5 avril 2017
Photos scoopdyga.com
Plus de cinq cents personnes ont rempli le hall de l’hippodrome de Saint-Cloud, mercredi matin à partir de 9h15, pour entendre quatre candidats ou représentants de candidats à l’élection présidentielle évoquer leur projet pour la filière cheval.
Organisée par France Galop, LeTROT et la Fédération française d’Equitation, la rencontre a en outre été très suivie sur les réseaux sociaux (sous le #Cheval2017), avec deux retransmissions en direct de l’événement, qui a duré plus de trois heures.
Ont successivement pris la parole Edouard Ferrand (représentant Marine Le Pen), François Fillon, Jean Arthuis (représentant Emmanuel Macron) et Nicolas Dupont-Aignan.
Tous à leur manière ont défendu, selon des modalités différentes cependant, un retour au taux réduit de TVA pour la filière cheval. Certains ont souhaité la création d’une délégation interministérielle pour représenter la filière auprès des gouvernements, mais aussi une politique équitable des jeux en France, chaque intervenant reconnaissant aux courses et au cheval une noble mission d’aménagement du territoire, de défense de la ruralité ainsi qu’une excellence française à préserver et défendre.
Vous trouverez ci-dessous quelques verbatims relevés au fil des discours de chaque intervenant. Chacun a pu discourir librement pendant une quinzaine de minutes puis répondre à des questions pré-établies au sujet de la TVA, des jeux, de la ruralité, en particulier. Voici quelques extraits significatifs...
Edouard Ferrand
« Il faut rémunérer les points de vente sur les deux réseaux au même taux »
« Les courses luttent contre la désertification de nos campagnes. Le cheval est l’avenir des territoires ruraux. C’est le maintien d’un outil économique, et je dirais même d’un atout économique. »
« La France a un système de primes aux éleveurs et aux propriétaires unique au monde, et nous devons le préserver. »
« Marine Le Pen reviendra à un taux de TVA à 5,5% pour la filière, comme cela a été fait pour la restauration, car votre activité nécessite des investissement permanentes. »
« Marine Le Pen veut appliquer une politique de patriotisme économique appliqué à la filière cheval. »
François Fillon
« Quand on assure la tutelle d’un secteur comme celui de la filière équine, on a un devoir de protection. »
« Alors Premier Ministre, j’ai entendu les préoccupations de la filière et j’ai demandé un rapport à Daniel Augereau, qui préconisait une réforme importante, notamment en mutualisant les compétences des sociétés-mères, quelles que soient les différences culturelles. »
« Je m’engage à plaider auprès des instances européennes pour faire évoluer le taux de la TVA. Je suis favorable à un taux réduit pour l’activité équine et je m’engage à convaincre la commission européenne de l’accepter. Nous devons nous battre pour que s’applique le principe de subsidiarité. »
« J’entends que soit créé un comité interministériel responsable des jeux d’argent pour établir un traitement fiscal cohérent et non discriminatoire entre les opérateurs de paris. »
« On ne peut pas traiter les jeux sur le cheval de la même façon que les autres. »
Jean Arthuis
« Lorsque la Cour Européenne de Justice a estimé que la pratique française sur la TVA n’était pas conforme, il a fallu y remédier. Le gouvernement a cru pouvoir légiférer instantanément et dans la précipitation, la filière cheval a subi cette mesure. Mais je suis optimiste car la directive TVA va être renégociée et le Parlement Européen s’est exprimé pour une révision des taux affectés aux filières équines. Mais nous reviendrions à 10%, et non à 5,5%. »
« Nous avons participé à la régulation des jeux en ligne de 2010. Ça a été un moment difficile mais les jeux clandestins, sur lesquels la filière ne percevait rien, se développaient et il fallait y mettre bon ordre. Nous avions bien précisé alors, dans la loi, qu’il fallait veiller au développement équitable entre les jeux. »
« Il faut éviter de surtranscrire les conventions européennes. On voit bien que certaines règles supposément européennes ne sont pas appliquées partout comme en France. »
« Six ministères sont intéressés à la gestion de la question hippique. Je ne suis pas sûr qu’il existe une coordination efficace. Nous proposons donc que soit nommé un délégué interministériel charger d’évaluer l’impact de toute décision relevant de la filière et qu’il soit placé assez proche du Premier Ministre. »
« Les hippodromes doivent redevenir des lieux de fête. Il faut réécrire une histoire. »
Nicolas Dupont-Aignan
« Nous avions un système qui s’autofinançait, qui s’autorégulait, copié et admiré partout dans le monde, mais l’État n’avait pas de stratégie et vous avez été victime de son abandon. »
« Je m’engage fermement à réduire le taux de TVA pour la filière équine à 5,5%, c’est fondamental et ce doit être le choix de la France, et non celui de l’Europe. »
« Je suis pour la concurrence dans les paris mais contre une concurrence déloyale. Or il me semble qu’il soit nécessaire de rétablir un petit avantage pour les courses. »
« La problématique du cheval est aux carrefour de bien des sujets, comme le développement du numérique, la localisation de l’emploi, la ruralité et les territoires, le monde animal, les loisirs… »
« Le bien-être animal est un sujet de préoccupation pour beaucoup. Bien sûr, il y a des images qui circulent, des amalgames et des idéologues, mais il faut s’en soucier et la filière s’en soucie. Je vous citerais un proverbe indien : Le cheval ne nous appartient pas, nous avons seulement le devoir de nous en occuper convenablement. »