Historique du Maisons-Laffitte : Premier pas vers le Renaud du Vivier

24 septembre 2020

Historique du Maisons-Laffitte : Premier pas vers le Renaud du Vivier

Photo scoopdyga.com et D.R.

Septembre, Auteuil

Prix de Maisons-Laffitte


Haies, Groupe 3, 4ans, 3 600 mètres, 120 000€

Créé en 1987

Tenante du titre : Séduction (f4, FRA par Evasive et Absent Minded, par Medicean), appartenant à Antoine Bardini & François Nicolle, élevée par Société Artu, Damien & Marie Artu, entraînée par François Nicolle, montée par Angelo Zuliani.

La course se déroule en 2021 pour la 35ème fois

 

L'édition 2020

Samedi 26 septembre 2020, Auteuil. – La pouliche de 4 ans Seduction (Evasive) est parvenue à venir au bout du favori et animateur du Prix de Maisons-Laffitte (Gr3), James du Berlais (Muhtathir), qui a concédé une longueur après lutte sur le plat. For Fun (Motivator), qui avait devancé James du Berlais en juin dans le Prix Alain du Breil (Gr1), conserve la troisième place à deux longueurs, juste devant une autre pouliche, J’Halucèle (Martaline). Grand Messe (Network) est tombée à la dernière haie alors qu’elle était encore en course pour une place sur le podium. À sept semaines du grand objectif qu’est le Prix Renaud du Vivier (Gr1), les jeux sont ouverts chez les meilleurs chevaux de haies de 4 ans.

Prochain rendez-vous le 18 octobre avec le Prix Pierre de Lassus (Gr3).

Séduction disputait sa 17ème course, sa sixième cette année. Elle avait déjà remporté en juin le Prix Christian de Tredern (Gr3) face aux seules pouliches à Compiègne.

Élevée par la famille Artu, Séduction a été achetée à réclamer en janvier 2019 à Cagnes-sur-Mer pour 21 679 €. Elle a gagné son maiden ensuite puis une course de classe 2 à Lyon-Parilly. Son programme devenant plus difficile, elle est passée chez François Nicolle, qui en détient 50%, et s’est imposée dès ses débuts sur les haies, à Clairefontaine, deux mois seulement après sa dernière tentative en plat. Quatrième immédiatement après dans le Haras d’Étreham Prix de Chambly (Gr3), à trois longueurs de Want of a Nail, elle a gagné pour sa rentrée et ses débuts sur le steeple en février à Fontainebleau avant de retourner sur les haies d’Auteuil, où elle pris la troisième place du Prix d’Arles, derrière La Doix et Femme d’Action, avant son succès à Compiègne. Pour son retour à Auteuil, en juillet, elle a ensuite pris la troisième place du Prix Questarabad (Gr3) remporté par James du Berlais.

Sa mère, Absent Minded (Medicean), est gagnante en plat et on retrouve quelques gagnants de Groupe 1 en plat sous sa quatrième mère, tels que White Muzzle et Mekhtaal.

Après Séduction, elle a donné Ma Bombe (Montmartre), vendue 4 500 € à la vente d’Automne Arqana en novembre dernier, puis un mâle de Montmartre né en 2019.

 

Historique

Créé en 1987, il constitue la première étape automnale en vue du Prix Renaud du Vivier – le Prix Pierre de Lassus étant la seconde.

Sept vainqueurs du Prix de Maisons-Laffitte sont parvenus à gagner le Prix Renaud du Vivier, Le Coudray (1998), Karly Flight (2002), Maia Eria (2004), Questarabad (2008), Blue Dragon (2015), Master Dino (2018), L’Autonomie (2019).

La distance de la course, à l’origine de 3 900 mètres, a été fixée depuis 1988 à 3 600 mètres.

La course rend hommage à Maisons-Laffitte, ville jumelée avec Newmarket, où l’on court en plat. Cependant, le centre d’entraînement de cette « Cité du cheval » des Yvelines, au bord de la Seine, est traditionnellement dédié à l’obstacle. Il était d’ailleurs géré par la société des steeple-chases de France avant de rejoindre le giron de France Galop.

