Qatar Arc de Triomphe : Sottsass en tête d'un Quinté français !

4 octobre 2020

Qatar Arc de Triomphe : Sottsass en tête d'un Quinté français !

Photo scoopdyga.com

Dimanche 4 octobre 2020, ParisLongchamp. - Le cheval français Sottsass (Siyouni) a remporté dimanche la 99ème édition du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1), championnat du monde des pur-sang. Il devance quatre autres chevaux entraînés en France : In Swoop (Adlerflug), Persian King (Kingman), Gold Trip (Outstrip) et Raabihah (Sea The Stars).

Sottsass est 100 % français puisqu’il est entraîné à Deauville par Jean-Claude Rouget, monté par Cristian Demuro installé à Chantilly, issu de l’étalon Siyouni qui fait la monte en Normandie au haras de l'Aga Khan et qu’il a été élevé en Normandie également par l’Écurie des Monceaux dirigée par Henri Bozo. Seul son propriétaire est étranger : il s’agit de l’Américain Peter Brant (White Birch Farm), grand industriel, collectionneur d’art et francophile.

Pour bâtir son succès, Sottsass s’est tenu tout près, dans le dos du leader Persian King. À l’entrée de la ligne droite, il n’a eu qu’à attaquer Persian King pour l’emporter – les deux chevaux penchant vers la gauche sous l’effort dans les derniers trois cents mètres.

In Swoop a tracé une superbe ligne droite, finissant le plus fort à la corde mais un peu trop tard pour rattraper Sottsass. Il se place deuxième à une encolure du lauréat. Persian King, qui découvrait la distance de 2 400 mètres, a longtemps fait illusion pour la victoire, après avoir mené toute la course. Il termine troisième à près de deux longueurs devant Gold Trip et Raabihah, qui finit bien.

La favorite Enable (Nathaniel), qui tentait de remporter le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe pour la troisième fois -exploit toujours inédit-, n’a pu terminer que sixième, sans sembler très à l’aise pendant le parcours. Elle a de plus été légèrement gênée au moment de l’emballage final par un mouvement collectif parti de la corde vers l’extérieur.

Une enquête a d’ailleurs été déclenchée par les commissaires mais elle n’a pas conduit à une modification de l’arrivée.

Sottsass a été acheté yearling 340 000 € aux ventes à Deauville. Son frère par Dubawi vient d'être adjugé 2,5m€ aux ventes Arqana de Deauville. En effte, leur mère Starlet's Sister (Galileo), a aussi donné Sistercharlie, multiple gagnante au haut niveau aux États-Unis pour Peter Brant après avoir notamment fini deuxième du Prix de Diane Longines (Gr1) en France.

Bon vainqueur à 2 ans à Clairefontaine, Sottsass avait, pour sa part, fait forte impression lors de son succès par six longueurs du Prix de Suresnes (L) pour sa deuxième sortie de la saison et avait confirmé sa qualité en un éclair de classe dans le QIPCO prix du Jockey Club (Gr1), battant à cette occasion le record de la course et de la piste.

Gagnant pour sa rentrée à l'automne 2019 du Prix Niel (Gr3) à ParisLongchamp, il avait placé ce jour-là une accélération qui avait montré qu’il pouvait s’adapter au parcours des 2 400 mètres, ce qu’il a confirmé en prenant la troisième place du Qatar Prix de l’Arc de Triomphe (Gr1). Quatrième du Prix d’Harcourt (Gr2) pour sa rentrée cette année, a confirmé en s'imposant dans le Prix Ganay (Gr1) en juin à Chantilly. Deuxième cet été à Deauville en rendant 3 kilos à Skalleti -vainqueur samedi d'une deuxième Qatar Prix Dollar (Gr2) à ParisLongchamp-, il a pris la quatrième place ensuite des Irish Champion Stakes (Gr1).


Les réactions

  • Jean-Claude Rouget (entraîneur de Sottsass, 1er) : 

« Plus la course approchait et plus j’étais confiant. Avec l’armada d’Aidan O’Brien, j’avais peur d’une course un peu bizarre mais mon cheval était dans une condition optimale. Pour le sport, j’aurais quand même préféré que les O’Brien soient là. Vous savez, je suis quelqu’un de très "sport" et je pense bien à lui aujourd’hui. Sotssass avait un bon numéro de corde, un superbe parcours. J’avais dit à Cristian Demuro d’attendre car l’année dernière, il était venu un peu tôt à l’entrée de la ligne droite et là, il a démarré au bon moment. Je suis content pour le cheval mais aussi pour Peter Brant. L’année a été difficile pour tout le monde et pour Sottsass en particulier. Ce n’est jamais facile de gagner une course comme celle-là. Enable n’est pas vraiment venue et concernant Raabibah (5e, également entraînée par Jean-Claude Rouget), je ne trouve pas qu’elle n’a pas eu un très bon parcours. Pourtant elle avait un très bon numéro  de corde et elle s’est retrouvée au milieu. Malgré tout, elle termine bien. »

