charles. Il m’a emmené sur un plateau jusqu’à l’entrée de la ligne droite. Après, j’ai juste eu besoin de doser. C’est plaisant de montrer du gaz comme ça dans les bonnes courses. Cela faisait un moment que nous attendions ça. C’est donc génial. Pour l’Arc, ce n’est pas maintenant, à chaud, qu’il faut prendre une décision. Il faudra en discuter tous ensemble. L’Arc, ce n’est plus le même niveau. C’est le championnat du monde, une course avec 18 ou 20 partants, et on n’y trouve pas des parcours faciles comme celui que nous avons eu aujourd’hui. À voir donc. Mais elle très plaisante. C’est de bon augure pour la fin de l’année. »

Jean-Claude Rouget, entraîneur de Raabihah (2e) :

« Elle court bien, mais ce ne sont pas les mêmes lots. Elle changeait aussi de catégorie. Elle a prouvé qu’elle était la meilleure femelle de 3 ans entraînée en France. Nous allons voir comment elle est dans quinze jours, mais si elle est bien, elle courra l’Arc. »

 

QATAR PRIX FOY

(Groupe 2 - 4 ans et plus - 2 400 mètres - 90 000 €)

Anthony Van Dyck offre un triplé à l’Irlande

L’irlandais Anthony Van Dyck (Galileo) ne s’est pas embarrassé de tactique dans le Qatar Prix Foy (Groupe 2). En tête dès le départ, il a repoussé une à une toutes les attaques dans la ligne droite. Il offre à l’Irlande une troisième victoire (sur trois) dans les courses préparatoires au prochain Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Groupe 1).

Son rival le plus dangereux, Stradivarius (Sea the Stars), l’a longtemps challengé. Mais pour ce spécialiste des courses de longue distance, la distance de 2 400 mètres ne permet pas forcément de faire parler toute sa qualité.

Mickaël Barzalona, jockey d’Anthony Van Dyck (1er) :

« Je suis parti, j’étais à mon aise. Je me suis dit que j’allais le monter à son rythme et que j’allais essayer d’enrouler petit à petit. J’ai eu un peu de mal à l’aider à se décanter. Mais ensuite, quand Stradivarius est venu et m’a un peu poussé, il s’est bien ressaisi. Je n’étais pas spécialement inquiet car Stradivarius, comme on peut le voir à chaque fois, arrive très facilement sur la ligne des chevaux de tête et après il s’échappe sur une accélération. Il ne vient jamais en progression, il ne se colle jamais aux autres chevaux. Du coup, à l’entrée de la ligne droite, j’ai cherché à le secouer un peu, et cela a un peu amusé mon cheval. À mon sens, Anthony Van Dyck a tout à fait sa place au départ d’un Arc. Ce n’est pas un cheval qui donne l’impression de pouvoir trop être bougé dans un parcours. C’est plus un cheval à avoir une ligne et à la garder. »

Bjorn Nielsen, propriétaire et éleveur de Stradivarius (2e) :

« Ils sont allés au pas et Frankie pense qu’il aurait dû aller devant. La course s’est jouée sur un sprint et Stradivarius est battu d’une encolure. Je ne sais pas s’il va courir l’Arc : il faut que j’en parle avec John Gosden mais, étant donné le déroulement de course, je ne fais pas une croix dessus. L’état du terrain le jour J ne jouera pas dans la décision : il est mieux en bon terrain mais a montré se sortir des pistes assouplies. »

Stradivarius pourrait courir l’Arc.