Diane Longines : Joan of Arc, sacrée pouliche !

20 juin 2021

diane 21

Photo scoopdyga.com

Dimanche 20 juin 2021, Hippodrome de Chantilly (Oise). - Cinq semaines après le triomphe de St Mark’s Basilica dans l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1) et deux semaines après avoir remporté le Qatar Prix du Jockey Club avec le même poulain, le duo exceptionnel formé par l’entraîneur irlandais Aidan O’Brien et le jockey basque Ioritz Mendizabal a de nouveau frappé dans le Prix de Diane Longines (Gr1) avec Joan of Arc (Galileo). Vite en tête aux côtés de l’animatrice Sibila Spain (Frankel), venue imprimer un train modéré à la course malgré son numéro 15 dans les stalles, la pouliche a atardé à se relancer dans la phase finale mais elle a fait nettement la différence aux 200 mètres et pu ainsi garder l’avantage sur la favorite Philomène (Dubawi), qui a fini en trombe après avoir elle aussi tardé à trouver la bonne carburation. Cette dernière termine deuxième à ¾ de longueur de la gagnante, une courte tête devant Burgarita (Sea the Stars), qui n’a pas pris un bon départ, et une tenace Sibila Spain, qui avait judicieusement été supplémentée dans la course par le jeune entraîneur Christopher Head.

Rougir (Territories) termine bien à la cinquième place d’une course où se sont distinguées la plupart des favorites.

Les deux animatrices n’ont pas brulé les étapes. Sibila Spain a certes dû prononcer un premier effort pour aller en tête malgré son N°15 en dehors dans les stalles de départ, et prendre ainsi le relais de Joan of Arc. Cependant, les premiers 1 100 mètres de la course ont été bouclés par l’animatrice en 1’7’'4. On notera, pour ce que valent les comparaisons à quinze jours d’intervalle sur un terrain de 3.4 au lieu de 3.6 le jour du Derby français, que les poulains du Jockey Club ont parcouru cette portion de course sur le pied de 1’5’’. La pensionnaire de Christophe Head n’a donc pas eu à beaucoup s’employer pour se placer ainsi à l’avant-garde, tout comme Joan of Arc. Ainsi, les pouliches ont parcouru les derniers 600 mètres en plus de 35’’ pour prendre respectivement les première et quatrième places de la course.

En revanche, la deuxième Philomène, qui s’élançait de la stalle N°8, a dû passer dans les deux cents derniers mètres de la huitième à la deuxième place en 11’’54, cela après avoir fait afficher la portion de deux cents mètres la plus rapide du parcours (11’’25) des 400 aux 200 mètres ! Elle signe ainsi, en 34’’58, les derniers 600 mètres les plus vite du lot.

La portion la plus lente du parcours, entre les 800 et les 600 mètres, n’a pourtant pas été le théâtre de mouvements dans le peloton : dans le virage de la plaine qui mène à l’entrée de la dernière ligne droite, on n’ose pas encore « bouger » et risquer un démarrage qui, la montée ayant fait son office, pourrait épuiser sa monture prématurément.

Joan of Arc disputait sa sixième course, la première hors d’Irlande. Deuxième battue d’un nez pour ses débuts, l’an dernier à 2 ans sur la PSF de Dundalk, elle a gagné son maiden en début de saison sur 1 400 mètres au Curragh avant d’être bien battue dans une course préparatoire aux Mille Guinées. Elle a pris sa revanche dans une autre préparatoire à la version irlandaise du classique, dont elle a finalement pris la deuxième place à une courte tête de sa compagne d’écurie Empress Josephine, qui l’a battue sur le fil et a échoué depuis dans les Coronations Stakes à Royal Ascot.

Un mois plus tard, la voilà enfin au premier plan.

On fait difficilement mieux que le pedigree de Joan Of Arc. C’est une fille de Galileo et de You’resothrilling (Storm Cate), la mère du l’étalon de tête Gleneagles, lui aussi par Galileo. Sa deuxième mère est l’américaine Mariah’s Storm (Rahy), championne sur les pistes et héroïne d’un film (« Dreamer »), mais aussi mère du cheval de fer, exceptionnel étalon, que fut Giant’s Causeway.

 

Liens Youtube vers film caméra embarquée dans le Prix de Diane Longines (Jean Bernard Eyquem et Light Stars ; Olivier Peslier et Rumi) : ICI et ICI.

 

 

LES DÉCLARATIONS DES ENTOURAGES

Aidan O’Brien (entraîneur de Joan of Arc, 1re)

« Je suis ravi, d’autant plus qu’elle a été élevée à la maison par John et Susan Magnier. Bravo à toute l’équipe. Ioritz lui a donné un superbe parcours. C’est incroyable. On a essayé de remporter cette course à plusieurs reprises mais elle est très difficile à gagner. Ioritz Mendizabal est quelqu’un de très intelligent, un grand homme de cheval, et quand on a la chance de travailler avec lui, cela donne beaucoup de confiance. C’est un jockey de classe internationale.2.400 mètres ne sera pas un problème pour Joan of Arc selon Ioritz Mendizabal. Le Qatar Prix de l’Arc de Triomphe peut donc être une possibilité pour elle. Nous avons beaucoup de très bonnes 3ans cette année, c’est très excitant ! »

