Senga remporte le Prix de Diane Longines 2017

18 juin 2017

Senga remporte le Prix de Diane Longines 2017

Photos scoopdyga.com

Nettement battue dans l'Abu Dhabi Poule d'Essai des Pouliches à Deauville, l'outsider Senga a remporté le Prix de Diane Longines, dimanche à Chantilly, devant Sistercharlie et Terrakova, pour la famille Niarchos et l'entraînement de Pascal Bary.

C’est une splendide revanche que Senga (Blame) a prise à l’arrivée du Prix de Diane Longines (Gr1), dimanche 18 juin à Chantilly. La pensionnaire de Pascal Bary est passée à l’attaque de bonne heure dans la ligne droite et elle n’a jamais semblé réellement menacée dans la phase finale pour s’imposer par une longueur devant Sistercharlie (Myboycharlie), remarquable finisseuse qui a chipé in extremis la deuxième place à une courageuse Terrakova (Galileo), séparées d’un nez seulement. Henri-Alex Pantall, entraîneur de la deuxième, a noté les malheurs de sa pouliche dans la phase finale.

L’entraîneur de la gagnante Pascal Bary a en revanche tenu à rendre hommage à sa pouliche et à son entourage pour avoir adhéré à sa conviction que Senga ferait les 2 100 mètres du Prix de Diane Longines (Gr1). Lauréate du Prix de la Grotte (Gr3), en prélude à l’Abu Dhabi Poule d’Essai des Pouliches où elle allait décevoir, la fille de Blame restait sur une troisième place dans le Prix de Sandringham (Gr3), sur cette même piste mais sur 1.600 mètres une fois encore.

Senga a été élevée par Flaxman Stables Ireland Ltd, les couleurs de la famille Niarchos, qui sont inscrites ainsi une quatrième fois au palmarès de l’épreuve après les victoires de Northern Trick (1984), East of the Moon (1994) et Divine Proportions (2005). C’est une fille de Beta Leo (A P Indy), première fille de la championne Denebola (Storm Cat), gagnante du Prix Marcel Boussac (Gr1) pour le même entourage. Denebola est elle-même issue de Coup de Génie (Mr Prospector), lauréate du Prix Morny (Gr1) et du Prix de la Salamandre (Gr1). C’est une des plus belles familles du turf mondial.

Blame (Arch), le père de Senga, est entré dans l’histoire avant son entrée au haras pour avoir mis un terme à l’invincibilité de la championne Zenyatta (Street Cry), vingt fois gagnante avant d’être battue pour la première fois dans le Breeders’Cup Classic (Gr1) 2010.

Les quatrièmes et les cinquièmes places du Prix de Diane Longines (Gr1) sont revenues respectivement à la favorite Shutter Speed (Dansili), qui n’a pas vraiment accéléré en fin de course, peut-être par manque de tenue, et à l’étonnante Turf Laurel (Footstepsinthesand), revenue de loin.

L’irlandaise Rhododendron (Galileo) a été arrêtée à mi-parcours tandis qu’Onthemoonagain (Cape Cross) est tombée à mi-ligne droite alors que son jockey Christophe Soumillon semblait chercher le passage. Tout le monde a pu rentrer aux écuries et aux vestiaires sans mal. Associée à Maryline Eon, première femme-jockey au départ du Prix de Diane Longines, Yellow Storm (Tiberius Caesar) a terminé huitième.

Ice Breeze (Nayef) s’est une nouvelle fois imposé devant Shakeel (Dalakhani) et Falcon Wings (Nathaniel) à l’arrivée du Prix Hocquart Longines (Gr2), comme le 23 mai dernier à Saint-Cloud lors de leur précédente confrontation sur la distance de 2 .400 mètres, dans le Prix du Lys (Gr3) remporté par Called to the Bar, absent cette fois.

Élevé par son propriétaire, Khaled Abdullah, et entraîné par Pascal Bary, Ice Breeze est venue en progression en peine piste après avoir déboîté en progression, et il a réglé Shakeel aux abords du poteau, assez sûrement. Animateur, Falcon Wings avait semblé pris de vitesse à l’entrée de la ligne droite, lorsque Shakeel l’a attaqué, mais il s’est bien ressaisi ensuite, car il n’a jamais relâché son effort.