La première rencontre entre les chevaux de courses et Maisons-sur-Seine – la cité ne prendra le nom de Maisons-Laffitte qu’en 1882 – remonte à 1779. Le jeune comte d’Artois (frère du roi Louis XVI), propriétaire du château depuis 1777, fait remettre en état les écuries. Dans celles-ci est hébergée « l’écurie anglaise » du comte d’Artois dont l’entraînement se fait sur les prairies en bordure de Seine. Mais point de courses. Celles-ci, sous forme de matchs, ont lieu alors dans la plaine des Sablons à Neuilly-sur-Seine, dans le parc du château de Vincennes et près de Fontainebleau quand la cour y séjourne à l’automne.

En 1818, le domaine de Maisons est acquis par le banquier Jacques Laffitte qui rêve de faire de Maisons « la cité des courses ». En fait, de son vivant, ne s’y dérouleront que trois réunions. La première a lieu le 20 juillet 1828, en bordure de Seine. Elle est relatée par Thomas Bryon dans son « Calendrier des Courses ». Trois épreuves. « La poule » est gagnée par un hongre de Charles Laffitte (neveu de Jacques), les deux paris par le prince de la Moskowa.

Le 3 août 1834, se déroule la deuxième réunion avec « deux courses particulières ». La première est ouverte aux chevaux de chasse; le prix est un vase en argent, « donné par les fondateurs de la colonie de Maisons ». La seconde course est réservée aux pur sang. Le gagnant pourra choisir à son gré 450 toises de terrain dans le parc. L’heureux vainqueur est le prince de la Moskowa, gendre du donateur. Mais ce dernier, devant des difficultés financières, fait la même année raser les superbes écuries du château.

Troisième réunion le12 juillet 1835, avec trois prix. Le premier est réservé aux chevaux français de tout âge. Le deuxième offre la particularité que « le gagnant peut être demandé pour 4 000 F après la course ». En fait il s’agit de la première course « à réclamer » disputée en France. Le troisième, pour gentlemen-riders, est sur un mille en partie liée avec trois sauts. C’est l’attraction du jour, car les trois sauts sont trois obstacles.

Pour retrouver trace de courses à Maisons, il faut attendre le 9 novembre 1862 quand des gentlemen-riders s’affrontent sur des parcours d’obstacles improvisés en bordure de Seine. Succèdent quatre autres réunions : le 5 juillet 1863, avec trois steeples ; le 19 novembre 1863, avec un steeple et une poule ; le 20 octobre 1864, avec trois steeples ; et le 5 novembre 1865, avec deux steeples et deux courses plates. S’achève alors cette timide expérience.

Mais treize ans plus tard, le 7 juin 1878, c’est sur cette prairie, la ferme voisine et les terres labourables contiguës (soixante-dix-huit hectares sous-loués par lui fin 1877) que Joseph Oller, inventeur du pari mutuel, présente l’esquisse d’un hippodrome. Si des journaux comme Le Jockey et Le Temps sont indulgents, Le Figaro s’inquiète : « Nous sommes arrivés à la station de Maisons, vers deux heures et demie ; la plupart d’entre nous ont fait la route à pied, par l’avenue Eglé et l’avenue Lesage. Le long de cette dernière coule assez ombragée d’ailleurs une foule de bonneteurs (joueurs aux trois cartes) qui opéraient loin des regards de la gendarmerie. Etait-ce un avertissement ? Sur l’hippodrome l’assistance était à peu près celle qui se donne rendez-vous au Vésinet. Le pesage est dans une ferme, ce qui ne manque pas de pittoresque, les bookmakers sont rangés dans la basse-cour, les paris remplacent les poules. La salle du pesage est dans la vacherie, le salon des dames dans l’étable, vous voyez cela d’ici. Ce que les bookmakers ont bu de lait dans cette ferme est inénarrable ! »

Effectivement, les quatre courses voient la défaite des favoris. Le Prix d’Inauguration revient à une certaine Marie Rose à 15/1 qui devance Girouette au comte de Lagrange. Quant à la course de haies, avec obstacles mobiles sur la grande piste, sa lauréate Bonita rapporte 12/1. Mais les critiques sont entendues et, si le 19 juin le nouveau champ de courses est qualifié de « marais » par suite de pluies incessantes, après les réunions des 17 juillet et 21 août, la piste est reconnue « considérablement améliorée » et les tribunes s’avèrent « embellies ».

