Historique du Prix d'Ispahan : Un sommet en terrain neutre

28 mai 2021

Historique du Prix d'Ispahan : Un sommet en terrain neutre

photo scoopdyga.com

Curiosité dans le programme européen, le Prix d’Ispahan se déroule traditionnellement à Longchamp depuis 1921 (Chantilly ces deux dernières années) entre chevaux de 4ans et plus sur la distance hybride de 1 850 mètres, soit à mi-chemin entre 1 600 mètres et 2 000 mètres, deux parcours plus classiques. Disputé en mai, il offre ainsi aux spécialistes de ces deux distances l’occasion de se mesurer en terrain neutre pour une rencontre souvent inédite et révélatrice.

Mai, ParisLongchamp*

Prix d’Ispahan

 

Groupe 1, 4ans et au-dessus, 1 800m, 150 000 €

Créé en 1873

Tenant du titre : Persian King (m4, Ire par Kingman et Pretty Please, par Dylan Thomas), appartenant à Ballymore Thoroughbred & Godolphin, élevé par Dayton Investment, entraîné par André Fabre, monté par Pierre-Charles Boudot.

Temps-record : 1’49’’4 en 2010 par Goldikova établissant le nouveau record des 1 850 mètres de Longchamp.

La course sera disputée pour la 144ème fois en 2021.

 

L'édition 2020

Dimanche 19 juillet 2020, Chantilly. - Malgré une redoutable équipe britannique et les promesses laissées par la rentrée de Motamarris (Le Havre), le favori Persian King (Kingman) a largement dominé l’édition 2020 du Prix d’Ispahan (Gr1). Au bout des 1 800 mètres de la course, le représentant de Ballymore et de Godolphin laisse son plus proche rival, l’outsider Stormy Antarctic (Stormy Atlantic), à deux longueurs, l’animateur anglais Pogo (Zebedee) résistant jusqu’au bout à Motamarris (Le Havre) pour la troisième place.

Persian King a été considéré comme un des 2ans les plus prometteurs d’Europe après avoir gagné un Groupe 2 à Newmarket à cet âge. Il a effectivement remporté à 3 ans le Prix de Fontainebleau (Gr3) puis la Emirates Poule d’Essai des Poulains (Gr1) dans la foulée. Deuxième de Sottsass sur les 2 100 mètres du Prix du Jockey Club (Gr1), il n’a pas recouru pendant un an. Plutôt décevant pour sa rentrée, puisqu’il a été battu dans le prix de Montretout (L) sur 1 600 mètres, il s’est racheté dans le Prix du Muguet (Gr2) et confirme ici, avec son deuxième succès au niveau Groupe 1, son retour au premier plan. 

Le deuxième Stormy Antarctic, quant à lui, est toujours très efficace en France, mais il restait cette saison sur deux défaites face, notamment, à Century Dream (Cape Cross) et Pogo, qu’il retrouvait ici et qu'il a devancés facilement.


Historique

Le Prix d’Ispahan a été créé à Longchamp en 1873 à l’occasion d’une réunion de courses extraordinaire donnée le 13 juillet en l’honneur du schah (titre porté par le souverain de la Perse) en visite officielle à Paris. L’épreuve vedette du programme de six courses établi à la hâte, fut le Prix d’Ispahan (3 000 mètres) qui revint à la lauréate du Prix de Diane, Campêche. En fin d’après-midi, le temps d’une course, on plaça six haies à travers la piste de Longchamp et huit sauteurs, ravis de pouvoir s’exprimer sur un si bon terrain, s’alignèrent au départ du Prix du Faristan, un handicap sur 2 600 mètres qu’enleva Sir Quid Pigtail.

La distance du Prix d’Ispahan a évolué. Il a aussi été ouvert aux 3 ans jusqu'en 1987. La distance a été ramenée à 2 400 mètres dès 1874. À partir de 1890 interviennent des raccourcissements : 2 200m de 1891 à 1902, 2 100m de 1903 à 1920 et 1 850m depuis 1921. Cinq exceptions par suite de transferts : 2.000 m. au Tremblay en 1943 et 1944, et à Chantilly en 1991, puis 1 800m à Chantilly en 2016 et 2017, et enfin en 2020.

La course n’a pas été disputée de 1915 à 1918 ainsi qu’en 1940.

En 2020, elle s'est déroulée en juillet à Chantilly en raison des bouleversements du programme suite à l'épidémie de coronavirus et a été exceptionnellement ouverte aux 3 ans.

Grands vainqueurs

Huit chevaux sont parvenus à remporter deux fois la course. Ce sont Champaubert (1897-98), La Camargo (1903-04), Moulins la Marche (1908-09), Rénette (1935-36), Hiéroclès (1942-43), Coaraze (1946-47), Fric (1955-56), Crystal Glitters (1983-84) et Goldikova (2010-11).
Deux lauréats du Prix de l’Arc de Triomphe ont aussi inscrits leur nom au palmarès du Prix d’Ispahan : Allez France en 1974 et Sagace en 1985.
Leurs noms n’ayant pas encore été cités, quatre autres vainqueurs du Prix d’Ispahan méritent une mention spéciale. Ce sont Le Sancy (1889), Epinard (1923), Miesque (1988) et Falbrav (2003). Le Prix d’Ispahan fut une étape dans la glorieuse carrière de chacun d’eux.

