13 juillet 2021
Photo scoopdyga.com
Juin, Saint-Cloud*
Prix de Malleret
Groupe 2, femelles de 3 ans, 2 400 mètres, 130 000 €
Créé en 1907
Record de la course : 2’28’’0, par Wemyss Bight (1993) puis Another Dancer (1998), à ParisLongchamp. Le meilleur temps à Saint-Cloud (depuis 2001) est celui de Testostérone en 2011 : 2’28’’6.
Tenante du titre : Vaucelles (f3, FRA par Le Havre et Vaunoise, par Teofilo), appartenant à Gérard Augustin-Normand, Élevée par Franklin Finance, entraînée par Pascal Bary, montée par Christophe Soumillon.
En 2021, le Prix de Malleret sera disputé pour la 110ème fois.
L'édition 2020
Mardi 14 juillet 2020. - Le prix de Malleret (Gr2), course de pouliches de 3 ans disputée sur 2 400 mètres, a été le théâtre d’une très belle fin de course. Au poteau, Vaucelles (Le Havre), représentante de Gérard Augustin-Normand, est parvenue in extremis à prendre près d’une longueur à l’anglaise Oriental Mystique (Kingman), qui avait brutalement accéléré à l’entrée de la ligne droite après avoir attendu en cinquième et dernière position.
En retrait, Mozzarella (Power) a réussi à prendre la troisième place à la favorite Bonne Idée (Frankel), qui n’a pas réussi à accélérer.
Entraînée à Chantilly, élevée par son propriétaire, Vaucelles a bien gagné pour ses débuts fin mai à Deauville sur 2 000 mètres, lorsqu’elle battait une pouliche qui a déçu depuis. Pour sa part, elle a en revanche terminé quatrième aussitôt après du Saxon Warrior Coolmore prix Saint-Alary (Gr1), en donnant l’impression de ne pas encore maîtriser ses aptitudes. Pour ses débuts sur 2 400 mètres, elle a pu s’exprimer pleinement et boucler les 2 400 mètres 1,5 seconde plus vite que les mâles du prix du Lys.
Vaucelles est le deuxième produit de Vaunoise (Teofilo), gagnante de quatre courses et mère aussi de l’inédite Campagnolles (Le Havre), vendue 7 000 € aux ventes d’élevage Arqana en décembre dernier.
Un 2ans par Le Havre est à l’entraînement chez Jérôme Reynier et une pouliche par Caravaggio est née en 2019.
Historique
C’est en 1907 que le Prix de Malleret, jusqu’alors disputé sur 1 600 mètres et ouvert aux mâles et femelles de 3 ans, fut réservé aux seules pouliches en guise d’épreuve de consolation du Prix de Diane. Programmé à Longchamp, il était couru une dizaine de jours après le Prix de Diane et sur une distance voisine, 2 000 mètres. Ainsi en 1907, La Belle II, Anémone II et Ad Gloriam, classées 3ème, 4ème et 5ème du Prix de Diane, se présentèrent dans ce Prix de Malleret « nouvelle formule » et y occupent les premières places d’honneur (mais en sens inverse), devancées toutefois par une nouvelle venue, Aux Armes qui deviendra la mère de la lauréate du Prix de Diane de 1914, Alerte VI.
Hormis une exception (1 950 mètres en 1970), la distance n’a pas changé pendant huit décennies. C’est seulement en 1987 qu’elle a été portée à 2 400 mètres, sa distance actuelle. Longchamp fut longtemps le théâtre exclusif du Prix de Malleret, seulement transféré à Maisons-Laffitte en 1943 et 1944 du fait de la guerre. Depuis 2001, cependant, le Prix de Malleret a émigré à Saint-Cloud pour renforcer le programme de la journée du Grand Prix.
(*) en 2020, la course s'est déroulée à ParisLongchamp en raison des changements dans le programme consécutifs à la crise sanitaire.