C’est un hippodrome décent, à défaut d’être achevé, que Joseph Oller peut donc mettre le 7 septembre à la disposition d’une société alors embarrassée de richesses. Cette société ? La Société d’Encouragement pour l’amélioration du cheval français de demi-sang qui s’est vu octroyer habilement un « crédit extraordinaire de 60 000 F, pour l’établissement de courses internationales au trot pendant l’Exposition universelle de 1878. » Ces 60 000 F ont fait l’objet du vote, le 3 juin, par la Chambre des députés d’une loi spéciale avec l’appui du gouvernement qui « a cru devoir témoigner sa sympathie pour certains éleveurs de nos départements. » Le champ de courses de Caen (alors siège de la Société du demi-sang) n’est-il pas trop éloigné de l’esplanade des Invalides où se tient le concours international des espèces chevaline et asine ? Alors, à proximité de Paris, le nouvel hippodrome de Joseph Oller se prête parfaitement pour organiser six courses et accueillir un public nombreux. Venu pour la circonstance – cheval oblige – non pas en train mais en poste (en relayant à Bezons), le maréchal président de la République (Mac-Mahon) gagne une tribune d’honneur, édifiée à la hâte, en brillante compagnie où figurent le roi Ferdinand de Portugal, le grand-duc Constantin, le prince de Nassau, Léon Gambetta, parlementaires et éleveurs normands reconnaissants, ainsi que Léon Say, ministre des Finances. Les 60 000 F soutirés à ce dernier sont répartis, moitié sur quatre courses, moitié sur deux épreuves de prestige. Ce jour, l’élevage trotteur français ne brille pas face aux étrangers. Le Grand Prix de l’Exposition (monté, 15 000 F, 6 000 mètres, dix-sept partants) revient à l’anglais Star Gazer devant la française Anicroche. Et dans le Grand Prix du Gouvernement (attelé à deux ou quatre roues, 15 000 F, 6 000 mètres, quinze partants), le russe Zouberny devance l’anglais Child Harold.

Cette parenthèse trotteuse fermée, le galop reprend aussitôt ses droits à Maisons où plat et obstacle vont se partager des programmes mixtes de plus en plus nombreux. Mais Joseph Oller, qui a acheté en 1879 la maison de campagne attenante au champ de courses, va devoir bientôt abandonner l’exploitation de celui-ci, expulsé par le locataire et le propriétaire, heureux de récupérer une affaire prospère. Ainsi le 11 décembre 1881, a lieu la dernière des soixante-seize réunions données en quatre ans par le dynamique entrepreneur. Mais celui-ci n’abandonne pas la partie car, dès le 29 janvier 1882, il inaugure un nouvel hippodrome dans le voisinage, celui de Saint-Germain-Achères.

Depuis 1881, Maisons améliore ses moyens d’entraînement. Ainsi est ouverte, le long du mur du parc, une piste longue de 1 800 mètres, appelée piste Jacques Laffitte, qui se présente aujourd’hui, à la suite d’élargissements successifs, sous la forme de deux pistes sablées parallèles de 10 mètres de large chacune.

Le 27 juin 1883, le champ de courses de Maisons est loué par sa propriétaire, la Société civile des immeubles de Maisons-Laffitte, à la Société des Champs de Courses Réunis, présidée par Eugène Adam, qui exploite déjà les hippodromes dits « suburbains » de La Marche, du Vésinet, de Saint-Ouen et d’Enghien. Cette société, plus soucieuse d’opérations lucratives que d’amélioration de la race chevaline, organise à Maisons des « flat races » mais pas pour longtemps car le 12 février 1884 les chevaux courant sur les suburbains encourent la disqualification, la Société d’Encouragement, société-mère, refusant de publier au Bulletin Officiel des Courses leurs programmes qui ne lui donnent pas satisfaction.

C’est pourquoi le 2 avril 1886, sur le champ de courses – amélioré et doté d’une nouvelle piste droite de 1 500 mètres qui sera portée un peu plus tard à 2 000 mètres – une première réunion de courses au galop (plat) est donnée par une nouvelle société qui reprend le bail de la Société des Champs de Courses Réunis en état de liquidation. Cette société, qui a pour nom Société Sportive d’Encouragement, se constituera en société anonyme le 25 mai de l’année suivante. Son président est encore Eugène Adam (voir ci-dessus), cette fois entouré d’éléments plus jeunes animés de sentiments plus sportifs que spéculatifs. A noter que l’hippodrome de Maisons abritera encore trois réunions de trot annuellement (une au printemps, une en été et une à l’automne) de 1892 à 1897.

