Historique du Moulin de Longchamp : Ultime sommet sur le mile

4 septembre 2021

Historique du Moulin de Longchamp : Ultime sommet sur le mile

Photo scoopdyga.com

Septembre, ParisLongchamp

PRIX DU MOULIN DE LONGCHAMP


Groupe 1 – 3ans et au-dessus, 1 600m, 450.000 €

Créé en 1957

Tenant du titre : Persian King (m4, IRE par Kingman et Pretty Please, par Dylan Thomas), appartenant à Ballymore & Godolphin, élevé par Dayton, entraîné par André Fabre, monté par Pierre-Charles Boudot.

Temps-record : 1’35’’2, Sendawar (1999)

La course de déroule en 2023 pour la 67ème fois.

L'édition 2022

Dimanche 6 septembre 2020, ParisLongchamp. – Un scénario inattendu a débouché sur une éclatante victoire de Persian King (Kingman) à l’arrivée du Prix du Moulin de Longchamp (Gr1), pour le retour du lauréat sur la distance de sa Poule d’Essai des Poulains (Gr1). Âgé de 4 ans, le pensionnaire d’André Fabre apporte ainsi une septième victoire dans la course à son entraîneur, et celle-ci figurera sans doute pari les plus relevées du palmarès de l’épreuve.

Le scénario a cependant pu dérouter car dès le départ de cette épreuve disputée par six concurrents -trois de 3ans face à leurs trois aînés-, le tenant du titre Circus Maximus (Galileo) a profité de son numéro 1 dans les stalles pour prendre la poudre d’escampette, marqué « à la culotte » par Persian King, qu’il venait de devancer de trois longueurs à l’arrivée du Prix du Haras de Fresnay-le-Buffard Jacques Le Marois (Gr1) à Deauville. Le 3ans irlandais Siskin (First Defence) a mené le reste du peloton dans leur lointain sillage, à environ trois longueurs, et comme Persian King a démarré de bonne heure dans la dernière ligne droite, ses poursuivants ont vite accumulé un gros retard. Pinatubo (Shamardal), jusqu’alors tenu au dernier rang, s’est alors lancé à la poursuite des premiers mais malgré une fin de course magnifique, il a dû se contenter de la deuxième place à près de deux longueurs, Circus Maximus restant troisième à six longueurs.

Entraîné à Chantilly par André Fabre, élevé par la famille Wildenstein, qui en a vendu une partie en cours de carrière à l’écurie Godolphin, Persian King a été considéré comme un des 2ans les plus prometteurs d’Europe après avoir gagné un Groupe 2 à Newmarket. Il a effectivement remporté à 3 ans le Prix de Fontainebleau (Gr3) puis l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1) dans la foulée. Deuxième de Sottsass sur les 2 100 mètres du Prix du Jockey Club (Gr1), il n’a pas recouru pendant un an. Plutôt décevant pour sa rentrée cette année, puisqu’il a été battu dans le Prix de Montretout (L) sur 1 600 mètres, il s’était racheté dans le Prix du Muguet (Gr2), et avait confirmé dans le Prix d’Ispahan (Gr1) avant de courir en demi-teinte dans le Prix du Haras de Fresnay-le-Buffard Jacques Le Marois (Gr1).

Cliquer ici pour obtenir les temps fractionnés de la course.

 

Historique

Disputé quatre semaines après le Prix du Haras de Fresnay-le-Buffard Jacques le Marois de Deauville, le Prix du Moulin de Longchamp est l’occasion d’une revanche puisqu’il s’adresse aux mêmes chevaux de 3 ans et plus sur la distance de 1 600 mètres, mais pas en ligne droite cette fois ! À ce titre, c’est un championnat à part entière. C’est même une finale car en France, c’est le dernier rendez-vous de Groupe 1 de la saison pour ces générations et sur cette distance en France.

Créé en 1957, ce prix est couru sur la grande piste depuis 1987. La course s'est déroulée à Chantilly en 2016 et en 2017 pendant les travaux à Longchamp.