Le lauréat est un propre frère de Snow Sky, lauréat notamment des Hardwicke Stakes (Gr2), équivalent du Grand Prix de Saint-Cloud (Gr1) au meeting royal d’Ascot. Leur mère Winter Silence (Dansili) avait remporté une seule course avant d’entrer au haras. Elle est elle-même sœur du champion Polish Summer (Polish Precedent), gagnant du Sheema Classic (Gr1) à Dubaï après avoir fait sien le Prix Exbury (Gr3).

Sur les 1.600 mètres du Prix Bertrand du Breuil Longines (Gr3), les deux rentrants de Jean-Claude Rouget, Taareef (Kitten’s Joy) et Zelzal (Sea the Stars), se sont emparés des deux premières places malgré des absences respectivement de huit et neuf mois et des parcours radicalement différents. Le premier, qui rendait deux kilos au second, s’est vite installé en tête avant de se laisser relayer par Black Max (Fuissé), trop tendu, et il a fait la différence de bonne heure dans la ligne droite. Le second s’est en revanche tenu dans les derniers et il a bien fini pour prendre le dessus sur la brave Siyoushake (Siyouni) dans les derniers cinquante mètres.

Taareef a été acheté yearling pour 675.000$ aux USA par son propriétaire, le cheik Hamdan Al Maktoum. Son père Kitten’s Joy faisait partie des meilleurs chevaux de gazon outre-Atlantique avant d’entrer au haras. Taareef avait échoué dans la Poule d’Essai des Poulains (Gr1) l’an dernier mais il avait terminé sa saison par une victoire éclatante dans le Prix Daniel Wildenstein (Gr2) qui lui valait de porter du poids supplémentaire ici. Il avait fait partie des chevaux menacés par une soudaine épidémie à l’écurie de Jean-Claude Rouget mais épargné, il avait, comme Zelzal, pu travailler dans de bonnes conditions.

LES RÉACTIONS DES ENTOURAGES 

Pascal Bary, entraîneur de Senga (1re) 

« C’est une formidable pouliche, issue d’un élevage formidable. Nous l’avons sans doute courue sur trop court avant ! Son entourage m’a fait confiance pour disputer cette course, même s’il n’y avait que deux semaines depuis sa dernière sortie. Elle a eu un bon parcours, dans une course très régulière, et a pu placer la superbe accélération qui la caractérise. » 

Stéphane Pasquier, jockey de Senga (1re) 

« J’ai suivi dans le parcours Lanfranco Dettori, car il sait où il va ! (rires). Elle a parfaitement répondu quand je lui ai demandé d’accélérer. C’est génial ! » 

Alan Cooper, manager de la famille Niarchos, propriétaire et éleveur de Senga (1re) 

« Stéphane Pasquier et Pascal Bary m’avaient dit que la pouliche leur avait montré, dans le Prix de Sandringham et même le matin, qu’elle avait besoin de plus long que le mile… C’était un peu risqué de la courir à deux semaines d’intervalle, mais ils avaient raison ! C’est super pour toute l’équipe. » 

Henri-Alex Pantall, entraîneur de Sistercharlie (2e) 

« Sistercharlie n’a pas eu un parcours très heureux, ni dans le dernier tournant, ni dans la ligne droite où elle a dû slalomer. Nous avons quelques regrets quand on la voit finir comme elle l’a fait… Mais ce sont les courses. » 

Freddy Head, entraîneur de Terrakova (3e) 

« Terrakova court très bien. Elle a fait une course formidable, mais quand ses rivales ont démarré, elle a été prise de vitesse. Elle a pris des coups, elle n'a pas pu suivre en partant et de ce fait, elle n'a pu être monté plus près. Malgré cela, elle a fait une bonne course. De plus, ce n'est que sa troisième sortie et c'est donc prometteur. Elle devrait pouvoir aller sur plus long, sur 2.400 mètres. » 

John Gosden, entraîneur de Shutter Speed (4e) 

« Elle a livré une superbe course, je ne lui cherche aucune excuse. Elle s’est sortie de sa stalle tout à l’extérieur du mieux qu’elle puisse. J’ai trouvé que Frankie Dettori l’avait très bien montée. Elle est venue à un moment comme si elle allait gagner. Son jockey dit qu’elle replace un dernier coup de reins à la fin. 2.000 mètres est la distance parfaite pour elle. Ici elle avait 100 petits mètres en trop et de toute manière la lauréate était simplement meilleure. »