La loi du 2 juin 1891 réglementant le Pari Mutuel, qui adopte le système inventé par Joseph Oller, va permettre aux sociétés de courses d’accroître considérablement leurs recettes et d’augmenter le nombre des courses et leurs allocations. Maisons-Laffitte en bénéficie largement, des entraîneurs s’y installant et faisant construire des écuries. Ainsi « la Sportive » – nom attribué familièrement à la Société Sportive d’Encouragement – se préoccupe de se fixer à Maisons. Elle y parvient en achetant le 14 décembre 1892 la propriété de Joseph Oller et le 13 décembre 1895 la ferme de Maisons et tous les terrains qui l’entourent. Elle devient ainsi propriétaire de l’hippodrome et de ses annexes.

Autre atout, en 1898, la desserte de l’hippodrome par une nouvelle gare à ses portes grâce à un embranchement spécial de la ligne Paris-Mantes par Poissy. La fréquentation du public augmente alors considérablement. Cette station très pratique disparut quand l’embranchement ferroviaire fut supprimé par les occupants allemands pendant la Seconde Guerre mondiale et ne fut jamais rétabli.

L’amélioration du site s’impose donc. Déjà en 1889, il avait été procédé à l’édification d’un pavillon des balances et à l’élargissement des pistes. En 1899, on réalise l’agrandissement des pistes et du pesage de l’hippodrome. En 1904, on inaugure de nouvelles tribunes. En 1902, sont instaurés les départs avec une machine, la starting-gate américaine qui remplace le départ aux élastiques. Elle avait été expérimentée à Maisons fin 1896.

En 1908, la Société des Steeple-Chases de France prend en mains l’organisation de l’entraînement à Maisons-Laffitte. Jusqu’alors l’entraînement se faisait sur la ligne droite du parc (piste Jacques Laffitte), sur l’hippodrome certains jours et surtout sur les routes de la forêt de Saint-Germain (La Muette et Le Chaillou), le terrain en gazon d’Achères (ancien hippodrome). Elle décide d’acquérir des terrains dans le parc où commencent à être construits des établissements d’entraînement, les précédents étant situés principalement au Mesnil-le-Roi et en ville le long de la route de Poissy.

Le 23 décembre 1910 est établie une convention entre l’Association Syndicale du Parc et la Société des Steeple-Chases de France qui prend à bail la piste Jacques Laffitte et fait aménager progressivement différents terrains destinés à l’entraînement. Ce seront le rond Adam et le rond de l’Epine pour les obstacles ; les ronds Boileau, Poniatowski et Sainte-Hélène, en sable, pour le plat. Peu après, en 1912, le propriétaire américain Frank-Jay Gould offre à l’Association Syndicale du Parc la statue du cheval Dollar qui se dresse toujours près du champ de courses, face au n° 5 de l’avenue Picard.

Le 26 juillet 1914, Maisons ferme les portes de son hippodrome, la mobilisation générale intervenant une semaine plus tard. Ce jour on assiste aux adieux d’un des plus grands chevaux de l’histoire des courses françaises, le 3 ans Sardanapale qui, rendant quatorze livres à ses adversaires, remporte de trois longueurs le Prix Eugène Adam. C’est son huitième succès de l’année. Il venait de gagner coup sur coup le Prix du Jockey Club, le Grand Prix de Paris et le Prix du Président de la République.

Première Guerre mondiale. En 1917, huit réunions pour des épreuves de sélection (sans public et sans pari) ont lieu sur l’hippodrome au cours de l’été et de l’automne. Nouveauté, des épreuves de haies et de steeple-chase sont disputées. En1918, à l’automne, vingt-deux réunions d’épreuves de sélection se déroulent sur l’hippodrome. La dernière, le Prix de Clôture, a lieu le 14 novembre, trois jours après l’Armistice.

Le 5 mai 1919, c’est à Maisons qu’a lieu la reprise des courses plates dans la région parisienne. Quelques courses d’obstacles, essentiellement de haies et placées en fin de réunion, seront au programme de l’hippodrome jusqu’au 10 juin 1943. Un parcours très sélectif de cross-country est tracé, destiné principalement à des courses réservées aux chevaux de demi-sang et aux militaires. Ce parcours sera amélioré et développé dans les années 1970 par l’absorption de la partie centrale de la pelouse après la fermeture au public de l’enceinte qui lui était jusqu’alors réservée.