C'est à l'occasion du centenaire de l'hippodrome de Longchamp, ouvert en 1857, que la Société d'Encouragement créa deux épreuves importantes pour rehausser le prestige de la journée du Prix de l'Arc de Triomphe. Il s'agit du Prix de l'Abbaye de Longchamp et le Prix du Moulin de Longchamp. Si la première épreuve est toujours au programme de la réunion de l'Arc, le Prix du Moulin a subi deux changements. De 1974 à 1979, il a été avancé d'une semaine pour devenir l'épreuve principale du dernier dimanche de septembre. Et en 1980, il a été transféré au premier dimanche de septembre dans le cadre du réaménagement du calendrier européen des épreuves sur 1.600 mètres. Pour éviter la concurrence entre les Sussex Stakes et le Prix Jacques Le Marois d'une part, le Prix du Moulin de Longchamp et les Queen Elizabeth II Stakes d'autre part, il fut décidé de reculer le Jacques Le Marois à la mi-août et d'inscrire le Prix du Moulin au premier dimanche de septembre à la place du Prix du Rond Point. Ainsi un même cheval pourrait (raisonnablement) gagner les quatre courses. Le XXème siècle ne verra pas la réalisation d'un tel exploit. Toutefois le Prix du Moulin prend place depuis 2011 lors du second dimanche de septembre au cours de la prestigieuse réunion rassemblant à Longchamp le Prix Vermeille et quatre autres courses de groupe dont les préparatoire au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe, dans le cadre de la réunion dite des Arc Trials.

Le Moulin de Longchamp

Le moulin de l'hippodrome de Longchamp est aussi connu sous le nom de Moulin de Rouvray. Il fut construit en 1312 au sein de l'abbaye de Longchamp, fondée en 1255 par Isabelle de France, fille du roi Louis VIII et sœur de Saint-Louis. Ce moulin sur pivot tournait pour moudre le grain de la communauté. En 1792, les religieuses furent expulsées et les bâtiments vendus. L'abbaye fut détruite en 1795 mais le moulin fut conservé. Il resta en activité jusqu'en 1809, servant à pomper l'eau du lac inférieur pour l'amener au lac supérieur. Au XIXe siècle le moulin-pivot est remplacé par un moulin-tour en pierre. Sa nouvelle mission : servir de décor à l'hippodrome de Longchamp, inauguré en 1857. Le Moulin de Longchamp est vide, il ne se visite donc pas de l'intérieur mais est visible depuis la route de Suresnes et la route des Tribunes. Il est entouré d'un enclos qui n'en permet pas l'approche directe.

Le moulin, tel qu'on peut le voir aujourd'hui dans l'enceinte de l'hippodrome, fit partie d'un monastère - situé face au bac de Suresnes - dont le roi Saint-Louis posa la première pierre le 12 juin 1256. Ce moulin fut démoli avec l'abbaye lorsque les religieuses furent expulsées par la Révolution. Il fut reconstruit sur son soubassement lors des travaux d'aménagement de l'hippodrome en 1856. Il perdit une aile et sa toiture lors du bombardement du 4 avril 1943 mais fut remis en état en 1949. Ses ailes ont beaucoup souffert pendant les deux années du chantier de parisLongchamp, de 2015 à 2018. Elles ont été retirées par la Mairie de Paris, responsable du moulin, peu de temps avant l'inauguration du nouveau site et seront remontées dès qu'elles auront été remises en état.

Partenariat

C'est en 1986 que le Prix du Moulin de Longchamp trouva un premier parrain, en l'occurrence l'Ecurie Fustok. Après trois années de partenariat, il y eut une vacance en 1989 puis le relais fut pris en 1990 par « The Emirates » (EAU, Emirats Arabes Unis) qui unirent jusqu'en 2000 leur nom à la course. En 2002, se présente un nouveau parrain, NETJETS, une compagnie d'aviation américaine spécialisée dans la vente de l'utilisation d'avion privé en copropriété. De 2007 à 2018, la course a été parrainée par le Qatar, ce qui a permis d’élever l’allocation de 300 000 à 400 000 euros, puis à 450.000 € en 2010. L'allocation a été réduite en 2020 dan sle cadre de la baisse générale et exceptionnelle des encouragements suite à l'épidémie de Covid-19.

Les femelles

Elles jouent un rôle très important dans cette course. Non seulement elles remportèrent les trois premières éditions, mais elles totalisent (sur soixante-trois ans) 22 victoires, 18 réalisées par des 3 ans, et quatre par des 4 ans. Ce pourcentage de victoires (35 %) est très supérieur à celui (28,25 %) qu'elles ont obtenu dans le Prix Jacques Le Marois sur près de cent ans. Parmi les gagnantes du Moulin, on relève des noms célèbres, tels ceux de Rose Royale (1957), Ginetta (1959), Hula Dancer (1963), Pola Bella (1968), Sanedtki (1978), Luth Enchantée (1983), Miesque (1987), Ridgewood Pearl (1995) ), Nebraska Tornado (2003), Grey Lilas (2004), Darjina (2007), Goldikova (2008), Moonlight Cloud (2011), etc.