Participation étrangère

12 victoires obtenues par Federico Tesio (Bistolfi, 1938), Henry Cecil (Indian Skimmer, 1989), Roger Charlton (Sanglamore, 1991), Paul Cole (Zoman, 1992), Saeed Bin Suroor (Halling, 1996 et Best of the Bests, 2002), Garry Wragg (Sasuru, 1997), John Gosden (Observatory, 2001), Luca Cumani (Falbrav, 2003), Emilio Borromeo (Prince Kirk, 2004), Masanori Sakaguchi (A Shin Hikari, 2016), Roger Varian (Zabeel Prince, 2019).

 

Propriétaires

  • Marcel Boussac (8 victoires) : Goyescas (1933), Hiéroclès (1942, 1943), Priam (1945), Coaraze (1946, 1947), Dynamiter (1951), Arbèle (1952).
  • Aga Khan IV (6 victoires) : Jour et Nuit III (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), Sendawar (2000), Valixir (2005), Sageburg (2008).
  • Famille Wildenstein (6 victoires) : Allez France (1974), Sagace (1985), Arcangues (1993), Bigstone (1994) et Loup Sauvage (1998), Persian King (2020, pour Ballymore).
  • Casaque Wertheimer (5 victoires) : Carwhite (1978), Green Tune (1995), Goldikova (2010, 2011), Solow (2015)
  • Frédéric de Lagrange (5 victoires) : Gavarni (1877), Courtois (1879), Castillon (1880), Poulet (1882) et Veston (1883).
  • Arthur de Schickler (4 victoires) : Paradoxe (1875), Embellie (1888), Le Sancy (1889) et Le Sagittaire (1896).
  • Adolphe Abeille (4 victoires) : Champaubert (1897, 1898) et La Camargo (1903, 1904).
  • Casaque Niarchos (3 victoires) : Baillamont (1986), Miesque (1988) et Maxios (2013).
  • François Dupré (3 victoires) : Bel Amour (1948), Ménétrier (1949) et La Sega (1962).
  • Godolphin (3 victoires) : Halling (1995), Best of the Bests (2002), Persian King (2020).

Entraîneurs

  • André Fabre (9 victoires) : Al Nasr (1982), Crystal Glitters (1984), Creator (1990), Arcangues (1993), Loup Sauvage (1998), Valixir (2005), Manduro (2007), Golden Lilac (2012), Persian King (2020).
  • Charles Semblat (8 victoires) : Hiéroclès (1942, 1943), Priam (1945), Coaraze (1946, 1947), Dynamiter (1951), Arbèle (1952), Chief (1957) 
  • François Mathet (7 victoires) : Bel Amour (1948), Ménétrier (1949), La Sega (1962), Jour et Nuit III (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), Lightning (1977). 
  • Thomas Jennings (5 victoires): Gavarni (1877), Courtois (1879), Castillon (1880), Poulet (1882), Veston (1883).
  • Freddy Head (3 victoires) : Goldikova (2010, 2011), Solow (2015).
  • Tom Cunnington  (3 victoires): Alphonsine (1881), Despote (1885), Dido (1901).
  • William Webb (3 victoires) : Embellie (1888), Le Sancy (1889), Le Sagittaire (1896).
  • Robert Denman (3 victoires) : Fourire (1899), Caïus (1905), Ouadi Halfa (1907).
  • Frank Carter (3 victoires) : Rouble (1912), Foxling (1913), Alcyon (1930).
  • Henry Count (3 victoires) : Kircubbin (1922), Prémontré (1924) et Rodosto (1934). Alec Head (3 victoires) : Sadi II (1953), Riverman (1972), Carwhite (1978). 
  • John Cunnington junior (3 victoires) : Caldarello (1967), Grandier (1969), Irish River (1979).
  • François Boutin (3 victoires) : Ramirez (1975), Baillamont (1986), Miesque (1988).

Jockeys

  • Yves Saint-Martin (7 victoires) : La Sega (1962), Jour et Nuit III (1964), Silver Shark (1966), Zeddaan (1968), La Troublerie (1973), Allez France (1974), Crystal Glitters (1983).
  • Olivier Peslier (6 victoires) : Bigstone (1994), Loup Sauvage (1998), Sageburg (2008), Goldikova (2010, 2011), Recoletos (2018).
  • Roger Poincelet (5 victoires) : Coaraze (1947), Ménétrier (1949), Fort Napoléon (1950), Hamanet (1959), Tobago (1960).
  • Jacques Doyasbère (4 victoires) : Hiéroclès (1942, 1943), Priam (1945), Coaraze (1946, 1947).
  • Freddy Head (4 victoires): Riverman (1972), Carwhite (1978), Baillamont (1986), Miesque (1988).