En 1920, la Société Sportive prend en charge l’entretien du terrain d’entraînement en gazon de Fromainville (36 hectares) qu’elle loue à la Ville de Paris. Le 5 avril 1929, à l’instigation de Lucien Loiseau, soixante-dix jockeys d’obstacles se réunissent au Café de Paris à Maisons pour fonder l’Association des Jockeys dont le siège est aujourd’hui 43, avenue de Saint-Germain. En 1932, est installé, au 45 avenue de Saint-Germain, un hôpital pour les jockeys disposant d’un bloc opératoire moderne et d’une quarantaine de lits.

1920. La Société Sportive prend en charge l’entretien du terrain d’entraînement en gazon de Fromainville ( 36 hectares ) qu’elle loue à la Ville de Paris.

Le 5 octobre 1920, le cross-country est pratiqué à Maisons-Laffitte sur un parcours empruntant la pelouse. Régulièrement jusqu’en 1939. Après la Seconde Guerre mondiale, le cross-country ne reprendra qu’en 1965 quand une seule épreuve (gagnée par un concurrent italien) est courue à l’automne, le 17 septembre. En 1966 quatre cross sont disputés, nombre porté à une demi-douzaine jusqu’en 1994 quand est couru le dernier le 14 novembre.  Sur la pelouse est créé un parcours de golf ouvert en 2007.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1945, l’hippodrome de Maisons héberge plusieurs grandes épreuves du programme de la Société d’Encouragement, comme les Poules d’Essai en 1944 et 1945, le Prix Lupin en 1944, le Grand Prix de Deauville en 1943, le Prix Morny en 1943 et 1945 et le Prix Jacques Le Marois en 1941, 1942, 1943 et 1945. Le 27 mai 1944, a lieu le bombardement par l’aviation anglaise du pont de chemin de fer reliant Sartrouville à Maisons-Laffitte. Une réunion de courses se déroule ce jour là. Dans un train touché des turfistes sont tués, des établissements d’entraînement sont atteints. On relève, mort sous les décombres de son écurie, un entraîneur renommé, Roch Filippi.

En 1952, sont recensés 2 100 chevaux de courses dans le centre d’entraînement de Maisons, soit les deux tiers de la population de pur sang dans la région parisienne, le reste étant stationné à Chantilly et ses environs. En 1954, est réalisé le jumelage de la ville de Maisons-Laffitte avec celle de Newmarket. Le 8 septembre 1956, se déroulent sur l’hippodrome des ventes de yearlings organisées par le « Comité des Eleveurs ». Elles s’y tiendront encore en 1957 et 1958. Elles seront transférées à Saint-Cloud en 1959 et 1960. En 1964, un événement : les effectifs de pur sang du centre de Chantilly dépassent maintenant ceux du centre de Maisons-Laffitte.

1970. Création par la Société des Steeple-Chases de nouvelles pistes d’entraînement en ligne droite, derrière le mur en forêt : les deux pistes Lamballe, parallèles, en sable d’une longueur de 1 900 mètres ; les trois pistes Penthièvre, parallèles, en gazon de 1 750 mètres de long, l’une plate, la deuxième avec sept haies du type Auteuil, la troisième avec sept obstacles de steeple-chase.

En 1972, s’achève la reconstruction, entreprise deux ans plus tôt, des tribunes et des écuries de l’hippodrome de Maisons. Celui-ci devient l’un des plus modernes d’Europe et peut se prévaloir d’être le seul avec Newmarket possédant une ligne droite de 2 000 mètres. En 1980, il n’y a plus que 1 150 chevaux de courses recensés dans le centre d’entraînement de Maisons. En 1985, l’hippodrome de Maisons accueille 35 réunions de courses dans l’année. Le 4 janvier 1988, est ouvert à Maisons, 10 avenue Desaix, un nouveau centre de l’AFASEC (Association de formation et d’action sociale des écuries de courses). Le 31 mai 1990, est inauguré le Musée du Cheval de Courses qui occupe le niveau des douves dans le château de Maisons.

Le 19 janvier 1994, une « bombe » éclate. Les douze membres du G.I.E. G.A.L.O.P. (à l’époque, société mère du plat) décident à l’unanimité la fermeture en 1995 de l’hippodrome de Maisons-Laffitte. C’est la conséquence d’une disposition, prévoyant la fermeture d’un hippodrome de la région parisienne, inscrite au protocole d’accord signé le 10 décembre 1992 entre l’Etat et l’institution des courses. Mais surgit la résistance. Le 17 juillet 1994, sur l’hippodrome une importante manifestation se déroule, avant la course du tiercé, rassemblant des professionnels, de Maisons et de Chantilly, ainsi que des habitants, qui affirment leur volonté de voir maintenir l’activité du champ de courses plus que centenaire. Finalement, grâce à la vigoureuse détermination de son maire, Jacques Myard, Maisons-Laffitte ne sera pas privé de courses. C’est l’hippodrome d’Evry qui sera fermé fin 1996. Et l’espoir renaît quand on recense 827 chevaux à l’entraînement le 1er juin 2002, contre 659 au plus creux de la vague, en 1997.

