Les enseignements du tracking ce week-end

29 avril 2024

Ganay 24 Haya Zark

Photo Prix Ganay scoopdyga.com

 

Dimanche à ParisLongchamp : le souffle de Haya Zark

Au lendemain des principaux rendez-vous du week-end des programmes de galop, avec au moins un Groupe 1 au programme, nous vous proposons de revenir sur les enseignements fournis par le tracking.

La victoire de Haya Zark dans le Prix Ganay (Gr1), première épreuve de ce niveau de la saison en Europe, est particulièrement riche de ce point de vue, car le succès de l’élève d’Odette Fau n’a pas été acquis d’une façon tout à fait académique.

En effet, le cheval a constamment galopé à proximité des chevaux de tête et il n’a pris l’avantage que dans les derniers trois cents mètres. Or en règle générale, c’est dans la portion précédente, des 400 aux 200 mètres, que les chevaux vont le plus vite. C’est vrai ici aussi, mais ce n’est pas à ce moment-là que le lauréat a gagné sa course. Il a bouclé cette avant-dernière section en 11’’51, soit bien moins rapidement que le 3e Feed the Flame (11’’09) et même qu’Al Riffa (11’23’’), qui a craqué tout à la fin pour sa rentrée. C’est juste avant, lorsqu’il a accéléré davantage que les chevaux à proximité de lui, qu’il a sans doute vaincu Zarir. Des 600 aux 400 mètres, le gagnant est allé 13 centièmes plus vite que la tête de la course, et que Zarir, qui avait refait du terrain sur lui dans la portion précédente. Comme Haya Zark a encore maintenu son effort dans l’avant-dernière section (11’’51 contre 11’’58 pour Zarir), il s’est mis hors de portée de son plus dangereux rival, qui a fini plus fort encore que Feed the Flame, venu de plus loin, mais trop tard pour rattraper le retard que, en allant au bout de lui-même, Haya Zark venait de lui mettre. En se maintenant si longtemps si près du meilleur temps de la course, le pensionnaire d’Adrien Fouassier a simplement tenu plus longtemps que les autres.

Le temps global, sur un terrain à 4.1, est de 23 centièmes meilleur que celui d’Irésine l’an dernier, sur une piste à 3.9. Les cinq premiers, qui terminent dans un mouchoir, sont allés plus vite que le vainqueur de l’édition précédente. Mais à 2’13’’16, on est en net retrait des meilleurs temps récents de la course.

Dans le Prix de Barbeville (Gr3), sur 3 000 mètres, Sevenna’s Knight est le seul principal protagoniste à être descendu sous les 12’’ avec un chrono de 11’’85 des 400 aux 200 mètres. Ses 36’’38 des derniers 600 mètres sont aussi les meilleurs, une seconde plus vite que la 2e Shembala, rentrante, qui lui a concédé 6/10èmes du la dernière portion. Sunfast a réalisé le 2e meilleur chrono sur les 400 derniers mètres, en passant de la 8e à la 4e place en 24’’53. Sevenna’s Knight, décidément impressionnant, a fait afficher 24’’07.

Sur les 2 000 mètres du Prix Allez France Longines (Gr3), American Sonja a bouclé les 600 derniers mètres en 34’’95 contre 34’’69 pour la 2e, Pensée du Jour, mais elle avait fait la différence bien avant. Cinquième, Quisisana a fait afficher la meilleure prtion du parcours à 11’16 des 400 aux 200 mètres, seulement pour passer de la 7e à la 5e place, mais elle a demandé souffler pour finir, trois semaines après une rentrée de dix mois.

Le Prix Corrida (Gr2), dans trois autres semaines sur cette piste mais sur 2 100 mètres, sera décidément intéressant, même si American Sonja n’est pas engagée.

 

Samedi à Auteuil : Un Amadou plus convaincant qu’il n’y paraît

Troisième du Prix Amadou (Gr2), course de 4ans sur les haies disputée sur 3 900 mètres, King Conti n’a pas fait les choses comme les autres. En tête pour aborder la dernière ligne droite, il a finalement été devancé par Kibboutz et Bon Garçon. Il est certes allé plus lentement pour finir que ses deux adversaires, mais il a la particularité d’avoir été plus vite sur le plat qu’entre les deux derniers obstacles. Autrement dit, il lui restait quelque chose. Le Prix Alain du Breil (Gr1), le championnat de la catégorie, est également disputé sur 3 900 mètres, mais King Conti aura peut-être besoin de plus encore pour donner le meilleur de lui-même. Il fait aussi plus de foulées que ses adversaires dans la phase finale.

Cette fois, pourtant, c’est clairement Kibboutz qui a dominé avec une réduction kilométrique de 1’14’’77 qui est la plus lente depuis l’édition 2016, remportée par Device. Le dernier kilomètre a été bouclé en 1’13’’59 par le gagnant, et 1’13’’37 par le 2e Bon Garçon, qui aurait sans doute lutté avec Kingland dans le Prix de Pépinvast (Gr3) s’il n’était tombé à l’avant-dernière haie. Ce jour-là, sur une piste pourtant plus lourde que celles du d’Indy et du Virelan remporté par King Conti devant Kibboutz (5.6 contre 4.7 pour les deux autres), Kingland avait bouclé le parcours des 3 600 mètres, comme les deux autres épreuves comparées, sur une réduction kilométrique de 1’14’’26 contre des chronos autour de 1’17’’ pour les deux précédentes…

Trois doublés Amadou-Alain du Breil ont été réussis ces cinq dernières années, et Losange Bleu n’a été battu que par Gala Marceau, venue d’Irlande.

Vainqueur du Prix Ingré, ultime Grand Steeple-Chase Masters avant le grand jour, Toscana du Berlais a fait afficher une réduction de 1’21’’55 (terrain à 4.1), moins bonne que celles de Juntos Ganamos (1’20’’30, 4.7) dans le Troytown et Youtwo Glass (1’20’’52, 5.6) dans le Murat. C’est l’Ingré le plus lent depuis 2014, gagné par Storm of Saintly, qui s’en est allé remporter le Grand Steeple dans la foulée. Autant dire que cette donnée seule n’indique pas grand-chose.