Hermine Bastide (représentante de Coolmore, propriétaire de Joan of Arc, 1re)

« C’est une victoire qui nous a beaucoup émus, mais nous ne sommes pas surpris car tout le monde a travaillé très dur pour cela. Remporter un classique, c’est toujours très émouvant, mais encore plus aujourd’hui car il s’agit du premier Prix de Diane Longines d’Aidan O’Brien. »

Pierre Gasnier (responsable d’élevage à Coolmore, éleveur de Joan of Arc, 1re)

« C’est la sœur de Gleneagles, et la cinquième gagnante de Groupe 1 [le plus haut niveau de courses] de sa mère, You’resothrilling : c’est remarquable ! Elle est, de plus, très bien nommée pour gagner en France ! »

Ioritz Mendizabal (jockey de Joan of Arc, 1re)

« Aidan O'Brien est mon père Noël ! Il m'a amené deux cracks, l'un chez les poulains, l'autre chez les pouliches : un grand merci à lui ! Il m'a juste dit « fais ci, fais ça », mais quand on a des chevaux bien relax et bien mis comme eux, c'est facile. Tout cela résulte d'un travail du matin qui est fait en amont. C'est magique pour moi de monter pour Aidan O’Brien et de vivre ça. C'est inimaginable ! J’imagine mes filles et ma mère crier devant la télévision... Dans le parcours, je l'ai bien préparée pour l'accélération finale. Je ne poussais pas, je l'accompagnais simplement. A 400 mètres du poteau, je n'étais pas sûr de gagner car Sibila Spain est une très bonne pouliche, mais Joan of Arc a réussi à aller la chercher. »

Lisa-Jane Graffard (représentante en France de Godolphin, propriétaire de Philomène, 2e)

« Nous sommes vraiment heureux de cette performance, cela nous rassure énormément. Elle a vraiment très bien terminé et c'était vraiment excitant. La gagnante est tenace. Je pense que Philomène est mieux sur cette distance [2.100 mètres] que sur les 1.600 mètres de la Poule d’Essai. Nous allons la rallonger car c'est une pouliche qui a beaucoup de tenue. Dans la Poule d’Essai, elle n'était pas prête à affronter un Groupe 1 sur 1.600 mètres même si elle a beaucoup de classe. Elle est issue d'une famille qui vieillit bien. Physiquement, je l'ai trouvée mieux aujourd'hui. Elle devrait encore progresser. Nous l'avons toujours adorée. Elle vient d'une superbe maison avec un super papier. Elle a beaucoup de choses pour elle et en plus elle est belle. Nous avons beaucoup de chance. »

Maxime Guyon (jockey de Burgarita, 3e)

« Pour une troisième course, c'est une magnifique performance. Ce n'est pas une pouliche qui est encore très endurcie. Elle court vraiment top aujourd’hui. »

Christopher Head (entraîneur de Sibila Spain, 4e)

« La stratégie de course était parfaite car la pouliche a vraiment eu une très belle course. Aujourd'hui, nous avons vraiment pu voir sa qualité au très haut niveau. C'est assurément une pouliche qui a les moyens d'évoluer. Elle est encore jeune, d'autant plus qu'elle n'a pas couru à 2 ans. Sibila Spain va progresser sur cette course. Il est évident que son numéro de corde n'était pas un cadeau et peut avoir joué en notre défaveur, notamment sur sa fin de course. Pour la suite de son programme, nous allons en discuter avec ses propriétaires. Nous voulons toujours gagner, mais sa quatrième place est tout de même excellente. »

Cédric Rossi (entraîneur de Rougir, 5e)

« On a vu aujourd'hui qu'elle faisait la distance. Dommage qu'il n'y ait pas eu plus de rythme. Son jockey m'a dit qu'il n'avait pas réussi à l'arrêter après la course ! C'est super, c'est une crack. Quand tout se passera vraiment bien, on en gagnera une belle. C'est une pouliche de caractère, une vraie dame. Elle peut aussi bien être calme qu'énervée. Elle a le mental d'une championne. Je ne sais pas ce que je vais faire avec elle... je vais lui faire un bisou, pour commencer ! »

Alan Cooper (manager de la famille Niarchos, propriétaire de Harajuku, 6e)

« Elle a très bien couru. À 200 mètres du but, on y a cru. Elle termine sixième mais n'est pas à plus d'une longueur et demie de la gagnante. Après sa victoire de Groupe 3, nous sommes donc très satisfaits de la voir à l'arrivée de ce classique. »

Nemone Routh (manager de Son Altesse l’Aga Khan, propriétaire de Khalidiya, 16e)

« La pouliche a beaucoup d'abattage et le déroulement de course ne l'a pas avantagée. Elle n'a pas encore suffisamment d'expérience et n'est pas assez maniable pour une telle course. »

Le basketteur Tony Parker était présent au Prix de Diane Longines

Parmi les 5000 personnes autorisées sur l’hippodrome de Chantilly à l’occasion de cette édition du Prix de Diane Longines, on comptait un invité de marque, l’ex basketteur Tony Parker, propriétaire de chevaux de course dont l’ambition est de remporter les plus grand Prix avec son écurie Infinity Nine Horses.