  • Cristian Demuro (jockey de Sottsass, 1er)

« Si on m’avait dit que je gagnerais l’Arc ! Pourtant, je sentais que c’était ma journée, je ne savais pas pourquoi ! Depuis mardi, Sottsass est réveillé, nous l’avions vu le matin. J’ai voulu être là rapidement car je ne voulais pas subir le rythme peu soutenu. J’ai galopé derrière Persian King puis j’ai décalé Sottsass. C’est vraiment un champion. »

  • Michel Zerolo (représentant de Peter Brant, propriétaire de Sottsass, 1er)

« Peter Brant est fou de joie ! Malheureusement, il n’a pas pu être là à cause du Covid. Il est resté aux États-Unis. C’est un beau cheval avec une très belle origine. Quand nous l’avons acheté, c’était un vrai coup de cœur ! Le propriétaire et l’entraîneur décideront si nous courons la Breeders’ Cup. »

  • Henri Bozo (éleveur de Sottsass, 1er) :  

« C'est le rêve d'une vie, c'est la rêve de ma vie. C'est la récompense d'une vie de travail. Je suis fier et heureux pour tous ceux qui suivent ce cheval, qui travaillent au haras, qui nous achètent des chevaux, qui nous font confiance... C'est un sentiment hors du commun. C'est une grande émotion. Je suis aussi heureux qu’ému. Cela donne du moral pour travailler et investir. Peter Brant est un grand sportsman. Il consacre des moyens colossaux à la compétition de haut niveau. Sotssass a gagné le Jockey Club sur 2.100 mètres et ce fut une décision formidable que de changer la distance de ce classique. On le voit avec la qualité des étalons qui en sortent et en piste aussi. »

  • Franci-Henri Graffard (entraîneur d’In Swoop, 2e)

« Je suis à la fois très content d'être deuxième de l'Arc et déçu d'être battu de peu. Le cheval a bien voyagé, il a eu un parcours parfait derrière le gagnant. Le passage s'est ouvert, il a accéléré très fort. Comme la dernière fois, il a couvert les 200 derniers mètres à une vitesse impressionnante. Il est venu tellement fort ! C'est un super cheval, qui progresse de course en course. Il a fait une saison magnifique et nous sommes ravis de sa performance. Nous avons toujours su qu'il serait meilleur à 4ans, donc c'est de très bon augure. Cela fait plaisir, après tout le travail du matin qui a été effectué. Je suis fier de mon cheval. Il était encore un peu rond aujourd'hui, mais c'est sa nature : il est toujours comme ça, il a du coffre. C'est un cheval attachant. C'est super d'être compétitif dans la meilleure course du monde, et je suis ravi pour les propriétaires ! »

  • Lisa-Jane Graffard (représentante en France de Godolphin, copropriétaire de Persian King, 3e)

« Nous sommes très fiers de Persian King. Il a vraiment fait une belle course. C'est un cheval qui nous aura apporté beaucoup de bonheur. Aujourd'hui, il a tout donné. Bravo à monsieur Fabre qui a fait un travail exceptionnel avec le cheval. C'est très bien également qu'il ait prouvé sa classe sur le mile et sur 2.400m pour sa future carrière d'étalon. »

  • Nicolas de Chambure (propriétaire du Haras d’Etreham, où Persian King, 3e, va faire la monte l’année prochaine) :

« Nous sommes très contents de la performance de Persian King. Son courage m'impressionne pour le faire quasiment de bout en bout. Il n'a jamais baissé de pied. C'est un trait de caractère qu'on aime chez un futur étalon. Il termine sa carrière de course sur une très belle note. Courir un cheval avec de telles performances sur le mile sur 2.400 mètres dans ce terrain, c'était un beau challenge et beaucoup de gens l'ont souligné positivement. Il faut souligner la qualité de mise au point de l'entraîneur car c'est tout un art que d'apprendre à un cheval de changer de rythme de course en l'espace d'un mois. »

  • Fabrice Chappet (entraîneur de Gold Trip, 4e)

« Le cheval court magnifiquement bien. La ligne du Grand Prix de Paris confirme. Dans ce terrain, les 2.400 mètres sont un peu le bout du monde. Il a toute son année de 4 ans devant lui. Il peut faire 2.400 mètres, mais sera mieux en bon terrain. »