Marois et Moulin

Durant leurs 63 années de vie commune les Prix Jacques Le Marois et du Moulin de Longchamp ont eu le même vainqueur à 11 reprises. Ce furent Hula Dancer (1963), Gravelines (1976), Irish River (1979), North Jet (1981), Luth Enchantée (1983), Miesque (1987), Polish Precedent (1989), Priolo (1990-1991), Spinning World (1997), Librettist (2006) et Ribchester (2016-2017). Ce doublé fut réalisé à 3 ans sauf par Gravelines, North Jet, Spinning World et Librettist (2006) à 4 ans et par Priolo et Ribchester, lauréats à Deauville à 3 ans et dans le Moulin à 4 ans.

Les visiteurs

Dès sa deuxième édition, le Prix du Moulin fut l'objet de la convoitise d'un visiteur, l'allemand Orsini dont l'assaut fut toutefois repoussé d'une demi-longueur par la pouliche Lilya. C'est en 1962 qu'on enregistre la première des 20 victoires que les visiteurs vont obtenir. Il s'agit de l'anglais Romulus suivi de peu par l'irlandais Red Slipper (1965). Les étrangers prennent goût au Moulin ce qui leur vaut quatre victoires en cinq ans avec Habitat (1969), Gold Rod (1970), Sallust (1972) et Sparkler (1973). Après une décennie de répit, les offensives des visiteurs se font pressantes et vont se révéler victorieuses dans une proportion d'une sur deux de 1985 à 2016 grâce à Roussillon (1985), Sonic Lady (1986), Distant Relative (1990), All at Sea (1992), Ridgewood Pearl (1995), Desert Prince (1998), Indian Lodge (2000), Slickly (2001), Rock of Gibraltar (2002), Starcraft (2005), Librettist (2006), Aqlaam (2009), Excelebration (2011), Ribchester (2017) et Circus Maximus (2019).

 

Propriétaires

  • Aga Khan (7 victoires) : Rose Royale (1957), Ginetta (1959)Silver Shark (1966), Ashkalani (1996), Sendawar (1999) et Ervedya (2015).
  • Famille Niarchos (6 victoires) : Miesque (1987), Kingmambo (1993), Mendez (1984), Spinning World (1997) et Maxios (2013), puis Circus Maximus (2019) associée à Smith, Tabor & Magnier.
  • Mohammed Al Maktoum & Godolphin: (5 victoires) : Sonic Lady (1986), Soviet Star (1988), Polish Precedent (1989), Librettist (2006), Persian KIng (2020).
  • Daniel Wildenstein (4 victoires): Faraway Son (1971), Mount Hagen (1974), Gravelines (1976), Persian King (2020).
  • Serge Fradkoff (3 victoires) : Sanedtki (1978), Kilijaro (1980) et North Jet (1981).
  • Khalid Abdullah (3 victoires) : Roussillon (1985) , All At Sea (1992) et Nebraska Tornado (2003).


Entraîneurs

  • André Fabre (8 victoires) : Soviet Star (1988), Polish Precedent (1989), Ski Paradise (1994), Nebraska Tornado (2003), Grey Lilas (2004), Vadamos (2016), Librettist (2006), Ribchester (2017), Persian King (2020).
  • François Boutin (5 victoires) : Delmora (1975), Mendez (1984), Miesque (1987), Priolo (1991), Kingmambo (1993).
  • François Mathet (4 victoires) : Lilya (1958), Mirna (1964), Silver Shark (1966) et Pola Bella (1968).


Jockeys

  • Cash Asmussen (6 victoires) : Mendez (1984), Soviet Star (1988), Polish Precedent (1989), Kingmambo (1993), Spinning World (1997) et Indian Lodge (2000).
  • Yves Saint-Martin (4 victoires) : Silver Shark (1966), Pola Bella (1968), Faraway Son (1971) et Gravelines (1976).
  • Lester Piggott (3 victoires) : Habitat (1969), Gold Rod (1966) et Sparkler (1973).
  • Maurice Philipperon (3 victoires): Pharly (1977), Irish River (1979) et Luth Enchantée (1983).
  • Freddy Head (3 victoires) : Kilijaro (1980), North Jet (1981) et Miesque (1987).
  • Gérald Mossé (3 victoires) : Priolo (1991), Ashkalani (1996) et Sendawar (1999).
  • Olivier Peslier (3 victoires) : Desert Prince (1998), Goldikova (2008), Recoletos (2018).