Appel à vigilance : Point sur l’épidémie de Rhinopneumonie en Espagne

4 mars 2021

Appel à vigilance : Point sur l’épidémie de Rhinopneumonie en Espagne

Jeudi 4 mars 2021, Boulogne-Billancourt. - Un foyer de rhinopneumonie de type EHV 1 avec des formes respiratoires et neurologiques, s’est déclaré en Espagne en février, sur le site de Valence lors du Valencia Spring Jumping Tour qui a rassemblé plus de 750 chevaux.  

Des cas d’HVE1 en lien épidémiologique avec le foyer espagnol de Valence ont également été confirmés par le RESPE en Belgique, Suisse et en Allemagne ainsi que dans plusieurs départements de France (Haute-Savoie, Calvados, Seine-et-Marne et Hérault).

Dans ce contexte, la FEI, la FFE et la SHF ont décidé conjointement de suspendre jusqu’au dimanche 28 mars 2021 inclus, l’ensemble des compétitions équestres nationales et internationales, rassemblements d’équidés et stages qu’elles organisent ou qui sont placés sous leur égide.

Les transports (camions, vans, matériel, personnes…) sont un élément avéré de risques d’aggravation de la diffusion / propagation du virus et de l’apparition de nouveaux foyers, il convient donc d’être particulièrement attentif et d’éviter tout partage de transport et mélange de population (éviter le transport d’équidés provenant d’écuries différentes ou ayant un statut vaccinal différent).

Le matériel de manière générale (soins, travail, alimentation, abreuvement…), les véhicules de transport et le personnel (mains, vêtements…) peuvent aussi transporter de façon indirecte le virus et contribuer de façon non négligeable à la propagation de la maladie.

Par ailleurs, les chevaux vaccinés ayant été en contact avec le virus mais qui ne présentent aucun symptôme peuvent être porteurs du virus « au bout du nez » : Les quantités émises sont réduites et les animaux sont contagieux sur une période plus courte. Cependant, ces animaux cliniquement sains peuvent être un vecteur important de la maladie par contact direct lors d’épizootie telle que celle d’aujourd’hui ou celle déjà vécue du meeting de Pau.

C’est pourquoi :

  • Des mesures sanitaires de base et de précaution strictes sont à adopter : elles ont pour objectif de limiter la propagation de la maladie au sein d’un effectif comme dans les différentes composantes de la population équine.  En cas de non-respect de ces mesures, le virus pourrait se disséminer à une proportion plus large de la filière équine et occasionner une paralysie plus étendue des activités équestres ou hippiques.
    • Surveiller la température matin et soir sur un mois, l’appétit, l’état des crottins, la condition physique, être attentif à toute contre-performance majeure,
    • Déclarer lorsqu’un foyer semble se déclencher : appeler le vétérinaire dès l’apparition de symptômes tels toux, jetage ou fièvre,
    • Tester les chevaux suspects par des tests PCR en laboratoires agréés (En cas de test PCR positif, il est recommandé d’isoler toute l’écurie et de baisser la charge de travail),
    • Isoler les chevaux malades ou suspects et mettre en place des mesures de quarantaine,
    • Ne pas transporter d’équidé suspect, malade ou qui a été en contact avec un équidé malade ou suspect,
    • Nettoyer et désinfecter les véhicules avant et après chaque passage d’équidés, les boxes et le matériel avec des produits virucides.
  • Des mesures de prévention spécifique sont à observer : La vaccination est un des piliers de la prévention contre les maladies contagieuses. Elle permet de protéger de manière individuelle l’équidé vacciné en réduisant le risque d’infection et/ou en réduisant la sévérité et la durée des signes cliniques.  La vaccination permet également de réduire l’excrétion de l’agent pathogène par l’équidé malade, limitant la transmission de la maladie aux autres équidés.  C’est aussi une protection collective : plus le nombre d’équidés vaccinés contre une maladie est important, moins il y a de diffusion de l’agent pathogène et, de fait, plus le risque d’épidémie est faible.

En cas de forte circulation de virus ou lors d’épizootie, il est conseillé pour les chevaux déjà vaccinés, en bonne santé, n’ayant pas été en contact avec des foyers avérés ou suspects, dont le rappel vaccinal remonte à plus de 6 mois, de procéder à un rappel.

La vigilance reste donc encore de mise pour les prochains jours voire semaines selon l’évolution de la situation sur le territoire. 

Dr Sonia WITTRECK