Malleret
Malleret est un domaine – bénéficiant d’un climat doux, presque toujours égal – situé dans le Médoc où son propriétaire Paul Clossmann créa un élevage de pur-sang vers 1875 ainsi qu’une piste d’entraînement. A quatre reprises, ses couleurs (casaque cerclée orange et violet, toque noire) furent victorieuses dans le Derby du Midi (principale course pour 3ans, disputée à Bordeaux) grâce à Le Mormon (1877), Arnold (1880), Chapeau Rouge (1887) et Saint-Hubert (1888). A la mort de Paul Clossmann, le domaine revint à sa sœur la marquise d’Escayrac qui le laissa à sa fille la marquise du Vivier. Son époux, Philippe du Vivier de Fay-Solignac, développa l’élevage à Malleret dont il vendait les produits yearlings. Parmi eux se distinguèrent Verte Allure (Grand Steeple-Chase de Dieppe 1928), Tape à l’Œil (Grand Prix du Printemps à Saint-Cloud, 1928), Rais de Cœur (Prix Georges Trabaud à Marseille, 1928) et Pontet Canet (Prix Jacques Le Marois à Deauville, 1930). Au décès de Philippe du Vivier, sa veuve continua l’élevage peu de temps puis loua le haras en 1936 à Paul et René Duboscq, auxquels s’associa son fils le marquis Renaud du Vivier. C’est ainsi que furent élevés à Malleret La Sorellina (Prix de Diane et Prix de l’Arc de Triomphe 1953) et son demi-frère Silnet (deuxième de ce même Arc de Triomphe). Après la dissolution de l’association survenue en 1963, le marquis du Vivier poursuivit seul l’élevage à Malleret où il fit naître La Lagune (Oaks 1968) vendue yearling, et La Manille qui, sous ses propres couleurs, effectua une bonne campagne en 1971, s’adjugeant le Prix Messaline et se plaçant 2ème des Prix Pénélope et de Pomone et 3ème des Oaks. A la mort en 1985 du marquis du Vivier, Malleret fut repris par son neveu Bertrand du Vivier. Mais au décès de celui-ci, le domaine fut vendu par son fils Alain à un tiers qui abandonna l’élevage du pur-sang.
Creuset de poulinières
De nombreuses poulinières exceptionnelles, et des pouliches de premier plan sur les pistes, sont au palmarès du Prix de Malleret. Parmi elles : en 1920 Lasarte (mère de Thor, Jockey Club), en 1921 Ad Gloriam II (grand-mère de Le Pacha), en 1926 Carissima (mère de l’illustre Pharis), en 1929 Calandria (Prix Royal Oak, Prix Vermeille), en 1935 Samos (Arc de Triomphe), en 1937 Barberybush (grand-mère de Right Royal), en 1944 La Belle du Canet (Prix Vermeille), en 1947 Madelon (3ème Arc de Triomphe), en 1955 Picounda (3ème Arc de Triomphe), en 1957 Denisy (2ème Arc de Triomphe), en 1969 Glaneuse (mère de Gold River), en 1972 Licata (mère d’Acamas et d’Akiyda), en 1973 Virunga (mère de Vin de France, grand-mère de Victoire Bleue), en 1975 Infra Green (Prix Ganay), en 1989 Young Mother (Prix Vermeille), en 1990 Miss Alleged (Breeders’ Cup Turf), en 1991 Magic Night (Prix Vermeille), en 1993 Wemyss Bight (Irish Oaks), en 1999 Sage et Jolie (mère de Sageburg), en 2002 Pearly Shells (Prix Vermeille). On relève aussi Lune d’Or, la mère d’un des candidats japonais pour l’Arc 2019, Fièrement. Royal Highness a remporté cette épreuve avant de donner l’étalon Free Port Lux. Légèreté, la mère du bon Pilote, est aussi au palmarès, comme la mère de la bonne Mot Juste, Time On.
Propriétaires
- Marcel Boussac (6 victoires) : Lasarte (1920), Carissima (1926), Bellecour (1927), Argolide (1938), Damaka (1951) et Licata (1972).
- Khalid Abdullah (5 victoires) : Wemyss Bight (1993), Bonash (1994), Privity (1995), High Praise (2003) et Treat Gently (2008).
- Aga Khan IV (4 victoires) : Kozana (1985), Shamadara (1996), Ashalanda (2009), Dolniya (2014).
- Edouard Martinez de Hoz (4 victoires) : Lucide (1925), Calandria (1929), Merveille (1930) et Fair Dolly (1948).
Entraîneurs
- André Fabre (9 victoires) : Zoumorrod (1987), Wemyss Bight (1993), Bonash (1994), Sage et Jolie (1995), Diamilina (2001), Légèreté (2007), Treat Gently (2008), Strathspey (2017) et Waldlied (2018)
- Frank Carter (6 victoires) : Allamanda (1911), Lucide (1925), Calandria (1929), Merveille (1930), Samos (1935) et Barberybush (1937).
- Pascal Bary (5 victoires): Miss Alleged (1990), Privity (1995), Royal Highness (2005), Testostérone (2011), Vaucelles (2020).
- François Boutin (4 victoires) : Antrona (1976), Calderina (1978), Grease (1982) et Trishyde (1992).
- Christiane Head (4 victoires): Reine Mathilde (1984), Animatrice (1988), Silver Fun (1997) et America (2000).
- Alain de Royer-Dupré (4 victoires) : Kozana (1985), Shamadara (1996), Ashalanda (2009) et Dolniya (2014).
Jockeys
- Charles-Henri Semblat (7 victoires) : Edera (1923), Lucide (1925), Carissima (1926), Calandria (1929), Merveille (1930), Nantua (1931) et Samos (1935).
- Olivier Peslier (5 victoires) : Privity (1995), Sage et Jolie (1995), Diamilina (2001), Time On (2006) et Légèreté (2007).
- Yves Saint-Martin (4 victoires) : Mirna (1964), Virunga (1973), Leandra (1981) et Kozana (1985).