Comment réussir la reconversion d’un cheval de course ?
Vous vous êtes peut-être souvent demandé où finissaient les chevaux de course après leur carrière sportive. Connaissez-vous Wont Wait ? Il s’agit d’un hongre pur-sang réformé qui a remporté la médaille de bronze au CCI 4* (Concours complet international) de Pau en 2018 sous la selle de Clara Loiseau. Voilà un changement de vie réussi !
Il existe bel et bien de nouveaux horizons pour ces athlètes. En passant par une phase d’apprentissage, ils sont capables de beaucoup de choses et de pratiquer toutes les disciplines. Complet, obstacle, dressage, horse-ball… Très souvent aux côtés de cavaliers amateurs pour du loisir ou du sport. Mais le haut niveau s’intéresse aussi à eux.
Les propriétaires et entraîneurs ont à cœur de placer les équidés dont ils doivent se séparer dans la bonne famille. France Galop vous explique aujourd’hui comment réussir une reconversion de cheval de course.
Reconversion des chevaux de course : une deuxième vie pour les cracks ?
Le profil des chevaux réformés des courses
Des jeunes pur-sang polyvalents
Les galopeurs sont majoritairement de la race des pur-sang anglais, Formule 1 du monde des courses. Il existe aussi les AQPS (Autre Que Pur Sang), généralement des anglo-arabe ou selle français, qui ont des aptitudes particulières pour les épreuves d’obstacle.
Toutes sont des montures sensibles et vives en raison de leur influx naturel. Mais leur polyvalence et leur gentillesse en font d’excellents chevaux de selle pour leur famille d’adoption.
Les chevaux réformés sont assez jeunes. En effet, en fonction de leur croissance, ils débutent leur carrière sportive à partir de 2, 3 ou 4 ans. Celle-ci se termine à moins de 10 ans. Ils ont donc encore de belles années d’activité devant eux.
La fin de carrière des galopeurs
Plusieurs raisons justifient une fin de carrière sportive dans le monde des courses. Il y a d’abord les résultats en demi-teinte. Ce sont en général de jeunes qui n’ont, finalement, pas les capacités pour réussir. Ensuite, il y a les blessures et autres problèmes de santé qui sont incompatibles avec la compétition. Enfin, la « retraite » liée à l’âge. Puisque, comme nous le disions ci-dessus, il est rare de voir des chevaux de plus de 10 ans en piste.
La plupart des femelles entrent au haras pour la reproduction.
De nouveaux horizons après l’hippodrome
La fin de carrière des galopeurs ne signe pas forcément l’arrivée d’une retraite pure et simple. Ces jeunes athlètes de nature généreuse ont encore beaucoup à donner. En fonction du profil, ils feront d’excellents chevaux de famille, pour du loisir. Mais, ils pourront aussi poursuivre d’autres activités physiques en s’essayant aux disciplines olympiques (CCE, CSO, dressage), au horse-ball ou même au polo.
Réussir la reconversion d’un cheval de course : quelle est la formule qui fonctionne ?
Les étapes essentielles du travail de reconversion
Un temps d’adaptation à un nouveau mode de vie
La reconversion d’un cheval de course demande du temps. S’il est blessé ou a des problèmes de santé, il faut respecter la période de convalescence. Mais, dans tous les cas, lui offrir une phase d’adaptation est sans doute la première fondation du succès de la réorientation. N’oublions pas que les chevaux sont des animaux d’habitudes.
Ils vont devoir apprendre de nouveaux codes de communication. Par exemple, la tension sur les rênes signifie pour eux une prise de vitesse. En équitation classique, c’est une invitation à activer la ligne du dos. La relation à la jambe n’est également pas la même. Tout ce processus peut débuter par un travail « à pied », qui se poursuivra par un débourrage aux activités équestres plus communes.
Au-delà de ceci, le rythme d’entraînement intense qu’ils ont vécu jusque-là n’est plus d’actualité. Leur régime alimentaire doit donc être modifié. Avec, pourquoi pas, une mise au pré en troupeau pour associer cette pause à une vie proche de leurs besoins fondamentaux.
La rééducation du cheval réformé des courses
Là aussi, il est question de prendre le temps. La première phase dure plusieurs mois. Elle est plus ou moins longue en fonction du profil et du passé de chaque cheval. Dans leur ancien métier, ils ont développé des aptitudes spéciales en rapport avec ce qui leur était demandé. Désormais, ils sont destinés le plus souvent à des cavaliers amateurs qui auront besoin d’autres qualités.
Ce changement passe par un travail de reconversion, qui a pour objectif d’obtenir un comportement plus calme. En bref, un cheval bien dans son corps et dans sa tête. Le secret est de décomposer les mouvements pour lui offrir un apprentissage serein.
Le cheval de course a un équilibre plutôt longitudinal, vers l’avant. L’objectif est donc d’améliorer le latéral grâce à des cercles, des transitions et des barres au sol. L’idée est de favoriser la poussée des postérieurs pour obtenir l’abaissement de l’arrière-main.
Les structures spécialisées en reconversion des chevaux de course
La rééducation d’un cheval réformé n’est pas à mettre entre toutes les mains. Cela nécessite un minimum de connaissances équestres de bases, mais aussi dans le fonctionnement de l’apprentissage de tels animaux. Pour des raisons de sécurité, se lancer dans l’aventure seul ne semble pas une bonne idée. Se faire accompagner par des professionnels est essentiel.
Comment acheter un cheval réformé ? Il existe des écuries spécialisées. L’association Au-Delà Des Pistes a d’ailleurs développé un réseau solide de structures expertes en reconversion de galopeurs. Ces professionnels qui auront passé beaucoup de temps avec l’individu seront les mieux placés pour faire le choix de la nouvelle famille. La transition par ce système paraît être un élément précieux de la réussite du futur couple cavalier-cheval.
En plus, ces structures accompagnent les acquéreurs au niveau administratif. Il faudra retirer l’animal du registre des chevaux à l’entraînement et acter le transfert de propriété auprès du système d’information relatif aux équidés (SIRE).
Voilà, vous savez tout sur la reconversion d’un cheval de course. Si vous avez un projet d’achat d’un équidé, nous ne pouvons que vous recommander d’adopter un pur-sang ou un AQPS réformé.