Le 26 juin 2002, est conclu un accord associant la région Ile-de-France, le département des Yvelines, la ville de Maisons-Laffitte et France Galop au développement du site hippique mansonnien. Cet accord va permettre au site de bénéficier d’un programme de travaux d’un montant total estimé à 7,62 millions d’euros sur quatre ans. En contrepartie du soutien des collectivités locales, France Galop s’engage notamment à « maintenir et développer l’activité du site sur une durée minimum de quinze ans » et à organiser « des événements-phares sur deux week-ends, ainsi qu’une grande semaine des courses autour du 14 Juillet. » C’est ainsi que le 12 mai 2005 est inauguré le nouveau restaurant panoramique de l’hippodrome. Il porte le nom de Coronation, une pouliche de Marcel Boussac, lauréate sur la piste de Maisons-Laffitte en 1948 du Prix Robert Papin, avant d’enlever l’année suivante le Prix de l’Arc de Triomphe.

2019. Pour assainir ses comptes, France Galop doit se résoudre à ne pas rouvrir l’hippodrome de Maisons-Laffitte en 2020. Les contraintes techniques liées à la dégradation des virages -devenus glissants selon les jockeys, malgré plusieurs tentatives d’aménagement- et la précarité de cette zone inondable ont précipité le sort de l’hippodrome. Plusieurs annulations et transferts en 2019 ont scellé le sort du site. Cependant, France Galop engagé des travaux de 1,5 million d’euros sur le centre d’entraînement, qui est recentré pour diminuer ses coûts de fonctionnement. L’objectif est de redynamiser les effectifs qui affichent une baisse constante depuis plusieurs dizaines d’années malgré les efforts précédemment entrepris. La dernière réunion de courses a lieu le 29 octobre 2019. Un des huit lauréats du jour, la pouliche Dream and Do, lauréate du Prix Miesque (Gr3), remportera l’année suivante la Poule d’Essai des Pouliches (Gr1) à Deauville.

 

Propriétaires

  • Mme Patrick Papot (3 victoires) : Bel La Vie (2010), Sleeping Mat (2011), Usual Suspects (2012).
  • Daniel Wildenstein (2 victoires) : Sandcreek (1994), Villez (1996).
  • Magalen Bryant (2 victoires) : Blue Dragon (2015), Device (2016).
     

Entraîneurs

  • Guillaume Macaire (3 victoires) : Bel La Vie (2010), Device (2016), Master Dino (2018).
  • Gérard Collet (2 victoires) : Quatre Neiges (1986), Jam the Line (1988).
  • Bernard Sécly (2 victoires) : Cavalieri d’Oro (1987), Cheler (2003).
  • Jean Paul Gallorini (2 victoires) : Sandcreek (1994), Villez (1996).
  • Yann-Marie Porzier (2 victoires) : Kragero (1991), Maia Eria (2004).
  • Jehan Bertran de Balanda (2 victoires) : Grand Souvenir (1997), Gray Steel (2006).
  • Marcel Rolland (2 victoires) : Le Coudray (1998), Questarabad (2008).
  • Arnaud Chaillé-Chaillé (2 victoires) : Karly Flight (2002), Shekira (2007).
  • Guy Cherel (2 victoires): Usual Suspects (2012), Blue Dragon (2015).
  • François Nicolle (2 victoires) : L'Autonomie (2019), Séduction (2020).

Jockeys

  • Bruno Jollivet (2 victoires) : Tito l’Effronté (1989), Kragero (1991).
  • Dominique Vincent (2 victoires) : Popwhite (1990), Sandcreek (1994).
  • Christophe Aubert (2 victoires) : Villez (1996), Grand Souvenir (1997).
  • Christophe Pieux (2 victoires) : Rockeby Basie (1999), Maia Eria (2004).
  • Jacques Ricou (2 victoires) : Shekira (2007), Bel La Vie (2010).
  • James Reveley (2 victoires) : Device (2016), Master Dino (2018).
  • Angelo Zuliani (2 victoires) : L'Autonomie (2019), Séduction (2020).